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Notes de lecture
19 octobre 2009

English Classics Challenge

Ce challenge est proposé par Karine, pour y participer il suffit de lire deux classiques britanniques avant décembre 2010!!

Ca me permettra de me plonger dans ma PAL en VO qui est intacte depuis des lustres.

J'opterai donc pour Villette de Charlotte Brontë, et je choisirai le second pendant les vacances de Toussaint (ma PAL VO étant toujours au domicile parental!)

Ce challenge semble remporter un grand succès, j'ai hâte de voir quels seront les titres choisis et de lire les billets!


EnglishClassicsMaxi_copie_1

Edit du 27 octobre : j'ai donc choisi mon second titre dans ma PAL VO et ce sera aussi un Brontë mais Anne cette fois avec Agnès Grey. Je pense aussi en profiter pour relire hors challenge puisqu'Irlandais The picture Of Dorian Gray d'Oscar Wilde que j'avais étudié en anglais spé il y'a déjà quelques années!

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28 juillet 2009

Mon Premier challenge

challenge_du_1_litteraire_2009

Après moult hésitations j'ai fini par craquer et m'inscrire à mon tout premier challenge sur la blogosphère, j'ai nommé le célibrissime challenge du 1% littéraire 2009 lancé par Levraoueg.

J'espère pouvoir le tenir, 7 livres ça n'est pas énorme oui mais ... je lis rarement des nouveautés, pour plusieurs raisons... je ne prête généralement pas attention aux rentrées littéraires ou autres coups médiatiques sur un auteur (enfin ça dépend des auteurs) et j'achète souvent les livres quand ils me tombent sous la main que ce soit en librairie ou en occasion, et ce sont généralement des livres de poches qui sont quand même bien moins chers... Mais bon j'ai décidé de faire une petite entorse à mon porte monnaie ... ou pas :), je chercherai donc une bibliothèque dans ma nouvelle ville en croisant les doigts pour qu'elle achète assez rapidement les nouveautés.
J'avoue également que ce qui m'a freinée c'est aussi à cause de l'année éprouvante (bis) qui m'attend, entre préparations de cours, travaux iufm en tout genre et lectures pédagogiques pour le mémoire j'ai un peu peur de m'égarer, mais certes ça me divertira entre deux pétages de plombs! Et puis si je suis à la bourre je pourrais toujours faire une séance de rattrapage intensif en Juillet 2009 juste avant la cloture du challenge.

Trève de racontage de vie, passons plutôt aux choses sérieuses. Je pense que mon premier choix sera Le jeu de l'ange de Carlos Ruiz Zafon parce que l'Ombre du vent m'avait enchantée il y'a deux ans déjà! (d'aileurs peut-être que je le relirais pour l'occasion parce que j'ai vu que Sempere était présent dans ce roman également, serait-ce une suite?)

Il y'a de fortes chances que je me laisse tenter par Beigbeder et son roman français, même si je n'adhère pas du tout au personnage.
Laars Saabye Christensen me fait également de l'oeil avec Beatles, un titre des Fab' Four pour chaque chapitre, ça promet d'être Rock'N'Roll non?

Ca en fait déjà trois, plus que quatre donc, je verrais en fonction des choix des autres participantes qu'on pourra suivre sur cette page Netvibes (Netvibes c'est bien pratique!) mais j'ai repéré quelques autres titres : New York Fantasy d'Olivier Jacquemond, Exil intermédiaire de Céline Curiol, Dernière sortie avant l'autoroute de Craig Ferguson ou encore Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenessia ... à suivre donc!


edit 1
: une chose est sûre je me suis promis de ne pas lire Amélie Nothomb parce qu'à chaque fois que j'ai pris un de ses livres je me suis dis cette fois c'est la bonne, mais non la magie n'a jamais opérée!

edit 2: Il y'a un auteur masculin dont le nom me file des boutons! Manquerait plus que ce soit son fils, son mari ou son grand oncle d'Amérique tiens! Comment ça j'suis pas cohérente? Juste qu'un auteur porte le même nom q'une personne qui m'a été désagréable cette année ^^

1 décembre 2009

Jean-Michel Guenassia, Le club des incorrigibles optimistes

guenassia4e de couverture : « Michel Marini avait douze ans en 1959. C'était l'époque du rock'n'roll et de la guerre d'Algérie. Lui, il était photographe amateur, lecteur compulsif et joueur de baby-foot au Balto de Denfert-Rochereau. Dans l'arrière-salle du bistrot, il a rencontré Igor, Léonid, Sacha, Imré et les autres. Ces hommes avaient passé le Rideau de Fer pour sauver leur peau. Ils avaient abandonné leurs amours, leur famille, trahi leurs idéaux et tout ce qu'ils étaient. Ils s'étaient retrouvés à Paris dans ce club d'échecs d'arrière-salle que fréquentaient aussi Kessel et Sartre. Et ils étaient liés par un terrible secret que Michel finirait par découvrir. Cette rencontre bouleversa définitivement la vie du jeune garçon. Parce qu'ils étaient tous d'incorrigibles optimistes. Portrait de génération, reconstitution minutieuse d'une époque, chronique douce-amère d'une adolescence : Jean-Michel Guenassia réussit un premier roman étonnant tant par l'ampleur du projet que par l'authenticité qui souffle sur ces pages. »

Je vais tant bien que mal faire mon petit résumé de cette très belle histoire, ou plutôt de ces belles histoires…

1980 : Le livre ouvre sur la mort d’un écrivain. Lequel ? Sartre ? Kessel ? Deux vieux amis s’y rencontrent par hasard, Michel, le narrateur et Pavel, apatride, ex-communiste et tchèque à qui l’on refuse un visa pour les Etats-Unis à cause de son passé d’activiste. Ils se rappellent le bon vieux temps, tentent de se souvenir…

Octobre 1959 – Décembre 1960 : Le narrateur nous dresse le portrait de deux familles que tout oppose, ces deux familles sont les siennes, les Marini côté paternel, immigrés Italiens et les Delaunay, bourgeoise parisienne. Ces deux familles ne s’entendent pas, c’est dans cet univers qu’a grandi Michel. C’est la guerre d’Algérie, chacun y va de son opinion, les Delaunay possèdent des immeubles la-bas, ils sont pour l’Algérie française. On découvre Michel à travers ses parents, à travers la vision qu’il a de sa famille mais surtout on découvre son goût pour la lecture.

On découvre au fil des pages le cercle d’amis de Michel, son frère Franck, ses parties de baby-foot, sa 1ère boum chez un ami de son frère, ses premières punitions et ses modestes rebellions. Pierre et Cécile, frère et sœur. L’un engagé et envoyé en Algérie, l’autre étudiante en Lettres à la Sorbonne, petite amie de Franck.

Le décor se tisse peu à peu dans els quartiers de Paris, Henri IV, les quais des Grands-Augustins, le jardin du Luxembourg et le Balto … brasserie où Michel se lance dans des parties acharnées de babyfoot jusqu’au jour où il découvre le club des incorrigibles optimistes. Ce club réunit des personnages atypiques, Igor, Leonid, Pavel mais aussi Sartre et Kessel qui jouent ensemble aux échecs.

Igor, médecin en Russie mais brancardier en France, qui finalement devient conducteur de taxi pour le compte de Victor, lui-même des pays de l’Est. Rencontre fortuite entre ces deux personnes, Victor amène un jour un homme qui vient d’être agressé, il est dans le coma et se réveille amnésique. Personne ne semble s’en préoccuper, tout le monde s’ne fiche c’est un « boche », pas Igor qui tente de retrouver son identité, il l’amène avec lui au Balto. Les propriétaires, les époux Marcusot, le reconnaissent, il s’appelle Werner… Le club est né…

Janvier-Décembre 1961 : Imré et Tibor, deux réfugiés Hongrois. Tibor est un acteur renommé en Hongrie, Werner le reconnaît et l’invite au Balto… Voilà deux nouveaux membres. Mais aussi Kessel et Gregorios qui donne des cours de latin et de grec.

Puis il y’a Monsieur Lognon qui observe les parties d’échec en silence…

C’est tout ce petit monde que fait vivre Jean-Michel Guenassia… et quel monde ! Je n’ai pas détaillé pour ne pas gâcher lefontaine_medicis_luxembourg plaisir de la lecture à ceux qui voudraient le lire. J’ai marché dans Paris avec Michel, je me suis interrogé sur les membres du club comme lui, j’ai été touchée par les histoires des uns et des autres. J’ai été intriguée par Cécile puis par Camille. Je me suis insurgée contre Franck mais surtout contre la mère de Michel. Je n’ai pas compris les choix de son père. J’ai rêvé, aux quartiers parisiens, au Luxembourg et à la Fontaine Médicis. J’ai couru sous la pluie, et j’ai été émue par l’histoire de Sacha, par la photographie.

J’étais très enthousiaste par la 4e de couverture, et je n’ai pas été déçu. Ce sont aussi les années 60 que j’aurais aimé connaître, les disques et le rock, les cinémathèques, le refus d’une société, l’engagement, l’idéalisme.

J’ai été touchée par ces hommes, communistes ou pas, fuyant le régime ou le soutenant, chacune de leur histoire particulière mais semblable à tant d’autres.

756 pages et pourtant quand je l’ai refermé je me suis dis « déjà ? » C’est donc un véritable coup de cœur !

Quelques extraits :

Citation anonyme au début du livre : « Je préfère vivre en optimiste et me tromper, que vivre en pessimiste et avoir toujours raison. »

p50 : « Quand quelques jours plus tard j’ai expliqué à l’appariteur, un pion thésard, que mon retard était dû au suicide d’Anna Karenine, il a cru que je me foutais de lui. J’ai aggravé mon cas en avouant que je n’avais pas compris pour quel motif elle se suicidait. J’avais étais obligé de revenir en arrière par peur d’avoir manqué la raison. »

p116 : « - C’est pas mal d’être prof.

