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Notes de lecture
3 décembre 2017

Malika Ferdjoukh, Quatre soeurs - tome 1 et 2

Enid

hortense

Présentation de l'éditeur: "Une belle villa au bord de la mer, pleine de recoins et de mystère. Quatre soeurs qui sont cinq, orphelines de fraîche date. Leurs amis, leurs amours, leurs humeurs, leurs humour. Le dernier livre de Malika Ferdjoukh est une tétrade, un festival en quatre tomes, de personnages, de péripéties et de dialogues piquants, l’équivalent moderne et littéraire des bonnes vieilles grandes comédies américaines des années 40 et 50.

Un régal pour le coeur et l’esprit."

 

Voilà déjà quelques semaines que je dois vous parler de ces petits bonbons que sont les Quatre soeurs de Malika Ferdjoukh. J'aime bien lire de la littérature jeunesse pendant les périodes chargés au boulot, solution de facilité j'imagine. Cette lecture fût vraiment une petite bulle de douceur, tellement que j'ai enchainé les deux premiers tomes et que j'ai vite acheté ensuite les deux suivants, que je ne vais sans doute pas tarder à lire non plus.

Les quatres soeurs sont en fait cinq, mais seulement quatre tomes pour cette petite série, Enid, Hortense, Bettina et Geneviève. Elles sont élevées par leur soeur aînée Charlie depuis le décès de leurs parents. Toutes ont des prénoms bien particuliers et le caractère qui va avec. Le premier tome se focalise donc sur Enid, la plus jeune, un brin rêveuse, elle embarque son meilleur ami dans ses aventures imaginaires et tous deux emmènent le lecteur avec eux. Ce tome présente aussi toutes les soeurs et distille des informations sur les parents. Une tante les aide financièrement mais elles vivent seules dans leur maison perchée au bord des falaises. Bien sûr il n'est pas simple quand on a à peine 23 ou 24 ans d'élever ses soeurs mais on sent tout de suite l'ambiance chaleureuse et joyeuse qui règne dans la famille, même si forcément avec 5 soeurs, un crêpage de chignon de temps en temps est inévitable.

Dans le second tome, Hortense, c'est finalement sur Bettina qu'on en apprend plus. Superficielle en apparence, en pleine crise d'ado, elle ne s'intéresse qu'aux copines et aux garçons. Très attachée à son apparence, elle sera un peu bousculée dans ses aprioris. Hortense quant à elle est l'écrivain de la famille, elle tient son journal de façon assidue et y déplore de n'être pas vraiment comprise par ses soeurs.

Rien de très innovant dans toutes ces petites histoires mais l'écriture est un vrai plaisir. A la fois moderne dans son sujet, elle a le charme désuet des anciens livres pour enfant, un mélange de Comtesse de Ségur et des Quatre filles du Docteur March, j'aime vraiment beaucoup, et je déplore déjà qu'il n'y ait que quatre tomes. Du coup je lirai avec plaisir la version bande-dessinée!

objectif pal

(20 et 21/25 dans ma PAL depuis décembre 2016

Objectif Pal de décembre chez Antigone -1 & 2-)

 

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19 novembre 2017

Karine Reysset, Je ne suis pas une fille facile

 

je ne suis pas

Quatrième de couverture: "Justine a beau sortir, s'enivrer et embrasser le premier venu à pleine bouche, elle se retrouve toujours seule le lendemain ou au bout de quelques jours. il y a toujours quelque chose qui cloche. les garçons la trouvent ou trop folle ou trop sage, ou trop bourgeoise ou pas assez riche ou trop ceci et pas assez cela. souvent, il faut bien le dire, ils la trouvent un peu bizarre. chaque fois qu'elle se fait jeter comme une vieille chaussette, justine a mal un bon coup, elle a envie de mourir, et puis ça passe en quelques heures. mais ces derniers temps le chagrin dure. serait-ce lié au départ d'audrey ? la grande soeur de justine quitte la maison, s'installe avec son fiancé. justine est bouleversée. alors elle se console à sa manière, elle sort de plus belle, elle va et butine à gauche à droite, comme une fille facile, une fille facile plus compliquée qu'il n'y paraît."

