Objectif PAL, Le livre de Septembre: Emile Zola, Au Bonheur des Dames
Quatrième de couverture: "Octave Mouret affole les femmes de désir. Son grand magasin parisien,
Au Bonheur des Dames, est un paradis pour les sens. Les tissus
s'amoncellent, éblouissants, délicats, de faille ou de soie. Tout ce
qu'une femme peut acheter en 1883, Octave Mouret le vend, avec des
techniques révolutionnaires. Le succès est immense. Mais ce bazar est
une catastrophe pour le quartier, les petits commerces meurent, les
spéculations immobilières se multiplient. Et le personnel connaît une
vie d'enfer. Denise échoue de Valognes dans cette fournaise, démunie
mais tenace. Zola fait de la jeune fille et de son puissant patron
amoureux d'elle le symbole du modernisme et des crises qu'il suscite.
Zola plonge le lecteur dans un bain de foule érotique. Personne ne
pourra plus entrer dans un grand magasin sans ressentir ce que Zola
raconte avec génie : les fourmillements de la vie."
Attention,
pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire je vais dévoiler certaines
choses qui pourraient vous gâcher le plaisir de la lecture !
J’ai d’abord eu quelques
difficultés pour accrocher à l’histoire que j’ai trouvé au début un peu trop
banale et les personnages m’agaçaient voire m’étaient antipathiques. Puis
finalement, au fil des pages mes préjugés se sont estompés et j’ai carrément
aimé !
Tout le livre réside sur les
épaules de Denise et le magasin est un personnage à part entière, pas étonnant
qu’il donne donc son titre au livre. Les nombreuses descriptions des différents
rayons et étalages en mettent plein la vue. Ca m’a donné envie de voir, de
toucher les étoffes voire d’acheter !
Dès l’arrivée de Denies au
Bonheur des Dames, on sait que Mouret va s’éprendre d’elle. Elle ne le sait pas
encore mais Zola nous met sur la piste dès leur première rencontre. Elle semble
elle aussi charmée mais c’est pourtant avec force et détermination qu’elle se
refuse à lui.
La métaphore de la machine,
du monstre est très présente dans l’histoire. C’est un sujet cher à Zola que
j’avais apprécié dans Germinal et que j’ai apprécié ici aussi. C’est un peu la
métaphore des avancées techniques, de l’évolution et de la transformation de
l’économie. Cette machine qui semble broyer tout sur son passage est contrastée
par la force tranquille de Denise, en apparence fragile mais qui saura se
servir de cette machine et évoluer avec elle sans pour autant se perdre dans
les excès contrairement à Clara par exemple.
L’histoire va crescendo
concernant l’avenir de Denise et Mouret et puis viens l’exposition de blanc,
splendide, qui revêt chaque rayon du magasin. Le lecteur avance dans cette
cascade de blancheur et j’ai eu l’impression qu’un autel était érigé à la jeune
fille, symbolisée par sa droiture et sa pureté. Elle est souvent appelée
« la vierge ». Il était donc
évident qu’elle finisse par céder à Mouret mais pas de n’importe quelle
manière…
J’ai trouvé très intéressant
d’être plongée dans ce contexte de commerce, vente, chiffre, tissus tout en
ayant un aperçu de l’envers du décor avec la façon dont vivaient les employés
de ces grands magasins qui ont fait la renommée de Paris.
Une très bonne lecture
donc voire même un coup de coeur!