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Notes de lecture
19 novembre 2015

Carole Martinez, La terre qui penche

la terre qui penche

Quatrième de couverture:

"Blanche est morte en 1361 à l’âge de douze ans, mais elle a tant vieilli par-delà la mort! La vieille âme qu’elle est devenue aurait tout oublié de sa courte existence si la petite fille qu’elle a été ne la hantait pas. Vieille âme et petite fille partagent la même tombe et leurs récits alternent. 
L’enfance se raconte au présent et la vieillesse s’émerveille, s’étonne, se revoit vêtue des plus beaux habits qui soient et conduite par son père dans la forêt sans savoir ce qui l’y attend. 
Veut-on l’offrir au diable filou pour que les temps de misère cessent, que les récoltes ne pourrissent plus et que le mal noir qui a emporté sa mère en même temps que la moitié du monde ne revienne jamais? 
Par la force d’une écriture cruelle, sensuelle et poétique à la fois, Carole Martinez laisse Blanche tisser les orties de son enfance et recoudre son destin. Nous retrouvons son univers si singulier, où la magie et le songe côtoient la violence et la truculence charnelles, toujours à l’orée du rêve mais deux siècles plus tard, dans ce domaine des Murmures qui était le cadre de son précédent roman."

 Ca fait plus de trois semaines que j'essaie de trouver les mots justes pour vous parler de ce coup de coeur mais ça ne vient pas, alors je vais le faire en un jet, sans doute maladroitement mais toujours fidèle à mes avis rédigés en vrac et sans grande cohérence.

Avec Carole Martinez c'était un pari risqué, mais j'aime, sans conditions et sans retenue, pourtant je suis du genre très terre à terre et les univers un peu féeriques/fantastiques ont du mal à m'embarquer mais je me laisse surprendre par la poésie de l'écriture de cette auteure. La quatrième de couverture m'a laissée songeuse, deux voix pour une même personne, qui semble morte ... Et pourtant c'est ce qui donne du rythme au récit, ce n'est pas simplement l'histoire de Blanche, mais son histoire contée par elle-même avec son âme d'enfant, et avec son âme d'adulte, pourtant on a bien l'impression que l'âge adulte jamais elle ne l'atteindra. Les personnages qui peuplent le récit sont eux aussi empreints d'une certaine aura. Le domaine des Murmures nous transporte à travers les siècles, les superstitions, les légendes et l'attachement à sa terre. La terre qui penche est un peu comme un conte qui se transmettrait de génération en génération, tout comme l'est un peu l'histoire de la naissance de Blanche, en partie contée par un être féérique, la Loue, dame de la rivière... C'est un peu le 2e personnage principal de l'hsitoire tant sa présence est importante et préoccupe les hommes. La frontière entre le réel et l'imaginaire est franchie à plusieurs reprises dans le récit, le personnage de Bouc, la vieille cuisinière et toutes ses filles, la clairière... Seule Blanche et Aymon, le "simplet" y ont l'air sensible, les autres autour ne font que répéter les legendes et récits, les superstitions. L'écriture est belle, les pages se tournent à une vitesse folle et laissent une impression de trop peu quand le livre est déjà terminé. Il me semble que c'est un livre que je relirai avec plaisir, pourtant ça n'est pas dans mes habitudes.

Merci à PriceMinister pour ce très beau moment de lecture.

 

 

logo-non challenge 2015-2016 - copie

chez Galéa

 

logo_rentreelitteraire

 

matchs de la rentrée littéraire chez Priceminister.