- Soudain ça m’angoisse. Tu te rends compte P’tit frère, une vie entière face à des imbéciles de notre espèce ? tu te casses les pieds pour eux et ils te détestent. » (oui oui je la mets parce que ça me parle particulièrement !)

p191 : « Cécile avait décidé de changer. On voudrait souvent que notre vie soit différente. On rêve d’autre chose, rien ne bouge. On se fait des promesses. On avance avec des si qui n’arrivent jamais. On attend, on recule le moment où notre existence sera meilleure, et les jours, les années passent avec nos serments rassis ou évanouis. »

p213 : « Il n’y a pas d’adjectif pour qualifier cette histoire, pas de mots pour décrire ce qui n’existe pas et qu’on ne peut concevoir. […]Cela nous amène à relativiser notre capacité d’imagination que l’on croit infinie et à nous interroger, au contraire, sur la faiblesse de notre imaginaire, que l’on confond souvent avec l’entendement. Le goulag, les génocides, les camps d’extermination ou la bombe atomique n’ont rien d’inimaginable. Ce sont des créations humaines, ancrées au fond de nous, et dont seule l’énormité nous écrase. Elles dépassent notre entendement, détruisent notre volonté de croire en l’homme et nous renvoient notre image de monstres. Ce sont, en réalité, les formes les plus achevées de notre incapacité de convaincre. Le point ultime de notre capacité créative. »

p215 : « Il y’a des livres qu’il devrait être interdit de lire trop tôt. On passe à côté ou à travers. Et des films aussi. On devrait mettre dessus une étiquette : Ne pas voir ou ne pas lire avant d’avoir vécu. »

« -Tu ne parles jamais de ta famille.

-Ni moi, ni les autres. On y pense chaque jour, chaque heure. On a aucun espoir de els revoir. C’est impossible, irréaliste et dangereux. On ne dit rien. On les garde au fond de notre tête. Il n’y a pas un instant où je ne me demande ce que font ma femme ou mes enfants. Je sais qu’eux aussi pensent à moi. Et c’est insupportable. »

C'était ma 4e contribution au challenge du 1% littéraire.    (4/7) challenge_du_1_litteraire_2009

18 juillet 2009

Léon Tolstoï, Anna Karenine

anna_karenineRésumé d'Amazon : "La quête d'absolu s'accorde mal aux convenances hypocrites en vigueur dans la haute société pétersbourgeoise de cette fin du XIXe siècle. Anna Karénine en fera la douloureuse expérience. Elle qui ne sait ni mentir ni tricher - l'antithèse d'une Bovary - ne peut ressentir qu'un profond mépris pour ceux qui condamnent au nom de la morale sa passion adultère. Et en premier lieu son mari, l'incarnation parfaite du monde auquel il appartient, lui plus soucieux des apparences que véritablement peiné par la trahison d'Anna. Le drame de cette femme intelligente, sensible et séduisante n'est pas d'avoir succombé à la passion dévorante que lui inspire le comte Vronski, mais de lui avoir tout sacrifié, elle, sa vie de femme, sa vie de mère. Vronski, finalement lassé, retrouvera les plaisirs de la vie mondaine. Dans son insondable solitude, Anna, qui ne peut paraître à ses côtés, aura pour seule arme l'humiliante jalousie pour faire vivre les derniers souffles d'un amour en perdition. Mais sa quête est vaine, c'est une "femme perdue". --Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot"


Mes impressions: J'ai apprécié le tableau que nous peint Tolstoï sur l'aristocratie russe du XIXème siècle et sur les différents thèmes qu'il aborde au cours de l'histoire : la place des femmes dans la société russe, la passion, l'adultère, mais aussi l'agriculture, un peu d'économie (on sent parfois les prémices du collectivisme), l'éducation des enfants, le dévouement, la religion et plus globalement le sens de la vie.

J'ai trouvé que l'histoire d'Anna s'efface au fil des pages pour laisser place à celle de Levine, et donc que malgré le fait qu'elle soit personnage éponyme son personnage n'est pas creusé comme j'aurai voulu qu'il le soit. A ce titre j'ai été un peu déçue par la fin qui au final aurait gagné à se faire à la fin de la septième partie. A mon sens la 8ème partie était inutile, ou bien je l'aurais préférée plus tôt. Peut-être Tolstoï a-t-il préféré terminé son histoire sur une note plus positive..

Ce livre s'inscrit tout de même parmi mes préférés parce qu'il reprend des thèmes qui me sont chers: les actions guidées par la passion, les femmes "perdues", les rapports de classes, et parce qu'il s'inscrit dans une période que j'apprécie particulièrement.

17 octobre 2009

La rafade des Tambours, Carol Ann Lee

la_rafale_des_tambours
Présentation de l'éditeur: "Le 11 novembre 1920, le corps du Soldat inconnu est mis en terre à l’abbaye de Westminster à Londres. Parmi ceux qui assistent à la cérémonie – qualifiée par le Times de «plus grande effusion de larmes que l’Angleterre ait jamais connue» – figure Alex Dyer. S’il a tout fait pour appartenir à la commission chargée de sélectionner celui qui va incarner les millions d’hommes morts sur le front pour leur patrie, c’est qu’il a une dette à payer.
La Rafale des tambours retrace l’histoire de trois personnes emprisonnées dans le cauchemar de la Grande Guerre : le journaliste Alex Dyer, son ami d’enfance Ted Eden et Clare, l’infirmière que Ted a épousée lors d’une permission. Alex aime Ted comme son frère, mais Clare lui inspire une passion à laquelle ni lui ni elle ne sauront résister."



Avant de commencer mon petit billet je remercie Blog-O-book et les éditions de la Table ronde pour ce premier partenariat!

Je ne m'étais jamais posé de question au sujet du soldat inconnu enterré sous l'arc de triomphe, et donc par conséquent au sujet de celui entérré dans l'Abbaye de Westminster. Je ne me suis jamais demandé s'il y'avait bien là un soldat inconnu, ou bie si c'était simple métaphore pour tous les inconnus morts au front! Je sais bien que nous sommes ici dans la fiction, mais il y'a bien du y avoir un choix pour ce soldat, comment a-il été opéré? y'a-t-il eu une commission comme celle décrite ici, ou est-ce l'affaire d'un seul homme? qui a eu cette idée finalement? ... informations à vérifier donc!

Je vais respecter la chronologie du livre qui lui ne respecte pas la chronologie mais est bâtie sur les souvenirs.Le livre débute dans une atmosphère lourde et pluvieuse: un train qui semble fendre les ténèbres à travers la campagne anglaise.
Un journaliste revient à Ypres peu après la guerre. Ypres qui n'est plus qu'un champ de ruines. Il se souvient des batailles, il traverse les paysages désolés... Ypres, Paschendale...
On rencontre Clare... elle éveille des questions sur l'après guerre, l'impacte psychologique et physique sur les soldats revenus du front.
Le journaliste, Alex nous fait la lecture de son carnet, récit des mois passés dans les Flandres en tant que journaliste de guerre. Il nous fait le récit, des batailles, de la vie dans les tranchées, de soldat qui ont croisé sa route, de la censure.
Parallèlement Clare travaille dans les trains hôpitaux, elle tente de soulager les blessés, guérir ceux qui peuvent l'être, accompagner ceux qui ne reviendront pas.
Et puis il y'a Ted ... ami  d'Alex avec lequel nous faisons un bond dans l'enfance des deux jeunes gens, la rencontre entre les trois personnages, les amitiés, les amours...
Et puis il y'a l'après guerre...l'idée d'un homme de rendre hommage à tous les soldats britanniques en en choisissant un seul, tel un symbole. Alex se démènera pour entrer dans la commission qui choisira le soldat inconnu.

J'ai eu du mal à rentrer dans le livre... j'ai aussi eu beaucoup de mal à le lire par ce côté noir et douloureux, j'avais déjà unmemorial_tyne_cot_view4 moral assez bas, alors je ne voulais pas en rajouter...
J'ai pourtant aimé. j'ai été touchée et émue.
D'autant plus qu'étant originaire du Nord de la France j'ai reconnu presque tous les noms de villes et villages cités. Je suis allée dans certaines, ainsi qu'au cimetière de Tyne Cot à Paschendale. Je me suis souvenue avoir été très émue il y'a quelques années quand j'avais vu toutes ces tombes blanches alignées, quand un des élèves de l'école britannique où je travaillais avait déposé une gerbe de fleurs et récité un poème. J'ai retrouvé cette émotion dans l'écriture de Carol Ann Lee.

Quelques passages qui m'ont touchée:

" Car ils sont venus de près et de loin, de tous les coins du royaume, pour assister à l'inhumation de l'homme qui leur appartient à tous et à chacun, le soldat sans nom ramassé sur le champ de bataille pour être enterré au milieu des rois: le Soldat inconnu." (p 20)
"Qu'on les laisse reconstruire si c'est ce qu'ils veulent. Les cimetières qu'on est en train de créer seront un témoignage suffisant: d'immenses villes de morts dont la beauté silencieuse et l'architecture intemporelle seront sans précédent." (p 27)
" Derrière les officiels, un long ruban humain se met en marche, précédé d'anciens soldats en fauteuils roulants; le bleu de leur tenue d'hôpital jure avec le noir omniprésent. Certains d'entres eux, comme Thomas Harman qui pousse le fauteuil de Frankie Stephens, des Black Watch, ont fait un effort colossal pour être présents et honorer leurs canarades qui ne sont pas revenus, qui ne reviendront pas. Quelqu'un a calculé que si tous les morts de l'Empire défilaient dans Whitehall, à quatre de front, il faudrait trois jours et demi pour qu'ils passent devant le cénotaphe, ce tombeau vide. Dans la lumière irréelle du matin, l'idée que les survivants puissent croiser les soldats morts surgissant du brouillard, ne semble pas imporbable.

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C'est aussi ma 2ème lecture pour le challenge du 1% littéraire. 
challenge_du_1_litteraire_2009


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4 novembre 2009

Albert Camus, La chute

Albert_camusRésumé tiré d'Amazon : "Dans un bourg d'Amsterdam où se croisent matelos de toutes nations, souteneurs, prostituées et voleurs, un homme que le hasard a mis sur le chemin de l'un de ses compatriotes, se raconte. Qui est-il ? C'est la source de cet admirable monologue, où Jean-Baptiste Clamence retrace le parcours autrefois brillant de son existence. Jusqu'au jour où différents évènements ruinent les derniers vestiges de sa normalité existentielle. Il fuit dans la débauche ce qu'il découvre tous les jours un peu plus. Fuir l'hypocrisie des coeurs, de la charité, de la solidarité, l'hypocrisie du monde, fuir cette existence fausse où le plaisir personnel décide des actes les plus beaux. Il part alors pour la cosmopolite Amsterdam et s'y institue " juge pénitent " pour dénoncer l'ignominie humaine."

Voilà tout est dit... ou presque. Je n'ai pas du tout aimé ce livre et j'ai lutté pour le terminer (simplement parce que je n'aime pas abandonné un livre en cours de lecture! J'avais déjà lu un Camus et n'avais pas aimé et bien c'est confirmé je n'aime décidément pas... et les nombreuses traductions d'extraits fait à la fac me hantent probablement, c'est comme pour Romain Gary!
J'ai quand même pris la peine d'écrire ce non-billet parce que ma PAL diminue (très...très lentement! merci qui? les swaps, challenge et autres partenariats :) )

                                                                                                                                    (3/35)objectif_pal

1 mars 2010

André Gide, Les nourritures terrestres suivi de Les Nouvelles nourritures

les_nourritures_terrestresRésumé extrait d'Amazon: "André Gide, exalté, sensuel, lyrique. Les Nourritures Terrestres, oeuvre de jeunesse, est un hymne panthéiste. Il célèbre la vie, la nature, le désir.