 Bon, bon, que dire? Honnêtement je ne suis pas du tout emballée par ce roman jeunesse, je sais que je ne suis pas la cible mais j'apprécie la littérature jeunesse et ado. Là je n'ai pas trouvé grand intérêt. Certes on découvre une tranche de vie, un personnage, celui de Justine, mal dans sa peau qui sort avec plein de garçons, à qui l'on colle l'étiquette de fille facile mais qui pourtant "ne saute jamais le pas". En opposition, sa soeur Audrey c'est Mère Thérésa, même pas 20 ans, déjà très mature, prête à vivre en couple avec son copain depuis toujours. L'attitude de Justine cache un mal-être évident, et tout ça est peut-être pour l'adulte que je suis, trop évident, sans profondeur. Peut-être que ce roman touchera plus une adolescente dans la même situation. Mais ce que je regrette c'est qu'il n'y a pas vraiment de fin, pas de solution au mal-être de Justine, et c'est dommage de ne pas apporter une once de positivisme à l'adolescente mal dans sa peau qui lira ce court roman. Ce n'est pas mal écrit, au contraire, mais ce n'est, à mon sens, pas abouti.

objectif pal

 

(19/25 dans ma PAL depuis novembre 2016

Objectif Pal de novembre chez Antigone -2-)

lire sous la contrainte

(Challenge lire sous la contrainte chez Phildes: être - 1)

10 novembre 2017

Antoine Dole, Je reviens de mourir

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Quatrième de couverture: "Marion aime Nicolas à ce point : jusqu'aux coups, jusqu'aux " clients " qu'il la force à voir. Elle s'emploie à le contenter, il s'emploie à l'anéantir.Autre histoire, autre " conte défait ", Ève dévore les hommes, usant du sexe pour tuer l'amour dans l'œuf... jusqu'au jour où David tente de gagner sa confiance. Du destin de l'une dépendra la survie de l'autre."

Antoine Dole écrit de façon percutante mais cette lecture ne me laissera pas un souvenir impérissable. Certes le thème de ce livre est important puisqu'il y raconte le calvaire d'une jeune femme battue par son compagnon qui est également son mac, puisque rapidement il va profiter du fait qu'elle est jolie, qu'il travaille dans une boîte de nuit pour lui présenter des clients. Marion se prostitue par amour, de la même façon qu'elle supporte les coups. Eve quant à elle enchaîne les coups d'un soir, jusqu'à ce qu'elle rencontre peut-être celui qui la fera changer.

L'écriture est crue et sans concession, comme son sujet. Les points de vue sont alternés, et permettent une lecture très rapide mais finalement le dénouement est sans grande surprise. Cette elcture m'a laissé un goût d'inachevé, je me suis dit à la fin "et après?"

challenge petit bac

(Mort: MOURIR)

3 novembre 2017

Julien Blanc-Gras, Briser la glace

briser-la-glace-julien-blanc-gras

Quatrième de couverture:

"Une immersion polaire tout en finesse par un écrivain-voyageur au ton unique.
Ni aventurier, ni ethnologue, ni sportif, ce « Touriste » faussement candide relate un périple au Groenland où l’on croise des chasseurs de baleine et des aurores boréales, des pêcheurs énervés et des dealers fanfarons, des doux rêveurs et surtout des icebergs. Beaucoup d’icebergs."

J'ai un avis assez nuancé sur ce livre, pour autant j'ai quand même apprécié cette lecture. J'ai apprécié parce que ce n'est pas souvent qu'on nous ammène au Groenland, le Groenland pour moi c'est cet énorme pays recouvert de glace et qui était autrefois une colonie danoise, et c'est à peu près tout!! J'ai donc appris des choses intéressantes sur le pays, sur ses habitants, sur ses relations avec le Danemark, sur la vie rude mais simple qu'on y mène. En cela c'est une belle découverte. Des paysages époustouflants, des villes préservés, des gens chaleureux mais pas que... Si le Groenland a un côté très "dans son jus" il n'en est pas moins un pays modernisé, on est loin du cliché des eskimos qui vivent dans leur igloo, et c'est tant mieux! Même si on se prend ce mode de vie en pleine face quand l'auteur nous explique que l'interdiction de chasser le phoque a été très problématique puisqu'il est l'une des principales source de revenus pour certaines familles qui se nourrissent de sa chair et commercent avec sa peau et que les phoques sont de plus en plus envahissants dans certains endroits.

