Lecture commune: Laura Kasischke, Un oiseau blanc dans le blizzard
"Garden Heights, dans l’Ohio. Une banlieue résidentielle qui respire l’harmonie. Eve nettoie sa maison, entretient son jardin, prépare les repas pour son mari et pour Kat, sa fille. Depuis vingt ans, Eve s’ennuie. Un matin d’hiver, elle part pour toujours. Kat ne ressent ni désespoir, ni étonnement. La police recherche Eve. En vain. La vie continue et les nuits de Kat se peuplent de cauchemars. Une fois encore, après A Suspicious River, Laura Kasischke écrit avec une virtuosité glaciale le roman familial de la disparition et de la faute."
On associe souvent Laura Kasischke à Joyce Carol Oates et ce n'est pas pour rien. L'auteur sait elle aussi créer une atmosphère pesante grâce à ses descriptions détaillées et à la minutie consacrée au portrait des personnages.
Eve disparaît un matin de janvier, laissant derrière elle sa fille de 14ans, Kat, et son époux. Le portrait d'Eve n'est pas tendre, la narratrice étant Kat, la fille, la description qu'elle donne de sa mère est dure, autant semble-t-il qu'Eve l'était avec elle. Kat n'est pas tendre non plus avec osn père qu'elle décrit comme quelqu'un d'insipide, dénué de volonté propre et très peu voire pas intéressant du tout. Les mois passent et il n'y a toujours aucune nouvelle d'Eve... Au travers de ses séances chez une psychothérapeuthe, Kat dénoue les fils de son enfant, de sa relation conflictuelle avec sa mère, surtout lors des dernières semaines passées ensemble. Elle essaie ainsi de mener sa propre enquête, de décripter les comportements inhabituels qu'a pu avoir sa mère avant sa disparition, comme le fait de s'acheter une mini-jupe par exemple...
Par le biais de la famille Connors, Laura Kasischke semble critiquer le modèle de la famille américaine moyenne, vivant en banlieue tranquille, la femme au foyer qui s'ennuie, le père qui n'est représenté que par le travail, l'ado qui fait ses premières expériences. Et la vérité se tisse au fil des pages, on la devine mais on n'ose trop y croire jusqu'à ce qu'elle tombe brutalement à la fin du roman.
J'ai été captivée par cette lecture, avec l'envie de savoir ce qu'Eve est devenue à chaque page, l'écriture de Laura Kasischke est incisive, sans concession.
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Aujourd'hui, dans le cadre du mois américain d'autres blogueurs ont lu des titres de Laura Kasischke: Adalana, Le bison, Anne, Métaphore, A propos de livre, Dans ma bibliothèque, Adestine, Cécile,
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