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9 novembre 2015

Agnès Martin-Lugand, La vie est facile, ne t'inquiète pas

la-vie-est-facile-ne-t-inquiete-pas-ebook

Quatrième de couverture:

"Alors que j'étais inconsolable, il m'avait mise sur le chemin du deuil de mon mari. J'avais fini par me sentir libérée de lui aussi. J'étais prête à m'ouvrir aux autres. » 
Depuis son retour d'Irlande, Diane a tourné la page sur son histoire tumultueuse avec Edward, bien décidée à reconstruire sa vie à Paris. Avec l'aide de son ami Félix, elle s'est lancée à corps perdu dans la reprise en main de son café littéraire. C'est là, aux Gens..., son havre de paix, qu'elle rencontre Olivier. Il est gentil, attentionné et surtout il comprend son refus d'être mère à nouveau. Car Diane sait qu'elle ne se remettra jamais de la perte de sa fille. Pourtant, un événement inattendu va venir tout bouleverser : les certitudes de Diane quant à ses choix, pour lesquels elle a tant bataillé, vont s'effondrer les unes après les autres. Aura-t-elle le courage d'accepter un autre chemin?"

Le moins qu'on puisse dire c'est que cette semaine a été pleine de rebondissements, alors que j'avais prévu d'écrire deux billets je n'ai même pas eu le temps d'ouvrir le blog, d'aller lire vos derniers billets, ni même de lire une seule ligne! Pour en savoir plus rendez-vous en fin de mois dans le Moi après Mois. Pour l'heure je vous parle de roman feel good avalé pendant les vacances de Toussaint, je trouve qu'Agnès Martin Lugand va bien avec la Toussaint, dans cette suite des Gens heureux lisent et boivent du café pas d'énorme surprise, c'est écrit à la truelle (mais qui suis-je pour juger d'un style que moi-même je n'ai pas?) et pourtant ça me parle, et ça m'embarque, il faut dire que je suis la cible rêvée avec cette hisoire de café littéraire (mon rêve) et toutes ces références musicales, Panic station de Muse, No Surprises de Radiohead, Angus et Julia Stone, j'adore! et puis c'est drôle aussi d'imaginer les scènes, rue de Bretagne notamment où j'ai traîné mes guêtres pendant les vacances!! Et puis il y a le côté je m'évade au grand air avec l'Irlande, moi qui ai envie justement de partir un peu dans un endroit calme et aéré j'ai voyagé par procuration.

Pour en revenir à Diane... après ses péripéties en Irlande, ses desillusions avec Edward, et l'acceptation de la mort de sa fille et de son époux, Diane a repris le cours de sa vie, elle fait vivre sa librairie, elle s'épanouie avec son Félix, elle rencontre même quelqu'un... Et puis à côté il y a l'Irlande et ses souvenirs, son attachement pour ceux qu'elle considère comme des parents adoptifs, le taciturne Edward, et une nouvelle quelque peu innattendue. Alors tout ça marche, tout est plus ou moins attendu, relativement crédible mais ça fait du bien, surtout à la Toussaint. Bon ça m'a quand même extirpé quelques larmes, mais bon parfois il m'en faut peu.

 

 

challenge feel good

(2)

24 octobre 2015

Emile Zola, Au Bonheur des Dames (relecture)

au bonheur des dames

Je vous renvoie à mon premier billet sur ce  titre écrit il y a cinq ans. Je relis très peu, voire pas du tout, si j'ai relu Au Bonheur des Dames c'est parce que j'ai entrepris de lire les Rougon-Macquart dans l'ordre et qu'après Pot-Bouille venait Au Bonheur des Dames... Et si relire n'est pas ce que je préfère, je n'ai pas boudé mon plaisir, et je crois que je l'ai plus apprécié encore que la première fois, pour l'instant j'accordais ma préférence au Ventre de Paris, mais je crois que le Bonheur vient le supplanter ou tout au moins l'égaler. Et si l'on s'y attarde un peu ce sont deux romans assez similaires dans leur thème et leur construction, l'arrivée d'un pronvincial à Paris, le commerce, l'étalage des marchandises, la transformation de Paris et la modernisation du commerce.