L'auteur a un humour un peu pince-sans-rire qui me plait bien et est adepte de la dérision, par contre je lui ai parfois trouvé un petit côté donneur de leçon qui étale sa culture et c'est pour ça que je nuance un peu mon avis, il est parfois un brin antipathique. Ca n'en reste pas moins une belle découverte, qui donne envie d'en savoir plus sur le Groenland et ses habitants.

1 novembre 2017

Joanne Harris, Les cinq quartiers de l'orange

Les-cinq-quartiers-de-l-orange

Quatrième de couverture:

"Lorsque Framboise Simon revient dans le village de son enfance sur les rives de la Loire, personne ne reconnaît la fille de la scandaleuse Mirabelle Dartigen, tenue pour responsable de l'exécution de onze villageois pendant l'occupation allemande, cinquante ans auparavant. Framboise ouvre une auberge qui, grâce aux délicieuses recettes de sa mère, retient l'attention des critiques, mais suscite les jalousies de sa famille. Le carnet de recettes de Mirabelle recèle des secrets qui donneront à Framboise la clé de ces années sombres. Peu à peu, elle découvrira la véritable personnalité de sa mère, parfois si tendre, maternelle et sensuelle, subitement cruelle et tourmentée. En temps de guerre, les jeux d'enfants et les histoires d'amour ne sont pas toujours innocents. Leurs conséquences peuvent même être tragiques."

 Ce fût un véritable plaisir de me plonger dans ce roman de Joanne Harris. Bien sûr j'avais à l'esprit Chocolat et le Rocher de Montmartre, l'auteur a une écriture très gourmande, associé au charme de villages d'antan c'est un vrai plaisir, un peu comme un plaid tout chaud un matin d'automne! Quand en plus le récit s'ancre dans un contexte historique bien marqué, ici l'occupation allemand pendant le seconde guerre mondiale, et que les secrets de famille sont au coeur de l'histoire, je ne boude pas mon plaisir! 

La narratrice est Framboise Simon, elle fait des allers-retours dans le passé pour mieux comprendre son présent, un classique mais bien écrit et qui tient en haleine. Framboise a été élevée par une mère veuve et un peu revêche. Elle a manqué de l'affection de sa mère dans son enfance et s'est réfugié dans ses longues promenades à travers la campagne, ses parties de pêche avec son frère et sa soeur. Les trois enfants se lieront d'amitié avec un officier allemand. Une amitié bien peu commune en cette période qui entraînera des rebondissements inattendus.

A présent grand-mère et veuve, Framboise est revenue dans la maison de son enfance, a ouvert un petit restaurant et mène une vie paisible. Les habitants de ce village de la Loire ne savent pas qu'enfant, elle vivait déjà là et qu'elle est la fille de Mirabelle Dartigen. La menace de révéler sa véritable identité l'amènera à découvrir les secrets de sa mère. 

J'ai bien sûr préféré la narration du passé, cette enfance un peu à part de la jeune fille. La mère m'a beaucoup fait penser à une autre mère acariâtre, Folcoche. L'amitié entre Framboise et Paul est particulièrement touchante. Framboise l'intrépide, un brin garçon-manqué et ce jeune issu d'une famille modeste, très timide. La mère est antipathique à souhait, les allemands également, sauf Tomas Leibniz, le fameux... Et bien sûr, Joanne Harris fait la part-belle à la nourriture, comme d'habitude elle sait mettre 'leau à la bouche. J'ai donc beaucoup apprécié cette lecture, au charme désuet d'une époque révolue.

lire sous la contrainte

(Challenge lire sous la contrainte chez Phildes: apostrophe - 2)

objectif pal

(18/25 dans ma PAL depuis septembre 2016

Objectif Pal de novembre chez Antigone -1-)

challenge petit bac

(Couleur:ORANGE)

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28 octobre 2017

Sorj Chalandon, Le jour d'avant

le jour d'avant

Quatrième de couverture:

"« Venge-nous de la mine », avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis, poings levés au ciel après sa disparition brutale. J’allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, parti en paysan. Venger ma mère, esseulée à jamais. J’allais punir les Houillères, et tous ces salauds qui n’avaient jamais payé pour leurs crimes."