Sa composition est kaléidoscopique. Les genres y sont mêlés : notes de voyages, fragments de journal intime, rondes et ballades, dictionnaire poétique, dialogues fictionnels. Toutes les formes d'écriture sont convoquées pour dire l'ardeur avec laquelle Gide tente d'exister. Il invite le lecteur à éduquer sa sensibilité : tendre vers une acuité de l'instant, du mouvement, du dénuement. Vers l'amour, libéré de ses contraintes morales ou religieuses.

Gide rend hommage à la Création toute entière et prône une vie nomade, sans attaches. Son style est à l'images de ses intuitions : libre, sauvage et intensément poétique.

"Nathanaël, je t'enseignerai la ferveur". C'est en effet cela que transmet Gide, cet éveil, cet élan à demi-mystique qui rend grâce au simple fait de respirer"

Je suis moi-même bien en peine de vous faire un résumé dans la mesure où je n'ai pas compris ce que j'ai lu! Enfin oui j'ai compris ce que je lisais mais je n'ai pas compris le "sens" du livre (voire des deux) dans leur globalité!! Et c'est bien parce que je faisais cette lecture avec Cynthia pour aujourd'hui que  j'en suis venue à bout! C'est donc dit Gide et moi on est fâché ... J'ai tellement aimé Les faux Monnayeurs!
En fait ce qui m'a déplu c'est qu'il n'y a pas d'histoire, j'ai donc parfois lu avec mes yeux mais pas avec ma tête! J'ai certes été sensibles aux voyages, aux descriptions de paysages de sensations, j'ai trouvé ça beau mais ça ne faisait pas sens dans ma tête!
Et je suis une fille terre à terre j'ai besoin de comprendre le pourquoi du comment, j'aime la poésie à très petite dose donc avec cette univers poétique installé par Gide qui passe du coq à l'âne ça m'a déplu. On ne peut pas gagner à tous les coups ...
Il a su m'embarquer avec lui parfois mais simplement pour quelques pages et je restais à mon tour sur le rivage!
Je n'ai pas compris qui était le narrateur ni qui est ce fameux Nathanaël peut-être que c'est le lecteur tout simplement! Je ne sais pas, je suis totalement passée à côté!

C'était un peu moins confus dans ma tête avec Les nouvelles nourritures dans la mesure où ses réflexions étaient entrecoupées de "rencontres" qui donnaient un certain rythme, des petites histoires anecdotiques de gens rencontrés au hasard pour illustrer ses blablas. Par contre le sujet était moins plaisant je pense qu'il traitait de Dieu et de la religion, de la spiritualité, de la vie en général. Oui je pense parce que je n'en suis pas tout à fait sûre, parce que j'étais perdue, parce que oui clairement j'ose le dire je n'ai absolument rien compris à ces deux courtes oeuvres de Gide!! (et non je ne le relirai pas pour mieux comprendre et tant pis si je apsse à côté de quelque chose!)

Je vais donc m'empresser d'aller lire l'avis de Cynthia pour voir si elle est plus sensible aux babillages poétiques que moi :)

objectif_pal
(6/46)

30 juillet 2009

Paula Fox, Côte Ouest

Cote_ouest Ne vous méprenez pas, cela n'a rien à voir avec la série télévisée des années 90 portant le même nom ^^.

A dix-sept ans, Annie est abandonnée par son père parti avec sa nouvelle épouse (la troisième). Annie vit donc seule dans leur appartement vide de New York. Pour survivre elle est modèle dans un cours de dessin.

Elle rencontre Walter Vogel, marin dans la marine marchande. Il embarque bientôt, Annie décide d'aller le rejoindre à San Diego, Californie. Ainsi commence l'épopée d'Annie peu avant la seconde guerre mondiale. Elle traverse les Etats Unis avec cette vieille folle de May Landower dont elle se séparera rapidement une fois dans l'ouest.

Annie survit de chambres miteuses en boulots sordides. Sur sa route elle croisera des gens aussi paumés qu'elle, Johnie, Jake, des scénaristes ou écrivains ratés, James St Vincent, Ben Greenhouse et surtout des membres du Parti qui l'inviteront à leurs réunions et qui pour certains deviendront ses amis, Max, Theda. Mais d'abord il y'a Walter, Walter qui la considère comme une moins que rien mais qui pourtant ne vaut pas plus, Walter qu'elle épousera.

Annie reste cinq années en Californie jusqu'au jour où elle décide de rentrer à New York avec une seule idéehollywood en tête : embarquer pour l'Europe qui sort à peine de la guerre. Y arrivera? y arrivera pas? Le suspense reste entier.

Je me suis essayée à l'exercice du résumé pour lequel je ne suis pas douée, toujours peur de ne pas bien refléter ce que contient le livre ou simplement d'en dire trop.

J'ai du m'accrocher pour que Côte ouest ne me tombe pas des mains. L'histoire était pourtant prometteuse, ce que vit Annie c'est l'histoire de l'Amérique : la fuite vers l'ouest, les frontières toujours repoussées un peu plus à l'ouest, partir de zéro pour recommencer ailleurs. Des thèmes que j'affectionne particulièrement. Mais non, Annie m'a ennuyée du début à la fin. Les gens qu'elle croise, ceux qui sont ses amis la trouve idiote, elle se trouve idiote et je l'ai trouvé idiote!

Certes elle évolue, la Annie de la fin est loin d'être celle du début, cinq années se sont écoulées et l'ont fait murir. On ne retrouve d'ailleurs pas dans les derniers chapitres cette facheuse tendance qu'elle a à se croire stupide. Je n'aicependant pu éprouver aucune sympathie pour son personnage, ni pour aucun autre d'ailleurs. On ne peut pas gagner à tous les coups...

Une petite citation qui m'a marquée parce que vraie, et parce qu'elle marque le début de la prise de conscience d'Annie:

"Elle découvrit ou plutôt reconnut enfin que ce que les hommes voulaient faire avec elle, ils voulaient le faire avec n'importe qui. Son corps, l'objet, n'avait pas de valeur particulière pour elle. Cependant, quelque part, elle ressentait envers ce corps une sorte d'amour, comme une perversion cachée, la même pitié que pour les animaux qu'elle vouait parfois s'abriter furtivement tard le soir dans les entrées des magasins fermés."

4 janvier 2010

Mark Sarvas, Harry revu et corrigé

Harry_revu_et_corrig_ 4ème de couverture: "Beverly Hills, Californie. En route pour le funérarium où doit avoir lieu la crémation de sa femme décédée brutalement, Harry, loser pétri de culpabilité, s'arrête dans un improbable café et commande un sandwich dont il ne veut pas mais qui l'inspire pourtant… Là, il est pris d'un béguin irrésistible pour Molly, la serveuse. Conquérir le cœur de sa belle va le mener très loin, notamment :
- à s'employer par tous les moyens, et sans succès, au bonheur de la collègue de Molly, la revêche Lucille ;
- à lire Le Comte de Monte-Cristo ;
- à casser la figure à un type pour la première fois de sa vie ;
- à virer sa secrétaire ;
- à s'interroger sur l'amitié véritable ;
- à prendre un cours de boxe auprès de Max le podologue ;
- à rencontrer un certain Elliott…
Dans une tentative échevelée pour reprendre les rênes de son existence, il cherche à accomplir de bonnes actions mais sème le doute, la confusion et le chaos tout autour de lui. En dernière minute, il renoncera même à l'amour de Molly pour jeter un regard lucide et réconcilié sur le grand amour de sa vie, Anna, sa femme désormais disparue. Son voyage émotionnel lui aura enfin révélé sa personnalité, dans une version légèrement revue et corrigée…
On rit beaucoup à la lecture de ce roman à la construction complexe où s'imbriquent une multitude d'intrigues secondaires. En plus d'être hilarante, l'histoire d'Harry explore des thèmes plus durs, plus denses, comme le deuil et l'estime de soi, avec une infinie subtilité."


Une chose est certaine c’est que je ne m’attendais pas du tout à ça mais alors pas du tout. La quatrième de couverture et même l’illustration de la couverture me donnait l’impression de quelque chose de léger et drôle, un genre de chick-litt au masculin, un Harry-Bridget Jones qui se remet du décès de sa femme en dragouillant les serveuses juvéniles mais que nenni ! Drôle ça l’est mais pas que… C’est aussi émouvant, voire très triste à certains passages ! J’ai donc été très déçue pour commencer, je n’aimais pas vraiment le ton, le personnage d’Harry m’était insupportable, mais tout a basculé au bout de 150 pages (presque la moitié quand même).

Harry est d’abord dans le déni de la mort de sa femme, il semble anesthésié et fait n’importe quoi pour ne pas avoir à y penser. C’est ainsi qu’il va se transformer en Edmond Dantès des temps modernes pour séduire Molly. Le plus étonnant c’est qu’il ne devient pas le Dantès de Molly mais celui de Lucille, elle aussi serveuse au rétro café. Dans son raisonnement il améliore le quotidien de Lucille, elle est donc moins bougon au travail, il récolte la reconnaissance de Molly … Tordu non ?

 Puis au fil des pages la narration nous entraine vers un côté un peu plus sombre d’Harry. Le narrateur revient sur l’histoire d’Harry et d’Anna. On revient sur les mensonges qu’Harry a faits à Anna, de l’embauche de sa secrétaire à ses après-midis en compagnie de Call-girl louées dans une agence. On comprend certains évènements, de vieilles rancoeurs à peine évoquées plus tôt dans le livre.

 Le puzzle se complète et les chapitres ont un effet de résonnance les uns avec les autres. On ressent une certaine sympathie pour notre « anti-héros » même si on ne cautionne pas forcément son comportement puéril dans lequel il persiste (sans même se rendre compte à quel point il est pathétique) et plus les pages passent, plus nous comprenons pourquoi il agit de la sorte. On prend conscience de l’admiration qu’il éprouvait pour sa femme, admiration qui lui donnait à voir sa propre médiocrité. Harry se dévalorise en permanence face à sa femme.

Ce que j’ai aimé :

Les touches d’humour disséminés ici et là, tant par les différentes situations auxquelles est confronté Harry que par celles lancées par le narrateur omniscient («  Harry ignore ces détails biographiques, évidemment. »)

La référence à un de nos grands classiques de la littérature française, et à d’autres classiques comme Macbeth,

L’alternance entre chapitres présents et chapitres flash-back d’avant la mort d’Anna.