Bien sûr ici ce qui me plaît c'est le personnage de Denise, pleine de candeur mais personnage très déterminé et sûr de lui malgré les apparences. Elle vient à bout des plus coriaces, traverse les épreuves, toujours avec une certaine dignité et beaucoup de dévouement pour les siens. Je trouve que le débat que pose ce roman est très actuel. Nous sommes dans une époque ou l'industrie textile d'une part, mais surtout agro-alimentaire régit un peu tous les marchés, où les petites enseignes, les producteurs se font engloutir par les hyper-marchés, et c'est ce qui est décrit dans ce roman. Certes il n'est ici question que de tissus, de confections, de soieries etc, mais le principe est le même. Les petites boutiques se font écrasés par la machine lancée par Mouret, ils ne peuvent rivaliser en terme de quantité, de diversité, mais surtout de prix. La différence avec aujourd'hui c'est que si à l'époque c'était effectivement LA nouveauté et LA solution économique qui l'emportait, aujourd'hui de plus en plus de gens se tournent à nouveau vers les petits commerces, vers les producteurs, vers le local... Zola était quand même assez visionnaire je trouve. D'ailleurs le système de la publicité était bien assimilé par lui, et donc par son personnage qui en use et en abuse pour son magasin, ce sont aussi les prémices de la vente par correspondance, j'ai eu l'impression parfois d'avoir un condensé des galeries LaFayette et de LaRedoute version 19é. Nombreuses sont les métaphores et expression imagées pour faire référence à ce commerce, à ses produits, vendeurs, clients et l'impression qu'il en reste est l'abondance, l'accumulation, la surrenchère. Tout le quartier semble appartenir à Mouret finalement... A se demander même jusqu'où cette expansion ira, la fin est donc assez abrupte parce qu'elle n'amène bien sûr pas de réponse à cette question, et qu'on aimerait savoir ce que devient le Bonheur, peut-être retrouve-t-on ces personnages dans un autre récit des Rougon-Macquart, le suivant La joie de vivre, ne semble avoir de joyeux que le titre!!!

lire sous la contrainte

(Bonheur 2/2)

12 septembre 2015

Sorj Chalandon, Profession du père

Profession-du-pere

Quatrième de couverture:

"Mon père a été chanteur, footballeur, professeur de judo, parachutiste, espion, pasteur d’une Eglise pentecôtiste américaine et conseiller personnel du général de Gaulle jusqu’en 1958. Un jour, il m’a dit que le Général l’avait trahi. Son meilleur ami était devenu son pire ennemi. Alors mon père m’a annoncé qu’il allait tuer de Gaulle. Et il m’a demandé de l’aider.Je n’avais pas le choix.C’était un ordre.J’étais fier.Mais j’avais peur aussi.À 13 ans, c’est drôlement lourd un pistolet. "

C'est avec un peu d'émotion et les mains moites que j'ai entamé ma lecture, après le coup de coeur pour Le quatrième mur et les claques assenés par Mon traitre et Retour à Killybegs ... de l'émotion il y en a aussi dans ce livre, mais ce n'est pas pareil. L'écriture est belle et touchante, mais elle n'a pas la saveur des autres, ce côté instrospection ou réflexion sur le monde qui donne envie de corner chaque page, de citer, de relire, de faire résonner les mots. Cette histoire est plus simple mais elle a elle aussi sa part de tragédie, la tragédie d'un enfant sous le joug de son père, cautionné par sa mère. Ce roman a la force de nous faire ressentir beaucoup de peine pour son narrateur, un peu d'empathie, beaucoup de colère face à ce père abusif, à cette mère qui ne réagit pas, jamais. Et finalement le narrateur adulte revient à peine sur ce passé, ne tente pas de l'expliquer, c'est par le biais de son épouse que l'on sait toute la colère, mais aussi à quel point l'homme a été et est encore affecté par cette enfance en vase clos. La force de ce roman réside sans doute dans tous ces non-dits, jamais la maladie n'est mentionée, elle est à peine effleurée à la toute fin du roman, mais là encore elle n'est pas nommée. Pendant ma lecture je me suis souvent demandée comment il était possible de vivre en vase clos comme ça, sans que personne (je pense notamment à l'environnement scolaire) ne puisse s'apercevoir de la souffrance de cet enfant, même si j'imagine qu'à cette époque le bien-être de l'élève n'était pas autant une priorité qu'à l'heure actuelle ... Et c'est en me faisant ces interrogations que j'ai réalisé que Sorj Chalandon était très efficace quand il s'agit de gommer la frontière entre personnages de fiction et réalité... Et pour cela, pour le fait de lire ces romans comme des témoignages de la vie, je lui tire mon chapeau. Alors non ce n'est pas un coup de coeur pour les raisons que j'ai mentionnées au départ, mais cela n'en reste pas moins un roman touchant, qui résonnera en moi pendant quelques temps ... 