C'est toujours un grand plaisir quand je découvre que Sorj Chalendon a publié un nouveau roman. Je crois qu'avec Zola, c'est mon auteur doudou, celui qui me réconforte à l'entrée de l'automne. Enfin réconforté n'est pas forcément le mot, tant les sujets abordés sont souvent graves. Et comme souvent je repousse l'écriture de mon billet... Alors c'est encore ce que j'ai fait... Le jour d'avant avait un intérêt encore plus particulier, c'est que le Nord-Pas-de-Calais c'est chez moi, et même si j'ai grandi loin des mines c'est un paysage qui ne m'est pas étranger. 

J'ai trouvé dans ce roman un écho à Profession du père, à travers l'histoire familiale mais aussi à travers la thématique de la vérité qui est omniprésente dans ces pages. Ce titre semble diviser, en tout cas moi je l'ai beaucoup aimé, beaucoup plus que Profession du père justement. 

Le narrateur aura attendu toute sa vie d'adolescent, puis d'adulte pour venger son frère Joseph de la catastrophe survenue dans un puits de la mine de Liévain en Décembre 1974. Il reviendra donc à Liévain avec l'idée d'en finir, de punir celui qui pour lui est responsable de l'explosion de 1974.

Sorj Chalendon nous raconte avec simplicté cette univers de la mine mais toujours avec beaucoup d'émotion. C'est un bel hommage aux ouvriers qui ont usé leur santé et parfois leur vie dans ces trous noirs impitoyables. J'ai été très touchée par la première partie du récit, j'ai versé quelques larmes, et puis j'ai été surprise par la seconde moitié. Les scènes de procès sont intéressantes et la rhétorique employée par l'avocat est remarquable. L'auteur manie les mots avec beaucoup d'efficacité tout en sachant toucher son lecteur. J'ai beaucoup aimé et je n peux que vous le conseiller, ainsi que tous ses autres titres.

lire sous la contrainte

(Challenge lire sous la contrainte chez Phildes: apostrophe - 1 )

15 octobre 2017

Mazarine Pingeot, Théa

théa

Quatrième de couverture:

"Paris, 1982 : fuyant le coup d'État, des centaines d'Argentins se réfugient dans la capitale française, des images macabres plein la mémoire. La vie de Josèphe, 22 ans, bascule lorsqu'elle croise l'un d'entre eux. À peine le coup de foudre s'est-il produit que le mystérieux " Antoine " disparaît. Josèphe se met alors à enquêter : qui est Antoine ? Que lui est-il arrivé ? Est-ce vrai, ce que Josèphe a lu sur les " disparus ", sur ces " folles de la place de Mai " ?
Alors qu'elle découvre le passé de l'homme qu'elle aime, la jeune femme est brutalement renvoyée à sa propre histoire familiale, aux secrets et aux silences de ses parents... Bientôt les stigmates de la guerre d'Algérie viendront se mêler à ceux de la dictature argentine..."

Par où commencer? Comme souvent je traîne des semaines quand il s'agit de vous parler d'un livre qui m'a beaucoup touchée! Mazarine Pingeot pour moi c'était juste la fille cachée de Miterrand, un manteau marine sur une vieille couverture de Paris Match ou un autre magazine du genre, et c'est tout. Je ne savais pas qu'elle était écrivain, et c'est dans l'émission de Ruqier, à l'époque où c'était encore regardable que je l'ai découverte, elle était venue pour ce livre. Et j'ai eu moi aussi envie de la lire!

