Eva Rice, l'amour comme par hasard
Quatrième
de couverture : 1954.
Pénélope et Charlotte, deux jeunes anglaises issues d'un milieu d'aristocrates
désargentés, sont folles du chanteur Johnnie Ray, qui fait fureur sur la scène
musicale des deux côtés de l'Atlantique. Harry, le cousin de Charlotte, essaie
de reconquérir une extravagante actrice américaine qui s'est fiancée avec un
autre. Pénélope est subjuguée par l'irrésistible Rocky Dakota, agent de cinéma
hollywoodien de vingt-cinq ans son aîné. Mais Rocky va-t-il s'intéresser à elle
ou à sa mère, une veuve éblouissante qui ne s'est jamais remise de la mort de
son mari adoré, tué à la guerre ? Un magnifique manoir qui menace de tomber en
ruines sert de toile de fond à ce marivaudage à l'anglaise dans lequel Eva Rice
réinvente les jeux de l'amour et du hasard à l'époque de la naissance du rock'n
roll. Ce roman plein d'esprit et d'intelligence nous fait connaître une galerie
de personnages plus attachants les uns que les autres, dans une Angleterre
d'après-guerre où la modernité vient heurter les traditions les mieux enracinées.
C’est avec plus de deux mois
de retard que j’écris mon billet sur l’Amour comme par hasard donc je
vais essayer de fouiller dans mes souvenirs. Ne croyez pas que cette lecture
m’a déplu bien au contraire, j’étais en pleine préparation d’inspection !
J’ai d’abord eu un peu de
mal à entrer dans l’histoire, je trouvais ça assez improbable qu’une inconnue
invite la narratrice chez elle pour prendre le thé… et puis finalement je me
suis attachée à Pénélope et Charlotte, Harry et sa mère.
J’ai été charmée par la
plongée dans l’Angleterre des années soixante et les liens d’amitié qui se
tissent entre ces deux jeunes filles autour de leur amour pour le rock’n’roll
et leur idole Johnnie Ray. J’ai aussi beaucoup apprécié les deux personnages
masculins tout à fait opposés. Le frère
de Pénélope tout à fait en phase avec son époque, à la recherche de sensations,
toujours à la pointe des nouveautés concernant le rock et qui voue une passion
au cinéma, un peu l’image que je me fais des jeunes des American sixties et à l’opposé, Harry, le
cousin de Charlotte, un peu plus classique, un sombre dandy britannique, tel
qu’on pourrait s’imaginer Oscar Wilde.
Cette opposition dans les
personnages se retrouve tout au long de l’histoire. Ce livre nous donne à voir
l’opposition (qui est toujours un peu vraie d’ailleurs je trouve) entre deux
époques, deux modes de pensée en Grande-Bretagne : un élan vers la
modernité vs. Une société un peu plus traditionnelle et vieillotte mais non
moins charmante. La mère de Pénélope est représentative de cette vieille
Angleterre traditionnelle, attachée à leur demeure autrefois somptueuse mais
qui tombe maintenant en ruines parce que trop coûteuse à entretenir. Elle est
aussi la figure de l’amour inconditionnel que l’on peut vouer à quelqu’un.
En bref j’ai passé un
excellent moment, et j’ai refermé ce livre un peu enchantée comme si j’avais lu
un conte de fée (même si ça n’a rien à voir). Sur la quatrième de couverture,
il y a une citation d’une journaliste d’Elle qui dit que ce livre est à
« mi-chemin entre Jane Austen et Sex
and the City » mais je ne suis pas vraiment d’accord, c’est très loin
des considérations de Carrie Bradshaw et ses amies !
C’est ma 3e lecture pour le Challeng’O’swap puisque j’avais reçu ce
livre lors du swap un air de vacances par Hérisson08.