V'était une lecture commune avec Enna et  Saxaoul, un coup de coeur pour toutes les deux. 

 

17 avril 2015

Grégoire Delacourt, On ne voyait que le bonheur (Billet de Valérie)

Je suis sur le chemin du retour avec mes 48 élèves (enfin j'espère, billet programmé) et mes 3 collègues mais j'ai laissé les clés du blog à Valérie qui voulait vous parler d'une de ses lectures audio dans le cadre du Prix Audiolib:

on ne voyait que le bonheur

Antoine est expert en assurance et il remonte le fil de sa vie en la saupoudrant des remboursements qu’il a eu à traiter dans sa carrière.

Soyons honnête, j’ai mis les oreilles dans ce livre de mauvaise grâce. Je n’avais pas du tout envie de retrouver cet auteur dont je n’avais pas aimé La liste de nos envies. Mais comme le roman est dans la sélection du Prix Audiolib, je l’ai écouté, ou plutôt j’en ai écouté la moitié. Comme je ne suis pas masochiste, je me suis dit que j’avais assez souffert comme ça et il m’a semblé qu’en écouter plus de la moitié était une limite que je ne pouvais pas franchir. J’ai détesté le ton de ce roman ainsi que la lecture qui en est faite (je ne parle que du lecteur car je n’ai pas entendu la lectrice que la première moitié) , même si je conviens que le ton du lecteur sied à la noirceur de ce roman. D’abord, j’ai été agacée par les chiffres qui jalonnent ce roman et qui correspondent aux remboursements des clients de l’assurance. En plus, je n’ai pas trouvé certaines situations crédibles. D’autre part, je n’ai pas aimé du tout le poids que le narrateur fait porter à sa famille. Tout est noir dans ce roman, et cela ne m’effraie pas d’ordinaire, s’il y a un style. Mais ici, c’est noir sans parvenir à être dramatique et ce roman n’a aucun style propre. Ce n’est pas seulement que je me suis ennuyée, c’est vraiment que j’ai été agacé par ce quadra qui se lamente ; tout ce que je n’aime pas.

Voilà, c’est dit, entre Delacourt et moi, c’est définitivement fini.

 

Date de parution : 15 Octobre 2014 Durée : 6h53  coeur

prix audiolib

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9 avril 2015

Emile Zola, Pot-Bouille

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Quatrième de couverture:

"Zola est entré partout, chez les ouvriers et chez les bourgeois. Chez les premiers, selon lui, tout est visible. La misère, comme le plaisir, saute aux yeux. Chez les seconds, tout est caché. Ils clament : « Nous sommes l’honneur, la morale, la famille. » Faux, répond Zola, vous êtes le mensonge de tout cela. Votre pot-bouille est la marmite où mijotent toutes les pourritures de la famille.
Octave Mouret, le futur patron qui révolutionnera le commerce en créant « Au Bonheur des Dames », arrive de province, et loue une chambre dans un immeuble de la rue de Choiseul. Beau et enjoué, il séduit une femme par étage, découvrant ainsi les secrets de chaque famille. Ce dixième volume desRougon-Macquart, qui évoque la vie sous le Second Empire, montre ici la bourgeoisie côté rue et côté cour, avec ses soucis de filles à marier, de rang à tenir ou à gagner, coûte que coûte. Les caricatures de Zola sont cruelles mais elles sont vraies."