Alors voilà c'est fait! Et quelle petite claque que ce roman! Théa c'est le surnom qu'Antoine donne à Josèphe, Antoine n'est d'ailleurs pas son vrai nom. Son vrai nom il l'a perdu quand il a dû fuir son pays à la fin des années soixante-dix. Antoine est beau, mystérieux et imprévisible. Josèphe semble fragile et perdue. A priori peu de choses les rapprochaient et finalement un brin de passion est né entre ces deux personnes, l'une cherchant à oublier son identité, l'autre à la trouver. Josèphe c'est cette jeune banlieusarde d'origine modeste qui tente de mener une vie d'étudiante parisienne. Mais sa famille n'est pas bien loin, ils sont ce qu'elle préfère oublier, ce dont elle a un peu honte et qui n'est pas sans rapeler certains romans d'Olivier Adam. Le rapport compliqué qu'entretiennent les enfants avec des parents qui ne leur ressemblent pas et dont ils trouvent la vie de banlieue pavillonnaire bien terne par rapport à celle qu'ils voudraient mener à la capitale. Les parents de Josèphe sont de cette génération qui ne parle pas, ou peu, en tout cas pas pour s'épencher sur ses sentiments. 

Josèphe veut en savoir plus sur son amant. Elle se nourrit de ce qu'elle trouve sur l'Argentine, toute cette partie est vraiment intéressante parce que finalement assez loin de mon univers. Mes connaissances de l'Amérique latine sont très parcellaires. J'ai donc appris beaucoup de choses en même temps que Josèphe. Le débat sur la guerre des Malouines amènera un parallèle auquel Josèphe n'aurait même pas songé: la guerre d'Algérie, et la position de son père pendant ce conflit. En effet, la famille de Josèphe, des immigrés italiens qui ont fait le choix de s'établir en Algérie française, ses parents sont nés et ont grandis la-bas, avant de venir en France dans les années soixante.

C'est donc un roman très riche en histoire, l'Argentine, l'Algérie. La question de l'identité est centrale dans le récit mais c'est surtout le point de vue qu'on est améné à questionner. Comment tel ou tel aspect est perçu selon le point de vue duquel on le regarde, et il n'est finalement pas si aisé de trancher. C'est aussi une très belle plume que j'ai découverte, tout de suite séduite par les belles phrases, modernes mais pas trop. On sent la formation très classique de l'auteur et ça m'a beaucoup plu. Je vous encourage à le lire également, c'est une très belle découverte, oserais-je dire un coup de coeur? OUI!

4 octobre 2017

Christophe Ono-Dit-Biot

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Quatrième de couverture:

"«Ils l'ont retrouvée comme ça. Nue et morte. Sur la plage d'un pays arabe. Avec le sel qui faisait des cristaux sur sa peau.» 
Un homme enquête sur la femme qu'il a passionnément aimée. Elle est partie il y a plusieurs mois, pour une destination inconnue, le laissant seul avec leur petit garçon. 
Elle était artiste, elle s'appelait Paz. Elle était solaire, inquiète, incroyablement douée. Elle étouffait en Europe. 
Pour son fils, à qui il doit la vérité sur sa mère, il remonte le fil de leur amour – leur rencontre, les débuts puis l'ascension de Paz dans le monde de l'art, la naissance de l'enfant – et essaie d'élucider les raisons qui ont précipité sa fin. 
Des trésors de la vieille Europe aux mégapoles du Nouveau Monde, du marbre des musées au sable des rivages où l'on se lave de tout, Plonger est l'histoire d'un couple de notre temps. En proie à tous les vertiges d'une époque où il devient de plus en plus difficile d'aimer."

J'ai mis du temps à l'écrire ce billet, plus d'un mois, et je sais que je n'en serai pas satisfaite... Mais bon, il faut bien se jeter à l'eau ... Haha ... Honnêtement je sais d'avance que je ne vous en parlerai pas aussi bien que Galéa ou d'autres blogueuses avant moi mais sachez qu'avant je n'étais pas convaincue et je n'avais pas spécialement envie de lire cet auteur aussi beau soit-il, et puis un billet de Valérie d'abord, et récemment une vidéo de Galéa m'ont fait changer d'avis. Et j'ai eu raison.

