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Notes de lecture
8 octobre 2013

Sorj Chalandon, Le quatrième mur (rentrée littéraire 2013)

sorj_chalandon_le_quatrieme_murQuatrième de couverture: « L'idée de Samuel était belle et folle : monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détraite et jardin saccagé.

Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m'a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l'a fait promettre, à moi, le petit théâtreux de patronage. Et je lui ai dit oui, Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m'offre brutalement la sienne...»


Sorj Chalandon confirme son talent de conteur des situations extrêmes. J'ai commencé la rentrée littéraire en mettant la barre très haut. Tellement qu'ayant lu ce livre fin août j'ai tenté à maintes reprises d'écrire mon billet sans jamais y parvenir, ne réussissant pas à trouver les mots pour vous en parler. Simplement parce que ce roman de Sorj Chalandon est plus qu'un coup de coeur, j'ai été touchée mais c'est peu dire, plusieurs semaines après ma lecture je suis encore toute émue du souvenir de certains passages, peut-être plus encore que pour Mon traître et Retour à Killybegs qui eux aussi m'avait laissée sans voix ... Je sais que je ne serai pas satisfaire de ce billet mais il faut bien se lancer...

Chalandon nous parle d'Antigone d'Anouilh mais aussi et surtout du Liban et de sa guerre, des communautés et des religions, des conflits mais toujours dans une lnague très poétique. Les phrases sont courtes mais belles, directes et touchantes. Il n'a pas besoin d'en faire des tonnes, l'intrigue et les personnages suffisent et pourtant le phrasé est soigné, chaque phrase mériterait d'être citée. Le quatrième mur n'est pas un livre sur la guerre ou la paix mais sur l'engagement des hommes et leur appartenance, à la terre, et à un peuple.

Georges fait une promesse à son ami Samuel, celle de terminer son projet: jouer Antigone à Beyrouth avec des acteurs apparetenants aux différentes communautés en conflit. Les acteurs n'ont pas été choisis par hasard, ils incarnent le personnage qu'ils vont jouer sur scène que ce soit Antigone la Palestinne, Hémon le Druze ou Créon le Chrétien, tout cela est d'ailleurs très symbolique... Ces recnontres boulversent la vie de George, tout comme le fera la guerre.

Je ne connais pas bien ce qu'ont pu être les enjeux de cette guerre, il ne me reste plus qu'à faire quelques recherches. Quant aux Antigone, celle de Sophocle et celle d'Anouilh, il ne me reste plus qu'à les relire. J'ai toujours préféré celle de Sophocle mais je vais les relire avec un oeil neuf, et en pensant aux personnages de ce livre...

Quelques extraits:

" L'antinationalisme c'est le luxe de l'homme qui a une nation."

"Il disait que notre colère était un slogan, notre blessure un hématome et notre sang versé tenait dans un mouchoir de poche. Il redoutait les certitudes, pas les convictions"

"Le chien reste un chien Georges. Même élevé par les moutons. Tes acteurs ne sont pas des acteurs, ce sont des soldats. Toi tu ne le sais pas, mais la guerre s'en souvient."

 

1___2013

(1/6)

J'ai hésité à m'inscrire cette année, et puis j'ai repéré plusieurs titres donc peut-être qu'avec un livre en moins j'arriverai à compléter le challenge de Hérisson cette année!

 

Edit du 04.11: J'édite mon billet parce que Galéa propose un challenge avec les pépites de cette rentrée 2013, et bien ma pépite je l'ai, peut-être en aurais-je d'autres, ou peut-être pas, mais Sorj Chalandon a été ma pépite de l'année 2013. Je vais sûrement employer des termes élogieux un peu cucul la praline mais c'est un livre plein d'émotions, qui parle à la lectrice que je suis, qui parle directement à l'âme de la lectrice que je suis, j'ai mis plus d'un mois à écrire mon billet, qui je trouve ne rend pas vraiment justice à l'auteur, aux personnages et au ressenti. Depuis j'ai offert ce livre à deux personnes pour leur anniversaire, Valérie, et un collègue, prof de lettres. Et comme je l'avais mentioné au début de mon billet, j'ai acheté ce livre en librairie à Thonon quand j'étais en vacances cet été. 

Et hop le petit logo:

challenge-nos pépites de l'année
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Commentaires
V
Il reste à espérer (enfin, surtout pour toi) qu'il emporte le Goncourt des lycéens.
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S
comment ai-je pu manquer un tel billet Tiphanie?!!! (ça devait être à l'époque de ma grippe-rage de dents qui m'a laissée sur le carreau). L'Antigone d'Anouilh est pour moi une absolue référence, j'adore le thème de ce roman (monter une pièce de théâtre en pleine guerre), et ton enthousiasme me dit qu'il est très bien traité. Comme je suis heureuse de découvrir ce livre...Youpi
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G
Quel livre effectivement ! Tu t'en sors très bien, il est parfait son billet !
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D
Bonjour Tiphanie, avec tous ces billets élogieux dont le tien, je compte bien lire ce roman même si le sujet ne me tente pas forcément a priori. Bonne journée.
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M
C'est un roman que j'ai très envie de lire. Le thème est vraiment intéressant et puis... C'est Sorj Chalandon !
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