Avec cette lecture j'entame la pente descendante des Rougon-Macquart puisque je suis maintenant à mi-parcours, dix volumes et la plume de l'auteur ne faiblit pas, surtout pas d'ailleurs avec ce roman qui n'pargne rien à ses personnages. J'ai eu un peu de mal à m'y retrouver avec tous ces personnages mais le tableau que nous fait Zola de ces habitants de la rue de Choiseul est assez effarant. Pot-Bouille c'est Octave Mouret, ce jeune homme arrivé du sud et recueilli par des amis de la famille dans cet immeuble bourgeois au rez-de-chaussée duquel se trouvent deux magasins de tissus. Octave travaillera pour l'un (Le Bonheur des Dames", puis pour l'autre avant de revenir au Bonheur des Dames, (celui qui sera dans le tome suivant l'un des plus en vue du tout Paris). L'immeuble appartient au vieux Vabre qui loue des appartements à ses enfants, Auguste, Théophile et Clotile (épouse Duveyrier) ainsi qu'à d'autres familles, les Juzurs, les Josserand, une famille dont on ne connaît pas le nom, les Campardon, les Pichon, et Octave bien sûr. L'immeuble abrite aussi tous les domestiques de ces différentes familles. Autant de personnages c'est déjà compliqué, mais ça l'est encore plus quand on sait que dans toutes les familles ou presque, l'un trompe avec l'autre si ce n'est les deux, et nous voilà embarqués dans un fouilli absolu de relations adultères! Parce que Pot-Bouille c'est ça, les histoires adultères des uns et des autres, à demi-mots et plein de sous entendus pour certains, cachées mais découvertes pour d'autres, et au su et au vue de tout le monde pour la plupart!!

Elle est belle la petite bourgeoisie française, et les domestiques s'en donnent à coeur joie, bien qu'ils ne soient pas mal non plus... et tout ce linge sale se lave au seins même de l'immeuble, parfois à même les pavés de la petite cours sordide. L'histoire se déoule presque en huis-clos dans l'immeuble, Très peu de sorties dans Paris sont évoquées et cela donne une impression d'asphyxie à cet environnement confiné. Tout est sombre et un peu sale.Il ets difficile de trouver une touche d'optimisme dans ce roman. On est presque soulagé de le refermer! 

Zola met l'accent sur les apparences trompeuses, un immeuble bourgeois, des familles relativement aisées, certains qui préfèrent recevoir du monde, améliorer ses toilettes plutôt que de manger à leur faim. J'ai l'impression que plus on avance, plus c'est sombre, le prochain volume viendra un peu casser cette dynamique.

Challenge-classique-3

 

(classique d'avril: 10e volume des Rougon-Macquart)

25 mars 2015

Olivier Adam, Peine perdue

peine perdue

Quatrième de couverture:

"Les touristes ont déserté les lieux, la ville est calme, les plages à l'abandon. Pourtant, en quelques jours, deux événements vont secouer cette station balnéaire de la Côte d'Azur : la sauvage agression d'Antoine, jeune homme instable et gloire locale du football amateur, qu'on a laissé pour mort devant l'hôpital, et une tempête inattendue qui ravage le littoral, provoquant une étrange série de noyades et de disparitions. Familles des victimes, personnel hospitalier, retraités en villégiature, barmaids, saisonniers, petits mafieux, ils sont vingt-deux personnages à se succéder dans une ronde étourdissante. Vingt-deux hommes et femmes aux prises avec leur propre histoire, emportés par les drames qui agitent la côte."