La résonnance entre les différentes chapitres et évènements qui nous amènent à mieux comprendre le début, et le pourquoi du comment Harry s’est transformé en Dantès (diantre j’ai bien envie de dire pourquoi mais ce serait un peu gâcher le plaisir de la lecture à d’autres !)

Le récit de la rencontre entre Anna et Harry. Elle est empreinte de tendresse. Je l’ai trouvé émouvante.

Ce que j’ai moins aimé :

Le contraste entre l’image que je m’étais faite de ce que j’allais lire d’après la couverture. On y voit un peu le portrait d’un dandy séducteur mais on est en fait en présence d’un Harry un peu pataud, connu sous le nom de « M.Mais-pas-trop » à l’agence de Call girl. Il est d’ailleurs tout à fait lucide sur lui-même puisqu’il est « Harry le laborieux, Harry le-prévisible-et-un-brin-rasoir. »

Qu’il faille 150 pages pour « m’accrocher » j’aime être séduite des les premières pages.

L’apparition du personnage d’Elliott mais que vient-il faire dans tout ça. Certes il y’a un dénouement, une histoire parallèle. Harry lui prodigue des conseils afin de s’en débarrasser. Conseils qu’il n’arrive pas lui-même à tenir. Mais je ne sais pas j’ai eu une petite impression d’inutilité.

En bref c’est donc avec un avis mitigé que j’ai refermé ce livre. Je vais maintenant aller jeter un œil au blog de Mark Sarvas : The Elegant Variation et préparé mes petites questions à poser à l’auteur pour Livraddict, que je remercie d’ailleurs pour m’avoir permis de participer à ce partenariat avec NiL éditions.

Retrouvez ici l'avis de Pikachu.

 

Quelques citations que j’ai retenues :

 P 121 «  Savoir ce que vous voulez faire ça ne suffit pas ; il faut aussi savoir « pourquoi » vous voulez le faire. »

P 229 «  Il est toujours plus notable que la vengeance est non seulement incapable de satisfaire son cœur mais aussi qu’elle a d’une certaine façon, souiller son âme. »

P 230 « Et voici que tous les méchants du récit de Dumas en ont pris pour leur grade mais que Dantès n’en reste pas moins torturé par le chagrin ! »

P 275 « ne va pas te mettre des dingueries en tête comme quoi tu serais capable de contrôler le destin de quiconque. Parce que je te le dis, moi, le retour de bâton sera tellement duraille que t’en garderas la marque toute ta putain de vie. »

objectif_pal                                                                                                     (1/46)

17 mars 2010

Adam Braver, 22 Novembre 1963

22_novembre_1963Présentation de l’éditeur : « Nous sommes avec Jackie Kennedy lorsque, ce matin-là, elle choisit le tailleur qu’elle portera, un tailleur a priori sans grande importance, pour un jour a priori comme un autre, un tailleur qui, taché du sang de son mari, fera ensuite le tour du monde. Ce sens incroyable des détails, confronté au poids de l’histoire, en fait un livre saisissant. » Publisher’s weekly.

À la manière de Short Cuts de Robert Altman, Adam Braver met ici en scène quelques-uns des protagonistes de l’événement, premiers rôles et figurants, durant les heures qui précédèrent et suivirent le drame. Le livre s’ouvre avec le départ de Jackie Kennedy pour Dallas, il se referme quelques heures plus tard, lorsque la first lady, désormais veuve, rentre au milieu de la nuit à la Maison-Blanche. Autour de Jackie Kennedy, quelques personnages vont vivre eux aussi une journée très particulière : un tailleur, dont le nom et le film amateur feront par la suite le tour du monde, un médecin de l’hôpital Parkland, qui ne se doute pas en se levant qu’il va faire ce jour-là l’autopsie du corps du président, le personnel de la Maison-Blanche en charge des enfants du couple.
Entrelaçant la grande et les petites histoires qui, dans ce contexte, prennent un poids très particulier, Adam Braver nous fait littéralement entrer dans l’intimité des acteurs du drame. S’attachant à l’aspect humain, il nous permet de poser un regard complètement neuf et poignant sur cette affaire qui continue de marquer tous les esprits. Servi par une écriture magnifique de précision et par une construction ensorcelante, il nous livre un roman hypnotique. »

 

 

Adam Braver nous fait le récit détaillé des quelques jours/heures avant l’assassinat du Président Kennedy, il passe assez rapidement sur l’évènement en lui-même et nous donne à voir les heures qui ont suivies la tragédie. On entre donc dans l’intimité de plusieurs personnes de la première dame aux employés de la maison blanche en passant par le garagiste qui entretenait la voiture présidentielle.

J’ai trouvé la narration bien menée, l’écriture poignante de part son soucis du détail et de la précision. On entre véritablement dans l’intimité de ces gens, on connaît leurs pensées, leurs sentiments, leur ressenti de la tragédie. J’ai trouvé très touchantes les discussions des employés de la maison blanche parce que ce sont celles qui offrent le plus un aperçu de la personnalité du Président Kennedy, un homme simple et déterminé, proche du peuple. « Kennedy semble sorti tout droit de son passé : un homme qui connaît la valeur d’une poignée de main et d’un mot gentil, qui sait reconnaître la bonté des gens qui l’acceptent. » Est-ce une des raisons de son assassinat ? Nous ne le saurons jamais puisque son meurtrier présumé a lui-même été assassiné (cf mon billet sur JFK de Jim Garisson) mais Adam Braver ne s’attache pas à ces questions, ce n’est pas le but de son livre qui est principalement axé sur la Première Dame, ses appréhensions avant la parade dans Dallas, son souci du détail, le choix du tailleur rose si célèbre est bien pensé à l’avance, et elle ne le quittera d’ailleurs pas de la journée. On entre dans ses pensées à l’hôpital, dans sa chambre à bord d’Air Force One, auprès du cercueil de JFK. Elle organise les funérailles du président, assiste au serment de Johnson et quitte la Maison Blanche à la manière d’un automate mais ses pensées ne cessent de fourmiller dans sa tête.

Deux choses m’ont « choquées » dans cette lecture, la première étant que ce soit la gouvernante qui annonce aux petits Kennedy l’assassinat de leur père, je ne le savais pas et je ne sais pas ça me dérange un peu. La seconde étant la conversation qui est reportée à la fin du livre entre Johnson maintenant Président et Jackie qui vient de déménager il lui dit « J’appelle pour flirter avec vous » et « Dites leurs (en parlant des enfants) que j’aimerais être leur papa. » J’ai trouvé ça totalement déplacé ! Alors la question qui se pose est est-ce que tous les faits relatés par Adam Braver sont conformes à la réalité ou bien ne sont-ils pas un peu romancés ? D’après la quatrième de couverture on pourrait penser que ce sont des faits bruts, mais j’ai eu la réponse à ma question en lisant les remerciements : « Si ce livre est en grande partie un travail d’imagination, certaines contributions précieuses ne peuvent être ignorées… » La fiction prend donc le pas sur le souci de réalisme même si en effet l’écriture se base sur les archives, les interviews etc. des protagonistes.

Pour conclure ce billet je dirai donc que c’est une lecture en demi-teinte, j’ai apprécié tous ces détails, j’ai été sensible aux pensées des personnes présentes mais j’en attendais plus, plus d’interrogations, plus de faits réels mais je ne suis cependant pas déçue, j’aime beaucoup cette période de l’histoire américaine et je remercie donc les Editions Sonatine et Blog-O-book de m’avoir envoyé ce livre qui m’a permis de me replonger dans cette période mouvementée des Etats-Unis et qui m’a encore une fois fait penser « ahhhhh si j’avais eu 20 ans dans les années 60 ! » …et bien si j’avais eu 20 ans dans les années 60, j’aurais sans doute pleuré ce 22 Novembre 1963 …

 

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Quelques extraits :

«  Et en un clin d’œil, l’histoire que vous ne cherchiez pas est l’histoire qui se déroule. »

« De retour aux pompes funèbres il marcha directement jusqu’à la salle des cercueils à l’arrière, ferma la porte et pleura comme il n’avait jamais pleuré jusqu’alors. Il pleura pour toute la force dont il avait du faire preuve au cours de la journée. Il pleura pour Madame Kennedy. Et parce qu’il savait que demain arriverait inéluctablement et qu’il se réveillerait une fois de plus dans le même lit en se demandant s’il n’aurait pas pu en faire plus la veille. »

« Le cheval caparaçonné a été utilisé pour la première fois au cours de la procession en l’honneur de Lincoln, en partie parce qu’il était commandant en chef. Il symbolise l’héroïsme du soldat mort, mais dans le cas de Lincoln le cheval solitaire avait une résonance plus profonde, car il évoquait le trot lent d’une nation qui venait soudain de perdre son meneur. Tout en lisant ceci, Nelson sent sa poitrine se serrer, car il comprend déjà que rien ne capturera aussi bien la tragédie de Dallas que la vue de cette selle vide lors d’une procession fière et élégante le long de Constitution Avenue. »

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(1/5)

4 avril 2010

Un dimanche à ... Londres

Pour cette deuxième semaine j'ai choisi de vous mettre la photo à partir de laquelle j'ai fait mon avatar de Livraddict: Picadilly Circus. Je me suis par la même occasion rendu compte que j'avais pris cette photo il y'a déjà trois ans et je me dis que le temps file à toute vitesse!!


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Les photos de Liyah, Evertkhorus, MyaRosa, Lounima et Hilde!

9 avril 2010

Henry James, De Grey, histoire romantique

de_grey__histoire_romantiqueQuatrième de couverture:

"Pourquoi le père Herbert s'inquiète-il tant de voir Paul de Grey tomber amoureux de la douce et innocente Margaret ? Quelle terrible malédiction pèse sur cette famille ? Les jeunes gens se débattent et tentent vainement de lutter contre un destin qui les entraîne inexorablement aux confins de la folie et vers la mort."

Ce sera donc un billet express, à l'image de cette très courte lecture. C'est la première fois que je lis du Henry James (pour une ex-étudiante en anglais/professeur d'anglais j'ai honte, oui oui) et on retrouve bien l'univers du 18/19e avec le thème du mariage, la bienséance, rapidement l'éducation des jeunes filles le tout agrémenté d'une petite malédiction. C'est gentillet, ça se lit facilement mais je n'ai pas retrouvé la verve d'une Austen ou d'une Brontë que j'aime tant. C'était donc une lecture agréable mais sans plus.

Et puis je continue à me demander, après avoir posé la question à plusieurs lectrices, quelle est la "morale" de cette histoire à la fin avec la dernière intervention du prêtre et de Mrs De Grey, j'avoue ne pas saisir le sens de leur dernier échange, de qui parlent-ils? Quelle lumière est-ce que cela porte sur toute l'histoire?

