Quatrième de couverture:
" Lorsque Kavita, pauvre paysanne indienne, enfante pour la deuxième fois une fille, c’est une catastrophe pour son mari et sa famille. Et, la mort dans l’âme, la jeune mère se résout à confier son nourrisson à un orphelinat. De l’autre côté de la terre, aux États-Unis, Somer et Krishnan, médecins tous les deux, elle américaine, lui indien, ne peuvent pas avoir d’enfant. Ils recueillent la fille de Kavita, la nomment Asha, lui offrent amour, éducation et avenir. Un jour, celle-ci, devenue grande, veut connaître ses origines. Sa quête ne sera pas facile et mettra en péril l’équilibre précaire de sa famille."
C'est un ami qui l'a prêté ce livre il y a plusieurs mois déjà mais je n'avaois pas tellement envie de le lire, à cause d'un gros à priori négatif lié au titre. Oui c'est nul mais c'est comme ça! Je me suis finalement décidée en cette fin d'année scolaire, je voulais du léger, du pas prise de tête! Et bien j'avais tout faux, pas que ce soit prise de tête mais sur le fait que ce soit léger, non au contraire, c'est une histoire sérieuse, intéressante, émouvante même et finalement très bien écrite et agréable à lire, comme quoi les à priori...
La narration est double dans ce roman, deux points de vue omniscients mais l'un se focalisant sur Kavita, indienne, mère biologique d'Asha, et l'autre sur Asha et sa famille adoptive, américaine, dont le père Krishnan est indien. Cette double narration nous permet de voir les destins croisés de ces deux familles, et leur évolution parallèle.
Plus qu'une histoire d'adoption et de quête d'identité, ce roman est un roman sur l'Inde et sur la perception qu'ont les occidentaux de l'Inde. A la fois ses côtés négatifs, et ses côtés positifs, empreints d'une certaine nostalgie, d'un goût pour l'authentique et le dépaysement. A travers Krishnan, puis Asha, l'auteur essaie de montrer la difficulté d'appartenir à deux cultures différentes, de les concilier, voire même de les réconcilier. Elle montre la difficulté pour les occidentaux à s'intégrer voire même comprendre un mode de vie tellement différent, à travers Somer, l'auteur nous montre d'abord l'idée qu'une culture est "supérieure" à l'autre, le rejet et l'étrangeté, mais, au fil des pages, et des semaines passées en Inde, ces frontières sont gommées, une culture n'est plus meilleure que l'autre, elles sont justes différenters et peuvent finalement cohabiter...
Il n'est ici pas question des castes, mais on sent bien la grande différence du niveau de vie entre paysans, ouvriers qui peuplent les bidonvilles et ce que j'appellerai la bourgeoisie dont fait partie la famille adoptive d'Asha. Le récit est peuplé d'odeurs, de couleurs, d'épices et d'un parfum de sel mais il ne nous épargne pas la crasse, l'injustice et l'arbitraire. C'est aussi l'occasion de rappeler la statut des femmes et des filles dans une culture très patriarcale.
A lire donc pour voyager, s'indigner et tout simplement ressentir.