« Le
tableau atypique et détonnant d'une ville mythique. Toute la faune de LA est
passée au crible, des castes les plus évidentes - starlettes d'Hollywood, flics
modèles du LAPD, émigrés ayant fait fortune, familles richissimes de Beverly
Hills - aux populations les plus underground -
mafia des femmes de ménage, gangs ultraviolents, travailleurs clandestins, has been fauchés... Toute la galerie des
habitants prend vie dans une topographie mi-réelle mi fictive. »
Je ne sais pas pourquoi dans
ma tête j’associais un peu le roman noir au côté gothique et à la littérature
du 19e siècle ! Mais non en fait après une discussion avec un
ami à propos du recueil de Denise Hamilton il était évident qu’il était plutôt
question du courant américain du roman noir, rien à voir donc avec le gothique
mais plutôt avec le policier, les hard-boiled detective à la Sam Spade !
Shame on me j’avais pourtant suivi un cours sur ça à la fac !! Bon je m’égare !
Je remercie l’équipe de Bob
et les Editions Asphalte pour ce partenariat ! Quand je me suis inscrite
je n’avais pas imaginé que le bouquin pouvait en fait être un recueil de
nouvelles (c’était pourtant tout à fait logique, blonde power inside) c’est le
côté découverte d’une ville par le prisme de plusieurs histoires qui m’intéressait.
De plus, la présentation laissait à penser que ce serait une lecture dans la
veine de L.A Story de James Frey.
Mais en fait non, enfin si mais pas vraiment.
Puisque le principe de la
collection est de réunir des nouvelles relevant du roman noir, nous n’avons pas
un kaléidoscope d’anecdotes, de personnages, de vies en tout genre sur Los
Angeles. Les nouvelles réunies par Denise Hamilton nous montre un peu les « dessous » de Los
Angeles, ceux qui font la une des journaux, des faits divers. On y trouve des
personnages atypiques, attachants, ou complètement antipathiques, des gens qu’on
aimerait aider parce qu’ils se mettent dans une merde pas possible, et d’autres
qui nous agacent, voire nous révolte. Par contre un certains nombres d’entre
eux m’ont complètement laissée indifférente. Oui je sais, vous savez aussi, que
je n’aime pas tellement ça les nouvelles ! Difficile donc d’en rendre bien
compte. Mais détrompez-vous, ce fut une lecture assez agréable, qui convenait d’ailleurs
parfaitement à mon rythme de lecture actuel : très sporadique.
Puisque je n’arrive pas à
faire un billet qui rendrait compte du recueil dans sa globalité je vais vous
parler de certaines nouvelles qui m’ont plus marquées que les autres et que j’ai
apprécié, ou pas justement.
Une époque dangereuse d’Emory Holmes II nous donne une image bling bling de Los
Angeles, celle qu’on associe aux rappeurs américains parce que c’est celles qu’ils
véhiculent dans leurs clips, grosses voitures, belles femmes métisses en
général, tenues bling bling, casinos ou hôtel de luxes et drogues. Un vrai
cliché !
Dans 90210, Morocco Junction, Patt
Morrison nous donnes à voir un Los Angeles plus humain et subtil, plus
touchant. Elle dresse le portrait d’une mère qui voue un amour inconditionnel à
son enfant sur fond bien sûr de luxe, d’apparences et de trahisons. Elle
soulève la question des limites de l’amour maternel, ou plutôt des non limites.
Jusqu’où une femme est-elle prête à aller pour protéger ses enfants mais
surtout au final, sa réputation ? Cette nouvelle m’a beaucoup plu.
De même que Lazar
à Hollywood de Hector Tobar où il est question des armes aux Etats-Unis
et de la facilité pour els enfants de s’en procurer une. L’inspecteur de police est assez typique dans
ses réactions, grand blasé qui voue une obsession à sa cause. Il y a beaucoup
de cynisme dans cette nouvelle qui au final tourne un peu à l’absurde et
pourtant on n’a pas l’impression qu’elle véhicule une opinion sur les armes
justement, pas d’implication de l’auteur. Celui-ci nous décrit simplement les
faits tels qu’ils sont.
Je voulais également vous
citer un passage de La clochette de Jim
Pascoe, je n’ai pas particulièrement aimé cette nouvelle que j’ai trouvé
très étrange, sans début ni fin au final mais cet extrait m’a marqué : «
Dans la vrai vie, les histoires ne se
terminent jamais véritablement ; elles ne font que se transformer. Si l’on
est pris dans un mariage sans amour, on ne peut pas tout simplement écrire « fin »
et passer à l’histoire suivante. Non, on fait des choix et on change, notre
histoire change. Un personnage principal est écarté. Un second rôle prend de
plus en plus d’importance. De nouveaux personnages apparaissent.
Rien
ne s’arrête jamais, même pour une seule seconde. »
J’ai également trouvé
touchante la nouvelle de Brian Ascalon
Roley, Liens de sang. Cette nouvelle nous montre la volonté des
personnages de protéger les leurs coûte que coûte. Beaucoup de tendresse se
dégage du narrateur qui se veut dur à cuir. Mais encore une fois, les
personnages font justice eux-mêmes. C’est assez fidèle à l’image qu’on se fait
de l’américain moyen en fait, avec son arme chez lui et ses allures de sheriff.
J’ai trouvé peu d’intérêt
aux nouvelles comme When the ship comes in ou Apparences, que j’ai trouvé absurde
où elles font un peu état de violence gratuite.
Ce fût donc en somme une
lecture mitigée, la ville de Los Angeles en prend pour son grade. Comme si
chacun s’attacher à nous montrer l’envers du décor, les travers de la vielle.
Les personnages ont du vécu, ils n’ont pas une vie facile et on est loin du
strass et des paillettes hollywoodiens. La trahison et la violence dominent sur
un fond de luxe ou d’exploitation à outrance. L’infidélité, le mensonge et le « paraître »
règnent en maîtres sur la ville et l’idée de communautarisme est largement mise
en avant. Je suis bien tentée par la lecture des autres recueils de la
collection, wait and see !
Une dernière citation pour
la route et encore merci à Bob et aux Editions Asphalte, ça m'a permis de découvrir certains auteurs!
« Cette ville mythique est animée d’une vie propre, et son cœur bat au
rythme des mille histoires qui se déroulent au même moment. »