Si vous avez des réponses à me fournir n'hésitez pas :)

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(6/26)

29 décembre 2009

James Frey, L.A. Story

LA_story4è de couverture : "L'un des auteurs les plus célèbres et controversés des Etats-Unis nous livre ici son premier roman : une chronique audacieuse du Los Angeles contemporain. Des dizaines de personnages défilent sous les yeux du lecteur - certains ne font qu'une unique apparition - tandis que James Frey s'attache à narrer les vies dramatiques d'une poignée d'âmes perdues de Los Angeles : une jeune Latino-Américaine brillante et ambitieuse qui voit s'écrouler ses espérances dans un moment d'humiliation cuisante ; un acteur de films d'action narcissique à l'excès que la poursuite d'une passion impossible risque de détruire; deux jeunes gens de dix-neuf ans qui fuient l'atmosphère étouffante de leur ville natale et se battent pour survivre aux marges de la grande ville ; un vieil alcoolique de Venice Beach dont la vie est bouleversée par l'irruption d'une adolescente toxicomane à demi morte devant les toilettes où il a élu domicile. Ce roman puissant résonne des millions d'autres vies qui, mises ensemble, décrivent une ville, une culture et une époque. L.A. Story, en un tour de force ébouriffant, déroule les joies, horreurs et hasards inattendus de la vie et de la mort dans la cité des Anges."

Le livre s'ouvre sur la création de la ville de Los Angeles en 1781. A l'époque, la ville qui n'était alors qu'un petit village réunissant quelques esclaves affranchis, trois mexicains et un européen, s'appelait Pueblo de Nuestra Señora la Reina de Los Angeles de Porciuncula. Puis nous faisons un bond dans le 3e millénaire avec Dylan et Maddie. Tous deux fuient vers l'ouest, vers L.A. Leur histoire s'ouvre donc avec un départ, une fuite en avant. On retrouve ici des thèmes récurrents dans la littérature américaine, la fuite vers l'ouest, le recul de la frontière et surtout l'idéologie du rêve américain. Partir de rien pour tout recommencer. En effet, Maddie et Dylan ont dix-neuf ans à peine et partent à bord d'un pick-up qu'ils revendront une fois arrivés à destination: Los Angeles... p 12 " Il démarra, vira à l'ouest commença à rouler en direction de la lueur. Elle était à des milliers de kilomètres. Il se mit à rouler en direction de la lueur."

Jame Frey ponctue ces histoires de faits réels. On est donc balloté entre histoires romancées: celle de Maddie et Dylan mais aussi celle d'Amberton, acteur en vogue à Hollywood, celle de Joe, sdf sur la promenade de Venice Beach, ou encore celle d'Esperanza née sur le sol américain de parents Mexicains; histoires ponctuelles: celles de TJ, de Renee, de Barry, d'Anika et Lashawn, autant d'histories d'anonymes qui poussent les gens à venir s'installer à L.A, qui racontent la vie des gens à L.A, qui donnent envie de découvrir L.A, qui critiquent L.A mais qui à chaque fois montrent le pouvoir que peut avoir L.A sur les gens. Parallèlement nous suivons le développement de la ville depuis sa création, son Histoire : l'histoire des routes et de leurs noms, les Etats qu'elles traversent avant d'arriver dans la cité des Anges, les gangs, l'histoire de tous ces gens attirés par la célébrité mais qui ne percent pas, ne perceront jamais et seront serveurs, livreurs de pizza ou même prostituées, les quartiers : Skid Row, Little Tokyo, China Town etc. , l'histoire des transformations et mutations de la ville qui donnent l'impression d'un grouillement perpétuel, d'une ville toujours en mouvement, en construction, un grouillement de gens, d'argent, de violence et de misère, l'histoire des universités de L.A, de l'école de rock, de ses musées et galeries d'art, de tout ce qui peut motiver les gens à venir à L.A.panoramic_view_los__gwj6947652

Mais pourquoi viennent-ils donc à L.A si ce n'est pour la gloire? Pour perpétuer la tradition de leurs ancêtres?  James Frey recense diverses raisons selon la "provenance" de tous ces gens: le trafic de jeunes asiatique spour alimenter les salons de massage, les gosses des rues qui fuient leurs parents, les terroristes, ceux qui viennent pour se soigner, les étudiants, les femmes qui veulent faire carrière dans la pornographie, les touristes, les réfugiers politiques etc.

p 488 : " Ce ne sont pas que des rêves de gloire Certains rêvent d'un toit, d'autres d'un lit, d'autres d'un travail, certains rêvent d'assez d'argent pour manger, d'autres d'oublier, de quitter, se cacher, se transformer, devenir, certains rêvent le simple rêve de passer la journée sans crainte de mourir, d'autres de familles ici où là quelque soit l'endroit où ils les ont laisées, rêvent de els faire venir de repartir à zéro qu'on leur donne leur chance, certains rêvent d'avoir le droit de vivre parler croire et s'habiller comme ils l'entendent. Certains rêvent de célébrités mais ils sont peu nombreux comparés à ceux qui rêvent d'un endroit qui les accueille, les nourrisse, les laisse devenir la fleur ou le poison qu'ils cherchent à devenir, les laisse crier hurler décrier prier discuter conclure des marchés acheter vendre donner prendre devenir ou non ce qu'ils veulent parce que c'est possible, c'est possible ici."

Ce qui m'a le plus plu dans ce livre c'est justement l'alternance entre histoires et Histoire qui n'est pas sans rappeler la contruction des Raisins de la Colère de Steinbeck. Ces allers retours entre histoires particulières et histoires anonymes. L.A est à la fois une et plusieurs. Elle est particulière et elle est tous ces gens, faite de toutes ces histoires. Les quatres narrations sur lesquelles s'est focalisé l'auteur sont touchantes et symboliques. Il ne donne pas son avis, il ne critique pas, il donne à voir, il expose des faits.
Ce qui m'a posé problème c'est la ponctuation, ou plutôt l'absence de ponctuation, les longues phrases d'énumération sans virgule. Peut-être a-t-il justement choisi de ne pas ponctuer ses phrases, d'adopter parfois un style télégraphique sans sujet pour montrer ce mouvement perpétuel de la ville et des gens, mais pendant 500 pages c'est parfois lourd!

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                                                                                                                                       (5/7)

28 avril 2010

Laurent Mauvignier, Des hommes

des_hommesQuatrième de couverture : « Ils ont été appelés en Algérie au moment des 'événements', en 1960. Deux ans plus tard, Bernard, Rabut, Février et d'autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies. Mais parfois il suffit de presque rien, d'une journée d'anniversaire en hiver, d'un cadeau qui tient dans la poche, pour que, quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier. »

J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire, aujourd’hui, Bernard offre un cadeau inattendu à sa sœur, tous les convives semblent s’en offusquer. Bernard est blessé et va commettre un acte qu’il regrettera ou non nous ne le savons pas, la fin de l’histoire ne nous le dit pas, ne nous dit pas non plus comment ça ce sera terminé pour lui. Non, cette histoire d’anniversaire n’est qu’un prétexte pour plonger certains protagonistes dans leurs souvenirs de la guerre d’Algérie. Et puisque ça n’était qu’un prétexte j’ai trouvé ce début de roman complètement inutile ! Je me suis ennuyée et ai songé plusieurs fois à laisser ma lecture en suspens mais j’ai tenu bon parce que je n’aime pas l’inachevé.

L’Algérie, ça devient plus intéressant. On retrouve Bernard mais aussi son cousin Rabut, c’est d’ailleurs à travers ses souvenirs à lui que le lecteur évolue, qu’il découvre la promiscuité et la peur dans laquelle vivaient ces jeunes appelés. Certains souvenirs sont plus émouvants ou révoltants que d’autres. On suit le fil des pensées de Rabut qui d’une certaine manière tente de nous expliquer, de s’expliquer à lui-même aussi, comment Bernard est devenu Feu-de-Bois…

Ce roman nous donnes à voir par petites bribes la manière dont vivait les soldats durant la guerre d’Algérie, les attaques, la peur des fellagas, les pillages, les tensions entre soldats venus de métropole Harkis mais aussi la vie qui continue, la quille comme ils disent, des jeunes gens qui le temps d’un weekend redeviennent « normaux ». Mais celui-ci nous dresse surtout le portrait d’hommes ravagés par ce qu’ils ont vu, parce qu’ils ont vécu, par les souvenirs qui jour après jour, année après année continuent de les hantés inlassablement. J’ai trouvé le Rabut de la guerre d’Algérie absolument détestable mais j’ai eu pitié du vieillard qui ne dort plus…

Certains passages donc touchants et pourtant je ne saurais dire si j’ai aimé ou non, je pense que ce n’était pas une lecture en accord avec mon humeur donc qui a eu du mal à m’emporter.

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(6/7)

3 juin 2010

Daphné du Maurier, La Chaîne d'Amour

la_chaine_d_amourPrésentation de l’éditeur : «Etant enfant, Janet Coombe avait la passion des choses de la mer et ne .regrettait rien tant que de ne pas être née garçon pour pouvoir courir les océans. En grandissant, cette passion lui est restée. Le mariage avec son cousin Thomas, son nouveau rôle d'épouse et de mère vont-ils changer Janet ? Ses familiers le croient et se trompent. Sa nostalgie de la vie maritime devient chaque jour plus forte et elle la transmet à son second fils Joseph. Il projette de naviguer avec elle à bord d'un voilier portant son nom et dont la figure de proue est sculptée à son image. La joie tue Janet le jour du lancement du navire, mais les liens qui l'unissent à Joseph ne se brisent pas. Par-delà la mort, Janet est l'inspiratrice et le soutien de ce fils très aimé, si différent de son inquiétant cadet Philip. Leur mère morte, ce dernier mène sans bruit une vendetta secrète, que tour à tour facilite ou déjoue la destinée, contre le hardi capitaine de la Janet-Coombe. C'est en Cornouailles, à l'époque où les voiliers étaient encore les rois des mers, que commence cette histoire d'un navire et d'un amour qui défie la mort et le temps...»

L’histoire est divisée en quatre partie pour lesquelles la narration se focalise sur un personnage, d’abord Janet puis son fils Joseph, Christopher, le fils de Joseph et enfin Jennifer, la fille de Christopher. La narration s’échelonne de cette façon sur un siècle. Un siècle avec pour fil rouge l’appel du large et la figure emblématique de Janet Coombe d’abord en tant que personne, puis comme figure de proue de la goélette du même nom mais aussi comme symbole très fort de l’amour pour la navigation ou même l’amour maternel. Bien des années après sa mort, Janet Coombe aura une forte influence sur sa descendance. C’est d’ailleurs une des questions qu’elle soulevait le jour de son mariage avec Thomas Coombe.