J'ai attendu le bon moment pour ouvrir le dernier roman d'Olivier Adam. Ce dernier n'a pas fait l'unanimité sur les blogs et du coup j'avais quelques craintes. Et mes craintes se sont confirmées quand j'ai commencé ma lecture! Le premier chapitre, point de départ de l'histoire, consacré à Antoine, un trentenaire qui vogue de petits boulots en petits boulots, qui s'est fait jeté par sa copine et qui ne sait pas vraiment comment aimer son fils ... Le genre d'histoire qui me déplaît de plus en plus ... C'est aussi le point de départ de la tempête le long de cette côte méditerranéenne, et ce sera le fil rouge de tous les chapitres, les éléments étants imbriqués les uns dans les autres, chaque personnage jouera un rôle même mineur dans l'histoire du personnage suivant. Heureusement je ne me suis pas arrêtée à ce premier chapitre, parce que les personnages suivants m'ont un peu plus accrochée. Pourtant à eux aussi la vie n'a pourtant pas souri, la plupart ont du mal à joindre les des bouts, ne sont pas en bons termes avec leur famille, ont des regrets, s'ennuient dans leur petite vie étriquée ... C'est jamais très réjouissant de lire Olivier Adam! Mais je trouve que de manière générale il trouve les mots justes, sans tomber dans l'appitoiement (ce que je lui reproche finalement pour le premier chapitre).

J'ai préféré les chapitres féminins aux chapitres masculins, les sujets y sont tout aussi déprimants, mais l'écriture est plus légère, un peu moins glauque. Ces femmes sont plus attachantes, et presque toutes donnent l'image de femmes fortes, qui se battent avec la vie, qui essaient de faire au mieux avec ce qu'elles ont. 

Est-ce que je recommanderai ce livre? Je ne sais pas... c'est un peu sombre, c'est une écriture qui arrive à me toucher, pour autant, ce dernier roman est peut-être un peu trop dans l'aire du temps, la crise, l'enfermement dans un milieu social ... Puisqu'Olivier Adam a pris le parti de faire intervenir autant de personnages, j'aurais aimé y voir une plus grande diversité, même si finalement, je crois que dans la vraie vie, les différentes couches sociales se croisent assez peu, et en ce sens son roman est très fidèle à la réalité.

En bref vous aurez compris le débat intérieur qui m'habite, mes avis sont partagés, et surtout contradictoires, une bonne quinzaine de jours après ma lecture, je n'ai toujours pas tranché!!

objectif pal

(9/32)

15 mars 2015

Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo (tomes 1 et 2)

comte de monte cristo tome 1

Quatrième de couverture (tome 1):

"1815. Louis XVIII rétabli sur le trône se heurte à une opposition dont l'Empereur, relégué à l'île d'Elbe, songe déjà à profiter. Dans Marseille livrée à la discorde civile, le moment est propice aux règlements de comptes politiques ou privés. C'est ainsi que le marin Edmond Dantès, à la veille de son mariage, se retrouve, sans savoir pourquoi, arrêté et conduit au château d'If... "

 A chaque fois je me dis qu'il faut que je prenne des notes sur mes lectures, et à chaque fois je ne m'y tiens pas, et mes billets sont un gros bordel à peine organisé!! J'ai vécu la seconde moité de février au rythme d'Alexandre Dumas et de son Comte de Monte Cristo, et je ne regrette pas l'avoir enfin déterré de ma PAL! J'ai passé deux belles semaines en compagnie d'Edmond Dantes, l'histoire je ne la raconte pas, je crois qu'elle est connue de tous, une histoire de jalousie, d'emprisonnement, et de vengeance! 

