Joyce Carol Oates, Sexy
Quatrième
de couverture : "Darren est un lycéen de 16 ans, timide et plein de doutes mais très
séduisant, meilleur espoir de l'équipe de natation. Sa beauté lumineuse lui
attire même les faveurs de son professeur d'anglais, M. Tracy, qui le surnote.
Le jour où, par la faute de M. Tracy, un de leurs copains est renvoyé de
l'équipe de natation, les amis de Darren décident de se venger. Inspirés par
les manières efféminées de leur prof, ils adressent au directeur du lycée un
courrier anonyme et des photos porno accusant Tracy de pédophilie. Joyce Carol
Oates explore avec talent et justesse, la quête identitaire d’un jeune de seize
ans dans une société de préjugés où il n’a plus de repères. "
Mon billet va être assez
bref puisqu’il y a plus de trois semaines que j’ai terminé Sexy mais j’avais
été prise dans les tourbillons de l’inspection (qui, au cas où vous ne l’auriez
pas vu sur le billet précédent, s’est plutôt bien passée, verdict le 5 juillet)
puis les aléas de la vie…
Mon avis sur ce livre de
Carol Joyce Oates est assez mitigé, s’l se lit rapidement j’ai trouvé que
certains passages traînaient en longueur et cassaient un peu le rythme de l’histoire. Je n’ai éprouvé aucune sympathie pour les
personnages voire même de l’antipathie pour certains. Je pense que cette
antipathie et le malaise que j’ai parfois ressenti au cours de ma lecture est voulu par l’auteur
qui traite d’un sujet dérangeant : la fabrication de fausses accusations
basées sur une attitude, sur la
vengeance d’une bande d’ado un peu débile. Mais l’histoire est construite de
telle façon qu’on est à la limite en tant que lecteur de condamner M. Tracy, n’a-t-il
pas raccompagné Darren chez lui après tout ? L’auteur nous prend un peu à
parti de cette façon et je n’ai pas tellement aimé ça, je me suis parfois
sentie prise en ôtage par les différents opinions véhiculés par les
personnages.
De même, la mentalité des
gens à l’égard des homosexuels m’a dérangée, d’autant plus que le mode de
pensée insidieux que l’on retrouve notamment chez le père de Darren est je
pense assez commun et intemporel. Difficile d’ailleurs de situer l’époque de l’action,
cela pourrait très bien être dans les années 80 qu’à notre époque. Les
mentalités des gens, notamment dans les petites villes telles que nous est
décrite North Falls, ne semblent pas avoir beaucoup évoluées.
Mon billet est assez
négatif mais pourtant tous ses points qui m’ont gênée font aussi la
particularité de ce roman. L’auteur nous montre que l’on peut facilement se
laisser entraîner par l’opinion publique, les mécanismes de la rumeur. Darren
ressort grandi de cette histoire et ne cesse de s’interroger sur ces
mécanismes. Malgré tout, j’ai terminé ma lecture avec un goût d’inachevé.