"Ils auraient pu
mener une vie tranquille. Mais comment vivre comme tout le monde quand
on a Winslow Berry pour père? Quand on passe sa vie à courir d’hôtel en
hôtel, de Vienne à New York, armé d’un ours et du petit Freud pour tout
bagage ? Dans le regard de John, l’un des cinq enfants, les aventures de
la famille Berry, prennent des airs de conte de fée loufoque…"
Je l'ai commencé mi novembre et l'ai abandonné au bout d'une cinquantaine de pages. Je n'arrivais pas à entrer dans l'histoire et les personnages m'étaient antipathiques.La préface était tirée par les cheveux et me laissaient déjà quelques craintes pour la suite! (en fait les préfaces ne devraient pas exister, il ne devrait y avoir que des postfaces!) Mais bon, je n'aime pas abandonner un livre (sauf pour les nouvelles de Poe!) donc il m'a accompagné pour mon périple en train en décembre.
Effectivement donc nous avons affaire à une famille complètement loufoque comme le laissait présager la préface! Tout au long de l'histoire je n'ai pas réussi à m'attacher véritablement aux personnages (c'est un critère pour moi d'appréciation du bouquin, c'est comme ça que voulez-vous) même si j'ai parfois ressenti un peu de sympathie pour certains (jamais d'empathie, ça augure de bonnes choses pour ma santé mentale je l'espère)
L'histoire est teintée de symbolismes, et de présages pour la famille Berry, famille américaine moyenne et un peu excentrique: un homme en smoking blanc, Freud (leur ami et le célèbre penseur) et trois figures sont récurrentes tout au long du livre et constitue un peu le leitmotiv de la famille: les ours, leur chien Sorrow (cf signification du nom) et bien sûr les Hôtels. Quatre hôtels dans l'histoire, trois seront les leurs mais ne seront jamais des hôtels au sens où on l'entend véritablement.
L'amour incestueux entre Franny et son frère, le narrateur est également un fil conducteur du livre. Il est d'abord sous-jacent dans la place qu'occupe le personnage de Franny et l'admiration que semble lui porter le narrateur dans son enfance et puis il devient de plus en plus clair, à Vienne d'abord puis de retour aux Etats-Unis. Ca m'a un peu dérangé que ce soit traité de cette amnière. Un peu comme si c'était normal et qu'il n'y avait rien de dérangeant ni de choquant là-dedans. Le thème du viol est d'ailleurs lui aussi souvent abordé au travers des personnages rencontrés. Il apparaît toujours comme quelque chose de non traité, qu'il faut enfouir et c'est "normal" pour l'époque mais Suzie l'ours, qui fait figure de marginale, ne va pas avoir peur elle de venir en aide aux femmes violées en ouvrant son local et en créant son association. Si elle semble apporter un soutien aux femmes violées rien n'est dit d'une quelconque condamnation de la justice américaine.
Et puis on retrouve évidemment le thème du rêve, bin oui on parle pas mal d'un certain Freud tout de même. J'ai l'impression que c'est un thème cher à Irving. Je me souviens l'avoir déjà remarqué dans Le monde selon Garp et dans son recueil de nouvelles Les rêves des autres. Je verrais si je le trouve également dans Une prière pour Owen qui m'attend dans ma PAL.
En bref, une légère déception par rapport au souvenir que j'avais de son écriture, et une lecture un peu longue.
30 décembre 2010
Objectif PAL, le livre de Décembre: John Irving, l'Hôtel New Hampshire
Commentaires sur Objectif PAL, le livre de Décembre: John Irving, l'Hôtel New Hampshire
- Voilà une lecture que j'ai faite il y a vraiment très longtemps. Il me semble que j'avais aimé mais je ne lirai plus John Irving aujourd'hui, je pense...c'est un univers qui m'intéresse moins.
- Je l'avais adoré ! Ça été une révélation pour moi et je ne connaissais pas John Irving avant l'Hôtel..." (j'ai tendance à m'enflammer dès qu'on parle de ce livre !) Mais j'ai encore "Le Monde selon Garp" à lire et je viens de trouver "La Quatrième Main" qui est apparemment un peu moins bien que ses autres oeuvres. En tout cas, c'est vrai que les thèmes abordés sont très lourds dans ce livre, mais j'ai particulièrement apprécié le côté loufoque de cette famille et leur manière de toujours aller de l'avant malgré les tragédies !
- @ Antigone ça arrive souvent en fait je crois de se lasser d'un auteur avec le temps parce qu'il ne correspond plus à ce qu'on attend, ou notre vision des choses. Je vais quand même retenter le coup avec d'autres de ses livres
@ Vilvirt oui c'est vrai que je n'ai pas penser à évoquer l'optimiste dont fait preuve la famille, pourtant il leur arrive un peu tous les malheurs du monde. Ils se serrent les coudes et rencontrent toujours des gens prêts à les aider - Bonjour ! J'étais curieuse de lire ton billet (grâce à Objectif PAL). J'ai lu ce livre il y a trrrrrèèèèèès longtemps, et je souviens avoir abandonné plusieurs Irving (celui-ci, Le monde selon Garp, Une prière pour Owen) au bout de 50 pages, comme toi, et puis mon sens de la lecture reprenait le dessus et j'étais fascinée, entraînée, j'adorais ! Mes préférés restent Le monde selon Garp, Une prière pour Owen et Une veuve de papier. Je ne suis pas sûre que j'en lirais encore, comme Antigone.
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