Bien qu'ayant apprécié le roman dans son intégralité (deux tomes de presque 800 pages) ma préférence va à la période Château d'If, quand Monte Cristo n'est encore qu'Edmond Dantès. Et pourtant il ne s'y passe pas grand chose dans cette cellule, mais c'est là que le personnage d'Edmond m'a le plus plu. Qaund il devient le Comte, il n'a plus qu'une idée se venger, et cela peut se comprendre mais le personnage est trop glacial pour qu'on s'y attache. La bonté d'Edmond est toujours sous-jacente, on la sent à travers la famille Morrel, et plus particulièrement par l'affection que le Comte porte à Maximilien. Mais la froideur, la détermination et la précision avec laquelle il exécute ses plans n'en font plus vraiment un homme. Pour autant, plus on avance dans le récit, plus le filet se ressèrent autour des trois personnes qui ont causé la perte de Dantès. Le lecteur se demande jusqu'aux derniers chapitres jusqu'où cela ira, de quelle manière les histoires sont reliées et comment la vengeance frappera, et honnêtement nous ne sommes pas déçus! Les personnages foisonnent mais n'interviennent jamais par hasard, chacun étant le rouage du destin que Monte Cristo met en place pour ses trois ennemis.

Ce n'est pas le plus beau côté de la société du 19e siècle que nous montre Dumas, la vanité,

comte de monte cristo tome 2

l'argent, et le pouvoir sont poussés à leurs extrémités et incarnés par les persoinnages de De Villefort, Morcerf et Danglard qui sont tous trois des parvenus, prêts à tout pour conserver leur fortune et leur renommée, par forcément légitimement gagnée d'ailleurs. La déchéance sociale plus que la perte de la forturne les poussera à des extrêmités. La société du 19e siècle étant basé sur le qu'en dira-t-on et ça Monte Cristo l'a bien compris et en abusera. 

Si je dois apporter un bémol, ce serait peut-être d'avoir parfois passé trop de temps sur des personnages secondaire, je pense notamment à Luigi Vampa, les récits qui se déroulent en Italie m'ont globalement moins tenue en haleine que le reste. Ca n'en reste pas moins un chef d'oeuvre de la littérature française, et maintenant je comprends pourquoi. Il ne me reste plus qu'à voir le film avec Depardieu, je n'arrive pas du tout à me le figurer en Comte de Monte Cristo!!

 

 

challenge petit bac

 

(LIEU: MONTE-CRISTO, grille n°2)

Challenge-classique-3

 

(classique de Mars)

objectif pal

(7/32)

 

 

8 mars 2015

Clara Dupont-Monod, Le roi disait que j'étais diable

le roi disait que j'étais diable

Quatrième de couverture:

"Depuis le XIIe siècle, Aliénor d’Aquitaine a sa légende. On l’a décrite libre, sorcière, conquérante : « le roi disait que j’étais diable », selon la formule de l’évêque de Tournai…
Clara Dupont-Monod reprend cette figure mythique et invente ses premières années comme reine de France, aux côtés de Louis VII.
Leurs voix alternent pour dessiner le portrait poignant d’une Aliénor ambitieuse, fragile, et le roman d’un amour impossible.
Des noces royales à la seconde croisade, du chant des troubadours au fracas des armes, émerge un Moyen Age lumineux, qui prépare sa mue."

Pour cette journée de la femme et le rendez vous de Sophie, je me suis gardée cette lecture du mois dernier qui est plus qu'appropriée. Clara Dupont-Monod nous plonge au Moyen-Age, dans les pensées et la vie tumulteuse d'Aliénor d'Aquitaine. Mariée très jeune au roi Louis, tout aussi jeune, ils ont tous les deux moins de 15ans au moment des noces, Aliénor n'en est pas moins une femme au caractère fort et ambitieux. Elle entend bien gouverner le royaume de France comme elle a mené celui d'Aquitaine, avec beaucoup de fermeté ... Louis est pris entre deux feux, les attentes de son épouse qui veut de lui une poigne de fer, et celles de son conseiller l'Abbé Suger (qu'Alienor déteste). Il est prêt à tout pour un regard de son épouse qui le dédaigne. L'alternance des chapitres, tantôt du point de vue d'Aliénor, tantôt de celui de Louis montre bien cette dualité chez le roi et renforce l'inflexibilité et la froideur d'Aliénor.