Les personnages seront amenés à quitter Plyn mais y reviendront toujours comme si une force les y attirait. Plyn est dans le livre une petite ville de Cornouailles. J’ai cherché sur une carte mais elle ne semble pas exister. Daphné du Maurier a situé son histoire sur la côté sud de la Cornouailles entre Plymouth et Falmouth. L’atmosphère qui se dégage de cette ville au début du livre rappelle un peu les descriptions de L’auberge de la Jamaïque.

Si l’histoire est très réaliste et nous peint le tableau d’une famille britannique, Daphné du Maurier, par petites touches nous plonge dans un univers un peu mystique d’apparitions, d’âmes sœurs et de « fantômes » du passé. Chacun de ces phénomènes peuvent être expliqués de façon raisonnée et raisonnable mais le mystère apporte une touche romantique supplémentaire à cette histoire. Touche romantique nécessaire dans chacune des trois parties après la mort de Janet pour adoucir une atmosphère parfois lourde ou triste.

J’ai été particulièrement émue par le passage où Jennifer revient à Plyn après treize années d’absence, et qu’elle se présente chez ses tantes.

L’histoire se déroule principalement pendant la période victorienne et si elle n’est mentionnée qu’une seule fois, les changements apportés par la Reine Victoria sont eux bien présents notamment à travers la mutation de la ville, son « urbanisation », les changements dans l’industrie ici à travers la fabrication des bateaux où l’on passe de la petite entreprise familiale des Coombe avec leurs constructions en bois, aux plus grands chantiers qui adoptent peu à peu l’acier. Et puis aussi à travers les voyages des bateaux en direction de Terre-Neuve, le transport des marchandises qui se fait de plus en plus rapidement et l’importance du commerce.

Vous l’aurez sans doute compris, c’est typiquement le genre d’histoire qui me plaît. Je me suis vite attachée aux personnages, j’ai aimé et tremblé avec eux. Le meilleur Daphné du Maurier que j’ai lu jusqu’à présent et pourtant je portais déjà Rebecca en haute estime.

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(7/26)                                   (1/1)


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15 juillet 2010

R.L Stevenson, The Strange case of Doctor Jekyll and Mr Hyde and other Tales of terror

The_strange_caseRésumé d'Amazon : "The young Robert Louis Stevenson suffered from repeated nightmares of living a double life, in which by day he worked as a respectable doctor and by night he roamed the back alleys of old-town Edinburgh. In three days of furious writing, he produced a story about his dream existence. His wife found it too gruesome, so he promptly burned the manuscript. In another three days, he wrote it again. The Strange Case of Dr. Jekyll and Mr. Hyde was published as a "shilling shocker" in 1886, and became an instant classic. In the first six months, 40,000 copies were sold. Queen Victoria read it. Sermons and editorials were written about it. When Stevenson and his family visited America a year later, they were mobbed by reporters at the dock in New York City. Compulsively readable from its opening pages, Dr. Jekyll and Mr. Hyde is still one of the best tales ever written about the divided self. "

Je ne sais pas si c'est ce contexte de fin d'année scolaire, la lecture en VO ou simplement parce que je n'aime pas les nouvelles mais je n'ai pas du tout accroché à l'histoire de Jekyll and Mr Hyde, ni même aux autres nouvelles d'ailleurs. J'ai trouvé l'écriture un peu trop tarabiscotée à mon goût et donc pas fluide du tout. Les retournements de situation sont aménés bien trop brutalement pour que je garde le fil de ma lecture et j'ai donc souvent lu sans vraiment lire et ai du me forcer à terminer ma lecture. Quel dommage d'être passée à côté d'un si grand classique! Je n'étais poiurtant pas à mon premier Stevenson, j'avais adoré l'île au trésor mais là franchement ça a été un peu le supplice d'arriver au bout!

Une petite exception pour la nouvelle Ollala que je n'ai pas trouvé beaucoup plus palpitante mais dont l'écriture m'a plus plu. Les personnages sont bien décrits, surtout Ollala à laquelle le narrateur voue une admiration sans bornes. J'ai aimé retrouver ce thème de la féminité "interdite" et sublimée.

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Challeng'Ô Swap

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24 août 2010

David Foenkinos, la Délicatesse

 la_delicatesseQuatrième de couverture : Tout va pour le mieux pour la belle et discrète Nathalie jusqu'au jour où elle perd l'homme qu'elle aime dans un accident. Elle sort de son deuil d'une façon inattendue, par un baiser anodin avec un collègue de travail qui n'avait a priori rien pour lui plaire. Le rendez-vous est pris avec l'amour!

J’ai trouvé que c’était un roman qui portait très bien son titre, tout en délicatesse, l’auteur fait évoluer ses personnages eux même très délicats. Dès le début de l’histoire, beaucoup de tendresse se dégage entre les personnages voire même de l’écriture. Je me suis beaucoup attachée à Nathalie.

David Foenkinos soulève des questions sur l’amour au-delà de la mort, sur la vie qui s’arrête ou continue. C’était donc une lecture très touchante mais pourtant sans véritable surprise. On s’attend aux évènements, peut-être d’ailleurs la quatrième de couverture des éditions Piment en dit trop. Finalement on s’attend à l’arrivée de Markus et à ce qu’il se passe quelque chose, donc ça nous enlève une partie de la découverte. La lecture est tout de même agréable grâce à la sensibilité des personnages, la douceur de l’écriture et finalement la lenteur de la narration.

J’ai bouclé mon challenge du 1% littéraire, qui est d’ailleurs terminé depuis le le 31 juillet mais il y a encore quelques auteurs/titres de cette rentrée que j’ai envie de découvrir. La question maintenant est de savoir si je rempile pour l’année 2010 avec Schlabaya  qui prend le relais de Levraoueg.

28 août 2010

Augusten Burroughs, Pensée magique

pens_e_magiqueQuatrième de couverture : "Une apparition minable et sans suite dans un spot télévisé : c'est ainsi que les rêves de gloire d'Augusten se sont bien trop vite envolés. Il faut dire que depuis l'enfance sa vie flirte avec des sommets tragi-comiques. De la délirante conviction d'avoir été adopté à une étrange fascination pour les lotions capillaires, ses premiers déboires ont tôt fait de le rendre alcoolique. Et lorsqu'il tourne le dos aux frasques d'antan, s'il rencontre l'amour et le succès, ce n'est certainement pas le fruit du hasard. Il y a tant de choses qu'Augusten contrôle par la seule force de son esprit… D'épisodes déjantés en aventures insolites, Augusten Burroughs éclaire d'un jour loufoque des secrets parfaitement universels et se moque de nous autant que de lui-même. Et si l'autodérision était la clé de son rendez-vous manqué avec le destin ?"

Et voilà j’ai trouvé un nouvel appart et c’est donc en direct de mon nouveau chez moi que je peux écrire mes quelques billets de retard !

 

La lecture de Pensée magique s’est révélée sans grande surprise. Tant la narration que l’histoire restent dans la lignée de Courir avec des ciseaux et Déboires : sexe, drogue et loufoqueries de l’auteur en somme. Rien de bien extravagant pour les années 80 à New York… C’est probablement toute son histoire mais finalement ça lasse. Augusten Burroughs l’avoue d’ailleurs dans son « roman », il ne sait écrire que sur lui-même, en ce sens c’est très réussi, Augusten nous sert du Augusten à toutes les sauces. Serais-je donc au bord de l’indigestion ? J’ai eu parfois l’impression qu’il tentait de faire du Burroughs ( William cette fois) ou du Kerouac mais avec un espèce de mauvais goût en ce qui concerne le sexe !

 

Quelques passages m’ont tout de même fait sourire, voire rire et notamment celui anecdotique de l’opossum mangeur de crottes. Augusten et son ami jettent les crottes de leur chien dans une poubelle située dans une espèce de grange au fond du jardin où chaque nuit un opossum vient se régaler…et figurez vous que ma sœur stocke les couches de ma nièce dans un sac dehors (oui parce que dans la poubelle de la cuisine ce serait l’infection !), et un matin on a trouvé le sac éventré et les couches éparpillées sur la terrasse ! Charmant n’est-ce pas ?

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27 juin 2010

Joyce Carol Oates, Sexy

sexyQuatrième de couverture : "Darren est un lycéen de 16 ans, timide et plein de doutes mais très séduisant, meilleur espoir de l'équipe de natation. Sa beauté lumineuse lui attire même les faveurs de son professeur d'anglais, M. Tracy, qui le surnote. Le jour où, par la faute de M. Tracy, un de leurs copains est renvoyé de l'équipe de natation, les amis de Darren décident de se venger. Inspirés par les manières efféminées de leur prof, ils adressent au directeur du lycée un courrier anonyme et des photos porno accusant Tracy de pédophilie. Joyce Carol Oates explore avec talent et justesse, la quête identitaire d’un jeune de seize ans dans une société de préjugés où il n’a plus de repères. "

Mon billet va être assez bref puisqu’il y a plus de trois semaines que j’ai terminé Sexy mais j’avais été prise dans les tourbillons de l’inspection (qui, au cas où vous ne l’auriez pas vu sur le billet précédent, s’est plutôt bien passée, verdict le 5 juillet) puis les aléas de la vie…

Mon avis sur ce livre de Carol Joyce Oates est assez mitigé, s’l se lit rapidement j’ai trouvé que certains passages traînaient en longueur et cassaient un peu le rythme de l’histoire. Je n’ai éprouvé aucune sympathie pour les personnages voire même de l’antipathie pour certains. Je pense que cette antipathie et le malaise que j’ai parfois ressenti  au cours de ma lecture est voulu par l’auteur qui traite d’un sujet dérangeant : la fabrication de fausses accusations basées sur une attitude, sur la vengeance d’une bande d’ado un peu débile. Mais l’histoire est construite de telle façon qu’on est à la limite en tant que lecteur de condamner M. Tracy, n’a-t-il pas raccompagné Darren chez lui après tout ? L’auteur nous prend un peu à parti de cette façon et je n’ai pas tellement aimé ça, je me suis parfois sentie prise en ôtage par les différents opinions véhiculés par les personnages.

De même, la mentalité des gens à l’égard des homosexuels m’a dérangée, d’autant plus que le mode de pensée insidieux que l’on retrouve notamment chez le père de Darren est je pense assez commun et intemporel. Difficile d’ailleurs de situer l’époque de l’action, cela pourrait très bien être dans les années 80 qu’à notre époque. Les mentalités des gens, notamment dans les petites villes telles que nous est décrite North Falls, ne semblent pas avoir beaucoup évoluées.