J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture. Dès les premières pages j'ai su que j'allais l'adorer ce livre. C'est tellement bien écrit, beau, et sincère que je ne pouvais plus le lâcher. Je crois que Christophe Ono-Dit-Biot a tout de suite su me parler... J'ai été très intriguée par la rencontre du narrateur avec Paz, celle qui deviendra sa femme. Pourtant le personnage de Paz est, selon moi, assez antipathique. Je l'ai trouvé très égoïste, et son côté artiste très plaisant dans son originalité, n'excuse en rien certains de ses comportements. Mais Paz, je l'ai vu à travers les yeux du narrateur et j'ai compris pourquoi il l'aimait. Et c'est ça qui m'a accrochée, c'est l'amour que cet homme porte à Paz, pourtant lui aussi a été blessé, mais une chose est immuable dans ce récit c'est qu'il l'aime malgré tout.

Les passages sur l'art sont particulièrement intéressant, surtout à Venise et je suis un peu frustrée de n'avoir pas vu ce "Boy with a frog" lors de mon séjour l'automne dernier mais la sculpture n'y était déjà plu... un passage m'a replongé dans ma période universitaire lorsqu'il évoque La Carte du Tendre de Madeleine de Scudéry. Son regard sur le Moyen Orient est intéressant même si très acerbe. 

J'ai été touchée par la peur du narrateur à voyager hors des frontières de l'Europe, et finalement ce sentiment d'insécurité ne m'est pas si étranger. Ce qui se passe dans le monde actuel est effrayant si l'on y pense bien. 

J'ai cependant une petite déception en ce qui concerne la fin du roman, je lui aurais préféré une autre fin à Paz, celle-ci est un peu trop éloignée de mon imaginaire, ou de ma sensibilité animale peut-être? Je ne sais pas, mais ça ne m'a pas tellement convaincue. Je pense que c'est mon côté très terre à terre, la fin ne me paraît pas vraisemblable, alors que j'aurais tellement aimé me dire "c'est une histoire vraie"... ça pourrait peut-être l'être me direz-vous, mais je reste sceptique.

Je vous copie trois extraits que j'ai notés dans mon carnet:

"Je te rappelle seulement que dans le domaine de l'art, on aime toujours pour des motivations privées. Parce que les oeuvres, qu'elles soient filmiques ou graphiques, remuent des choses en vous."

"Ils étaient mes amis, ils avaient l'allure et le parfum des belles choses mortes. Celles qu'on regrette à vie. Celles qui ne réapparaisent jamais."

"Plutôt crever que de retourner là-bas. Terminé l'exotisme, cette drogue pour enfants gâtés d'Europe qui ne mesurent pas ce qu'ils ont entre les mains."

challenge petit bac

(Sport/loisir: PLONGER)

20 septembre 2017

Emmanuelle de Boysson, Les années solex

les années solex

Quatrième de couverture:

"Alsace, 1969. Lors d’un séjour chez ses grands-parents, avec Camille, sa cousine dévergondée, Juliette rencontre Patrice, adolescent rebelle dont elle tombe follement amoureuse. Leurs vacances riment avec insouciance, s’y mêlent les dernières notes de l’enfance que l’on voudrait ne jamais oublier. Pourtant, dès la rentrée, Juliette doit choisir entre son désir d’émancipation et les codes étriqués de son milieu. Cette idylle ne restera-t-elle qu’une belle échappée ?
Hymne à la fureur de vivre, Les Années Solex célèbre l’âge de tous les possibles. Pantalons pattes d’eph, foulards indiens, musique pop… autant d’évocations délicieusement nostalgiques qui ressuscitent une génération avide de liberté."