J'ai beaucoup apprécié cette plongée au temps des croisades et des "guerres d'influence", Aliénor n'espère qu'une chose, accroître le pouvoir de son époux, et donc le sien, alors que Louis ne rêve que d'une chose, être considéré par son épouse. Bien sûr l'auteur romance cette partie de l'histoire, mais est-elle si éloignée de la réalité? En tout cas j'ai appris beaucoup de choses, j'ai démêlé quelques fils de la généalogie royale de l'époque, et je suis maintenant prête à plonger dans els livres de Doherty que j'ai reçus pour mon anniversaire puisqu'ils mettent en scène la reine Mathilde, fille d'Aliénor si je ne dis pas de bêtises!

De plus, l'écriture de Clara Dupont-Monod est très agréable à lire, le risque avec ces romans historiques c'est de se perdre en détails ou avec une langue un peu désu-te, là ce n'est pas le cas, le texte est fluide tout en étant emrepint d'une certaine poésie, cela se lit très facilement.

 

Les avis de LilibaEvaMicmelo, Fleur ...

 

 

journc3a9edelafemme2014

(rendez-vous pour la journée de la Femme chez Sophie)

 

challenge petit bac

( gros mot: DIABLE, ligne n°2)

 

 

 

19 février 2015

Jean-Philippe Blondel, Un hiver à Paris

un hiver à paris

Quatrième de couverture:

"Jeune provincial, le narrateur débarque à la capitale pour faire ses années de classe préparatoire. Il va découvrir une solitude nouvelle et un univers où la compétition est impitoyable. Un jour, un élève moins résistant que lui craque en plein cours, sort en insultant le prof et enjambe la balustrade.
On retrouve dans Un hiver à Paris tout ce qui fait le charme des romans de Jean-Philippe Blondel : la complexité des relations ; un effondrement, suivi d'une remontée mais à quel prix ; l'attirance pour la mort et pour la vie ; la confusion des sentiments ; le succès gagné sur un malentendu ; le plaisir derrière la douleur ; l'amertume derrière la joie.
Sont présents les trois lieux qui guident la vie de l'auteur : Troyes, Paris, les Landes. Dans la lignée de Et rester vivant, il y a chez le personnage-auteur-narrateur la même rage pure, la même sauvagerie - pour rester toujours debout sous des allures presque dilettantes."

 C'est toujours avec plaisir que je retrouve l'auteur, pour preuve, aussitôt acheté, aussitôt commencé ... et difficile entre temps de le lâcher. C'est toujours un peu en apnée que je me plonge dans les romans de Jean-Philippe Blondel. Je suis touchée par ses personnages, par ses histoires, par son écriture ... Je m'attends à chaque fois à avoir la gorge nouée, et il m'arrive même de verser une larme ... Un hiver à Paris n'a pas manqué de m'émouvoir. Je me suis reconnue dans le personnage de Victor, pourtant différent mais par certains côtés identifiable. Blondel ne nous parle pas de choses extraordinaires ou de personnages hors du commun, non il nous parle de vous et moi, de gens comme on en croise tous les jours. Quelle est la part ficitve, quelle est la part romancée, quelle est la part réelle, on ne le sait jamais vraiment, les trois aspects sont très souvent liés dans les oeuvres de l'auteur, et c'est peut-être pour cela que ça marche, en tout cas avec moi, parce qu'on part du réel, du vécu, d'uné émotion qui a réellement existé.

J'ai trouvé l'écriture très belle, c'est simple, les phrases sont relativement courtes, le narrateur va droit au but, il ne s'embête pas avec un style alambiqués, il est proche de son lecteur. Pour autant ça ne tombe à aucun moment dans la mièvrerie ou dans le simplisme. Est-ce que c'est dans la même veine que Et rester vivant? oui, en cela j'ai préféré ce dernier titre à 6h41 qui m'avait un peu moins convaincue. 

 

challenge petit bac

(Lieu: PARIS)

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