Mon billet est assez négatif mais pourtant tous ses points qui m’ont gênée font aussi la particularité de ce roman. L’auteur nous montre que l’on peut facilement se laisser entraîner par l’opinion publique, les mécanismes de la rumeur. Darren ressort grandi de cette histoire et ne cesse de s’interroger sur ces mécanismes. Malgré tout, j’ai terminé ma lecture avec un goût d’inachevé.

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(3/5)

16 novembre 2010

Philippe Besson, La trahison de Thomas Spencer

la_trahisonQuatrième de couverture : « Paul Bruder et Thomas Spencer sont nés le même jour. Ce hasard va les rendre inséparables. Sur les rives du Mississippi, les deux jeunes Américains liés par une amitié exceptionnelle vivent une jeunesse insouciante, à l'abri de l'agitation du monde. Jusqu'à ce que l'effervescence des années 1960 les rattrape. Mais surtout, Paul et Thomas vont croiser la route de Claire MacMullen, une jeune femme libre. Donc dangereuse. Dans une période troublée, la part obscure des individus se révèle. Et peut même les conduire à commettre l'irréparable. »

Quand les Editions 10-18 offre un livre pour l’achat de deux je cours ! Oui parce que voyez-vous j’aime les couvertures proposées par ces éditions ! C’est d’ailleurs la couverture qui m’a d’abord tapé à l’œil ! et Ô joie, Ô bonheur quand j’ai lu la quatrième de couverte : ça se passe dans les sixties ! Cette décennie tant chérie parce que très riche culturellement, historiquement, socialement (fin bref vous avez compris ;) ) et Ô joie, Ô bonheur ça semble être ce que je classe dans le « roman d’apprentissage » vaste sujet mais les ingrédients sont réunis, deux garçons insouciants qui vont grandir au fil des pages dans un contexte marqué des évènements historiques. Et en plus ça se situe dans l’Amérique profonde du sud. Perfect ! et bien oui perfect ! J’ai vibré au fil des pages avec Paul et Thomas, j’ai rêvé grandir avec eux. Et puis ces deux garçons ne pouvaient qu’avoir un destin tragique, ils sont nés le jour du bombardement d’Hiroshima, ont été bercé par le McCarthysme et sa chasse aux sorcières, les parents de Paul sont de « bons » américains moyens, aux idéologies sudistes (suprématie blanche, travail et patriotisme). Thomas est quant à lui moins traditionnaliste, élevé seul par sa mère il ne partage pas les idées de la famille Spencer mais ne s’oppose pas non plus directement à leurs idées. Il laisse un peu dire mais nous fait part à nous lecteur de ses impressions sur son époque. Le mieux au final c’est de vous faire partager quelques extraits que j’ai relevé :

« Voilà, à dix ans, j’ai appris en une seule phrase, prononcée sur un ton désolé et néanmoins badin, tout le racisme du sud. »

«  Cette année 59 n’a pas seulement marqué la fin d’une décennie. Elle a signé aussi le décès d’une époque. »

A l’arrivée de la télévision : « Nous avions été heureux sans savoir et dorénavant, il nous faudrait nous battre pour continuer à l’être alors que nous savions. » à travers Thomas, l’auteur essaie de nous faire comprendre l’impact  qu’a pu avoir la télévision sur les familles américaines. Celle-ci s’est largement diffusée dans els foyers au milieu des années soixante et cela a notamment coïncidé avec d’abord l’assassinat de Kennedy puis les images de la guerre du Vietnam. Avant l’arrivée de la télévision les gens étaient plus ou moins au courant des évènements dans le monde par le biais de la presse, mais là les évènements s’invitaient quotidiennement chez eux, ils ne pouvaient donc plus feindre de ne pas savoir.  C’est ainsi qu’il ajoutera plus tard « Chaque américain st capable de dire où il se trouvait et ce qu’il faisait le 22 novembre 1963, aux premières heures de l’après-midi. » J’ai l’impression que pour ma génération, c’est également vrai pour le 11 septembre 2009. Je crois que je peux retracer le reste de ma journée à partir du moment où j’ai appris les évènements.

« James Meredith n’était pas un dangereux criminel, pas un repris de justice, pas un agitateur professionnel, pas un exhibitionniste pervers. Il n’était qu’un étudiant assez méritant, n’aspirant qu’à poursuivre dans le calme sa scolarité. »

« Je me demande parfois quelle femme elle est aujourd’hui. Oui, que deviennent ceux que nous avons aimés et perdus ? »

« On peut sans doute mieux employer son temps libre : préparer son avenir ou, au contraire mordre à pleines dents dans l’instant présent ; se mobiliser pour quelques causes ou travailler à son propre destin ; rencontrer de nouvelles têtes, élargir son horizon, lire tous les livres, voir tous les films. Moi, je ne le regrette pas. C’était la vie aussi, cette inutilité, ces heures inoccupées. C’était notre vie. »

« La vie, c’est cela. Une résignation muette au malheur et un consentement à la facilité. »

Vous l’aurez donc compris, j’ai beaucoup apprécié cette lecture, c’est donc un coup de cœur réussie encore une fois pour les éditions 10-18 ^^.

23 novembre 2010

Objectif PAL, le livre de Novembre: Solal d'Albert Cohen

solalQuatrième de couverture

Avez-vous lu Solal ? C'est la question que, ces jours derniers, je pose à tous ceux que je rencontre. Solal est un très grand livre, une oeuvre forte et riche. (Marcel Pagnol, Les NouvelIes littéraires)

Oeuvre désordonnée et magnifique, Solal mérite d'être lu et relu. Il possède les caractéristiques de la grandeur. Il dévoile au lecteur de nouveaux tréfonds de l'âme humaine. C'est le seul véritable critère de la grandeur. (New York Times)

Livre magnifique, bouillonnant de sève, d'une opulence barbare, d'une intelligence aiguë. Un talent extraordinaire. (Gazette de Lausanne)

Solal est un livre à nul autre pareil. C'est très rarement que surgit un roman qui soit l'oeuvre d'un génie évident. (San Francisco Chronicle)

Solal a été proclamé, par les critiques d'Europe et d'Amérique un grand roman, un chef-d'oeuvre. (The Times)

Un livre étonnant. Avec Solal, le roman contemporain s'éveille à une vie nouvelle, d'une originalité absolue. (Vossische Zeitung)

 

Pas de résumé du livre sur mon édition mais que des « critiques » élogieuses de la part des journaux… Heureusement Evène est là « Premier roman d'Albert Cohen racontant le parcours d'un jeune et brillant juif de Céphalonie ayant du mal à assumer son rôle d'ambitieux. Sur la route de son triomphe, oncles et cousins d'Orient sont là pour lui rappeler ses origines modestes, la précarité de son pouvoir et la dérision de tout ordre social. »

Le décor est donc planté. J’avais depuis quelques années envie de lire ce livre aux critiques élogieuses, (mais surtout parce qu’un jeune homme très charmant me le conseillait), et certes c’est bien écrit, l’histoire est sympathique mais je ne comprends pas au final tout cet engouement autour du personnage ! Solal restera donc pour moi un prénom que j’aime beaucoup mais pas LE personnage de littérature ! Oui Solal est beau, ambitieux, d’abord enfant ingénu puis amoureux contrarié. Solal c’est aussi le symbole de l’homme déraciné, de la passion de la folie. Oui je crois que j’aurais pu moi aussi vibré pour Solal mais en même temps, dans la seconde moitié du livre je l’ai trouvé détestable ! Autant je me suis laissée emportée par sa candeur et son envie de s’élever au début, autant à la fin je l’ai trouvé arriviste et sans pitié, détestable. Il renie tout ce qu’il est au début. Il mène une double vie, il mène une vie de faste qui le conduira à la déchéance, à se perdre lui-même, à perdre son amour propre. Dans ces moments là j’avais envie de la gifler (oui oui !)

Je suppose que le livre étant parut dans les années 30, les sujets qu’il aborde ont été mis au devant de la scène avec la montée de l’antisémitisme et donc les questions de religions, de sionisme, de déracinement avaient alors tout leur sens. Mais moi ça ne ‘ma pas plus touchée que ça, ni interpellée à vrai dire.

Et puis j’ai trouvé les frasques de son oncle et amis complètement loufoques voire ridicules. Cette lecture m’a laissée assez perplexe. Je reconnais bien évidemment le talent d’écriture de Cohen mais n’ai au final pas accroché plus que ça aux personnages. J’en suis, je crois, la première déçue !

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30 novembre 2010

Maurice Gouiran, Franco est mort jeudi

franco_est_mortQuatrième de couverture : « Le 20 novembre 1975, Franco meurt au petit matin à Madrid. Lorsqu’Élisa, réfugiée espagnole, apprend la nouvelle à la Manufacture des Tabacs de la Belle de Mai, c’est son passé, tragique et douloureux, qui ressurgit brutalement.
L’été 1936 à Madrid, l’hiver 1938 à Barcelone, la Retirada — cette longue cohorte de désespérés, cette horde de vaincus, de malades, de blessés fuyant l’Espagne et parqués sur la plage glaciale d’Argelès — la mystérieuse disparition de Ramon, son père, alors officier dans l’Armée Populaire Républicaine… Une foule d’images et de vieux fantômes submergent alors ses jours et ses nuits…
35 ans plus tard, Élisa n’est plus et l’Espagne met fébrilement à jour les charniers du Franquisme. C’est Manu, son fils, un looser, un peu voyou, un peu paumé, qui, en recevant d’Espagne une lettre destinée à sa mère, va permettre à ce terrible passé de remonter à la surface. Mais Manu n’aurait sans doute pas été bien loin si sa route n’avait croisé celle de Clovis Narigou…
Clovis, qui de Marseille à Madrid démêle l’écheveau et tente de percer les mystères entourant la famille espagnole de Manu. Clovis qui enquête, pare les coups et pénètre le Barcelone de la grande époque, celui de Dali et de Picasso… Clovis qui découvre, ahuri, le camp de Karaganda et les horreurs de la guerre civile…
»

Merci aux Editions Jigal et à Blog-O-Book pour cette découverte.

C’est avec un regard de novice que je me suis plongée dans cette lecture, parce que je ne connais que très peu de choses sur la guerre civile espagnole (et sur la civilisation espagnole de manière générale d’ailleurs !) La citation de George Orwell comme une préface à l’histoire donne tout de suite le ton. Ce ne sera pas gai, on ne nous épargnera pas non plus.

J’ai aimé me plonger dans cette histoire de famille et dans certains aspects de la guerre d’Espagne abordés par  le prisme de cette famille dont on essaie de retracer le parcours après la Retirada les amenant en France puis à Marseille.