J'ai emprunté ce roman à la bibliothèque parce qu'il se passe en Alsace dans les années soixante-dix. L'histoire est assez banale, une jeune adolescente qui raconte sa vie d'adolescente. L'époque et le cadre le sont un peu moins. Juliette est issue d'un milieu favorisé. D'une famille bourgeoise de Mulhouse, elle s'entiche de Patrice, jeune adolescent un brin gauchise. On sent ici les mutations lointaines de cette époque, qui effleure à peine cette ville provinciale où les codes sociaux sont encore très importants. Le divorce est tabou, les classes se mélangent peu, tout comme les filles et les garçons à l'école. La cousine, Camille, et sa mère indirectement, viendront bouleverser tout ce petit monde et apporter un peu de ce vent de folie soixante-huitard.

L'écriture en elle-même ne m'a pas plus accrochée que ça. Le récit est intéressant mais il y manque un peu de passion. Juliette est finalement très sage et ne m'a pas inspirée beaucoup d'empathie. Le gros plus du roman c'est donc son cadre. J'ai beaucoup apprécié me promener dans la campagne Alsacienne, j'ai reconnu certains lieux, en ai noté d'autres, et bien sûr maintenant j'ai quand même envie d'aller voir Mulhouse, après ces quelques années à Strasbourg, il serait temps!

24 août 2017

Julie Wolkenstein, Adèle et moi

adèle et moi

Quatrième de couverture:

«Après la mort de mon père, j'ai trouvé en rangeant ses papiers des documents sur sa grand-mère dont j'ignorais tout et qui révélaient un secret de famille. Je ne me suis jamais intéressée aux ancêtres de personne : les gens que je ne connais pas, surtout s'ils sont morts, me sont cent fois plus étrangers, même s'ils me sont apparentés, que les personnages de romans. Mais il y avait dans ce que je découvrais sur cette arrière-grand-mère des choses qui me plaisaient, d'autres que j'aurais voulu savoir. J'ai hésité à enquêter. Ce livre est le résultat de mes hésitations.» 

De 1870 à 1941, au cœur de la bourgeoisie corsetée, le roman d'une femme amoureuse de la vie."

Comme souvent Adèle et moi n'est pas un roman vers lequel je me serai tournée, ce sont les avis lus sur les blogs qui m'en ont donné l'envie. Celui de Valérie et de Galéa si je me souviens bien. Bien sûr j'ai mis du temps à entrer dans ma lecture. Le mélange des deux narrations, celle dans un temps plus ou moins présent, et celle du passé au sujet d'Adèle, l'arrière-grand-mère de la narratrice m'ont un peu perdue. Et puis, il y a eu le récit de la grand-tante à Annecy, dans sa maison de retraite avec vue sur le lac et là j'étais ferrée!

Adèle c'est une enfant d'abord, puis une jeune femme à la fois très moderne et très conservatrice, née dans un autre siècle, elle a connu le 19ème et le 20ème siècle et les évolutions qui les ont traversé, deux guerres, une vie bourgeoise avec un appartement parisien, une maison à Sèvres et une maison de vacances sur les côtes normandes. Ce sont d'ailleurs les passages sur sa vie à Saint-Pair que j'ai le plus apprécié. Sans doute une envie de bord de mer n'y est pas pour rien... La narratrice tente de reconstituer ce que fût la vie de son arrière grand-mère, à partir du récit de sa grand-tante, de carnets retrouvés, de ce qu'elle tient de sa famille mais aussi de ce qu'elle s'imagine. Julie Wolkenstein a construit son livre à la manière des réminiscences qu'on peut avoir du passé. Les souvenirs sont très fluctuants donc ce qu'on ne sait pas ou plus on l'imagine. J'ai moi-même eu l'impression de lire un vieux journal intime, un peu poussiéreux mais captivant. Cela m'a donné la nostalgie de l'époque, les bains de mer, les repas en famille où l'ont devait "s'habiller". Ce n'est pas une lecture facile, l'écriture de Julie Wolkenstein colle avec l'époque, ce sont de belles phrases, qui rappelleent un peu la littérature victorienne, c'est donc une lecture qui se mérite mais ça vaut la peine de faire quelques efforts!

objectif pal

(15/25 dans ma PAL depuis novembre 2016

Objectif Pal d'août chez Antigone -1-)

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