Le personnage de Manu et plus encore celui de Manu m »ont un peu agacé, le genre un peu de « losers » que t’as envie de secouer pour qu’ils se remuent un peu et sortent de leur espèce de fatalisme qui leur vaut de se fourrer dans tous les mauvais coups. Ce genre de personnes m’exaspère! Oui je fais preuve d’une grande intolérance à l’égard des personnes qui finalement ne montrent pas grande volonté à se sortir de leur misère que par le biais de coups fourrés … et après ils s’étonnent ! Fin de la parenthèse mais quand même quoi, ils sont vraiment exaspérants ces deux là. Et quand on voit la fin, on se dit qu’il n’y a plus grand espoir pour eux ! Honnêtement, ça ne vous exaspère pas vous ?

Par contre j’ai beaucoup aimé le personnage de Clovis ! Clovis (même si je ne partage pas vraiment sa vision/ son utilisation des femmes) m’a quand même beaucoup plus. J’espère un jour rencontrer un Clovis ! Un homme passionné, cultivé, un peu sauvage, droit dans ses bottes. C’est lui qui nous donne tout l’éclairage sur le non-dit de la guerre d’Espagne grâce à ses connaissances et à ses relations. Paola elle, nous montre que la guerre civile n’a pas que ravagé le pays, elle a d’abord divisé des familles, séparé des époux, des parents et enfants.

Pendant une grosse première moitié je me suis demandée pourquoi ce livre était classé dans la catégorie polar, mais finalement l’intrigue se met en place tout en dénonçant les profits faits par les franquistes lors des saisis de biens de « rouge » comme ils els appelaient si bien… Je ne vous en dis pas plus, ce serait révéler le nœud de l’intrigue.

De nombreuses références sont faites aux artistes de l’époque et notamment aux peintres, ça m’a donné envie d’aller farfouiller de ce côté.

Je pense que les férus de guerre civile espagnole ne seront pas satisfaits par ce roman mais pour la novice que je suis, c’était intéressant, bien documenté sans être trop détaillé. Le bon dosage en somme. Un coup de cœur donc pour le personnage de Clovis qui me poussera à découvrir d’autres titres de l’auteur et aussi pour Eliza, même si elle est déjà décédée depuis plusieurs années dans le roman, elle est très présente, le genre de femme que l’on aimerait être, forte et engagée.

Une très belle découverte donc !

5 avril 2011

Virginie Despentes, King Kong Théorie

king_kong_theorieQuatrième de couverture:

« J'écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n'ont pas envie d'être protecteurs, ceux qui voudraient l'être mais ne savent pas s'y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l'idéal de la femme blanche séduisante qu'on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu'il n'existe pas.

En racontant pour la première fois comment elle est devenue Virginie Despentes, l'auteur de Baise-moi conteste les discours bien-pensants sur le viol, la prostitution, la pornographie. Manifeste pour un nouveau féminisme. »

Bon je savais à qui m'attendre vu la quatrième de couverture et pour avoir lu Baise-moi et Mordre au travers, mais bon les mots crus me sautent toujours un peu au visage au début puis après je m'y habitue un peu. Le livre est découpé en plusieurs volets par thématique des violences faites aux femmes au travers du viol, de la pornographie et de la prostitution, de la réaction des gens "bien pensants" par rapport à ces trois prismes, et de la réaction des gens par rapport aux réactions des femmes victimes de viol, prostituées ou actrices porno. Virginie Despentes casse les idées reçues, démonte l'hypocrisie.

Elle évoque également la place qu'est réservée aux femmes dans le monde littéraire considérant qu'elles sont toujours jugées via leur sexe. Je n'ai parfois pas trop su sur quel pieds danser, j'aieu l'imrpession que parfois l'auteur revendiquait son droit à penser/ réagir/ se comporter différemment parce qu'elle est femme, et parfois qu'elle mettait en avant le fait qu'on ne doive pas distinguer une femme d'un homme.

J'ai cependant aimé le fait qu'elle s'applique à définir ce qu'est au final la féminité et ce qu'on met au final derrière ce mot. Un ressenti personnel? une apparence physique? Le regard des autres?

Si j'ai parfois été mal à l'aise voire énervée par certaines idées, ou carrément le style d'écriture, ça reste tout de même une lecture intéressante et je suis tombée d'accord avec certaines des aberrations qu'elle soulève.


3 mai 2011

Emile Zola, La Curée

 

la_cur_eQuatrième de couverture

« La curée désigne en vénerie la part de la dépouille animale que l'on réserve aux chiens après le trépas de la bête. C'est ici, dans ce deuxième tome des Rougon-Macquart, la ruée servile vers les richesses du Second Empire dont chacun veut sa part, dans une succession d'images saisissantes : une clique d'aventuriers attablés à la France et distribuant les miettes, Paris souillée, éventrée et bientôt vautrée, complice de sa fête, " l'orgie des appétits et des ambitions ", la satiété et l'inassouvissement, la double fièvre de l'or et de la chair. »

(ce résumé vient d’une édition plus récente du Livre de Poche que la mienne)

 

Le livre s’ouvre sur des mondanités et  nous donne un aperçu du beau monde qui se promène en voiture dans Paris. Ce premier chapitre est consacré à deux personnages : Maxime et sa belle mère, mais qui sont-ils ? au début il est difficile de le dire, j’avoue que j’étais assez perdue n’ayant pas de résumé, ni l’arbre généalogique des Rougon-Macquart à portée de main !

On obtient les explications un peu plus tard, Aristide Saccard n’est autre qu’Aristide Rougon qui a fait changer son nom, fils de Pierre Rougon et frère donc de Sidonie et Eugène Rougon ! Aristide est donc arrivé à Paris avec son épouse qui mourra peu de temps après, il épouse une seconde femme : Renée, et fait revenir son fils laissé en pensionnat à Plassans.

Ce second volet met l’accent sur l’avidité des personnages, celle d’Aristide d’abord avec son besoin de gagner toujours plus d’argent, ses spéculations sur les grandes constructions de Paris, l’impression qu’il laisse de tirer toutes les ficelles de l’administration. Avidité que l’on retrouve chez Renée, très dépensière contrairement à son mari qui lui ne fait que spéculer, et vendre pour gagner plus d’argent. L’avidité chez Renée se manifeste par le biais de ses toilettes, toutes plus exubérantes les unes que les autres, ses bijoux, la décoration de son intérieur mais aussi la passion dont elle dispense son amant. Chez Maxime, le fils l’avidité est plus subtile, il semble plus malin que les deux autres, il prend ce qu’on lui donne, devient le favori des dames du monde, l’ami, le confident mais au final il reste lui aussi dominé par ce besoin d’argent … Le titre est donc parfaitement choisi et les personnages secondaires ne sont pas en reste.

Comme pour chacun des livres faisant partie des Rougon-Macquart, Zola ancre ses personnages dans un contexte historique qui donne sa couleur à chacun des romans. Ici nous sommes toujours sous le  Second Empire et c’est la transformation de Paris dont nous sommes les témoins : la démolition, les grands boulevards et les grandes constructions. J’avoue avoir été un peu perdue dans les explications concernant les expropriations !!

Ce tome m’a moins plu que le premier mais j’ai quand même admiré les nombreuses description des toilettes, des intérieurs, des rues et des manigances des uns et des autres.

La suite au prochain épisode ;)

30 décembre 2010

Objectif PAL, le livre de Décembre: John Irving, l'Hôtel New Hampshire

L_hotel_New_HampshirePrésentation de l' éditeur :

"Ils auraient pu mener une vie tranquille. Mais comment vivre comme tout le monde quand on a Winslow Berry pour père? Quand on passe sa vie à courir d’hôtel en hôtel, de Vienne à New York, armé d’un ours et du petit Freud pour tout bagage ? Dans le regard de John, l’un des cinq enfants, les aventures de la famille Berry, prennent des airs de conte de fée loufoque…"

Je l'ai commencé mi novembre et l'ai abandonné au bout d'une cinquantaine de pages. Je n'arrivais pas à entrer dans l'histoire et les personnages m'étaient antipathiques.La préface était tirée par les cheveux et me laissaient déjà quelques craintes pour la suite! (en fait les préfaces ne devraient pas exister, il ne devrait y avoir que des postfaces!) Mais bon, je n'aime pas abandonner un livre (sauf pour les nouvelles de Poe!) donc il m'a accompagné pour mon périple en train en décembre.

Effectivement donc nous avons affaire à une famille complètement loufoque comme le laissait présager la préface! Tout au long de l'histoire je n'ai pas réussi à m'attacher véritablement aux personnages (c'est un critère pour moi d'appréciation du bouquin, c'est comme ça que voulez-vous) même si j'ai parfois ressenti un peu de sympathie pour certains (jamais d'empathie, ça augure de bonnes choses pour ma santé mentale je l'espère)

L'histoire est teintée de symbolismes, et de présages pour la famille Berry, famille américaine moyenne et un peu excentrique: un homme en smoking blanc, Freud (leur ami et le célèbre penseur) et trois figures sont récurrentes tout au long du livre et constitue un peu le leitmotiv de la famille: les ours, leur chien Sorrow (cf signification du nom) et bien sûr les Hôtels. Quatre hôtels dans l'histoire, trois seront les leurs mais ne seront jamais des hôtels au sens où on l'entend véritablement.

L'amour incestueux entre Franny et son frère, le narrateur est également un fil conducteur du livre. Il est d'abord sous-jacent dans la place qu'occupe le personnage de Franny et l'admiration que semble lui porter le narrateur dans son enfance et puis il devient de plus en plus clair, à Vienne d'abord puis de retour aux Etats-Unis. Ca m'a un peu dérangé que ce soit traité de cette amnière. Un peu comme si c'était normal et qu'il n'y avait rien de dérangeant ni de choquant là-dedans. Le thème du viol est d'ailleurs lui aussi souvent abordé au travers des personnages rencontrés. Il apparaît toujours comme quelque chose de non traité, qu'il faut enfouir et c'est "normal" pour l'époque mais Suzie l'ours, qui fait figure de marginale, ne va pas avoir peur elle de venir en aide aux femmes violées en ouvrant son local et en créant son association. Si elle semble apporter un soutien aux femmes violées rien n'est dit d'une quelconque condamnation de la justice américaine.

Et puis on retrouve évidemment le thème du rêve, bin oui on parle pas mal d'un certain Freud tout de même. J'ai l'impression que c'est un thème cher à Irving. Je me souviens l'avoir déjà remarqué dans Le monde selon Garp et dans son recueil de nouvelles Les rêves des autres. Je verrais si je le trouve également dans Une prière pour Owen qui m'attend dans ma PAL.

En bref, une légère déception par rapport au souvenir que j'avais de son écriture, et une lecture un peu longue.


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