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Notes de lecture
3 juin 2010

Daphné du Maurier, La Chaîne d'Amour

la_chaine_d_amourPrésentation de l’éditeur : «Etant enfant, Janet Coombe avait la passion des choses de la mer et ne .regrettait rien tant que de ne pas être née garçon pour pouvoir courir les océans. En grandissant, cette passion lui est restée. Le mariage avec son cousin Thomas, son nouveau rôle d'épouse et de mère vont-ils changer Janet ? Ses familiers le croient et se trompent. Sa nostalgie de la vie maritime devient chaque jour plus forte et elle la transmet à son second fils Joseph. Il projette de naviguer avec elle à bord d'un voilier portant son nom et dont la figure de proue est sculptée à son image. La joie tue Janet le jour du lancement du navire, mais les liens qui l'unissent à Joseph ne se brisent pas. Par-delà la mort, Janet est l'inspiratrice et le soutien de ce fils très aimé, si différent de son inquiétant cadet Philip. Leur mère morte, ce dernier mène sans bruit une vendetta secrète, que tour à tour facilite ou déjoue la destinée, contre le hardi capitaine de la Janet-Coombe. C'est en Cornouailles, à l'époque où les voiliers étaient encore les rois des mers, que commence cette histoire d'un navire et d'un amour qui défie la mort et le temps...»

L’histoire est divisée en quatre partie pour lesquelles la narration se focalise sur un personnage, d’abord Janet puis son fils Joseph, Christopher, le fils de Joseph et enfin Jennifer, la fille de Christopher. La narration s’échelonne de cette façon sur un siècle. Un siècle avec pour fil rouge l’appel du large et la figure emblématique de Janet Coombe d’abord en tant que personne, puis comme figure de proue de la goélette du même nom mais aussi comme symbole très fort de l’amour pour la navigation ou même l’amour maternel. Bien des années après sa mort, Janet Coombe aura une forte influence sur sa descendance. C’est d’ailleurs une des questions qu’elle soulevait le jour de son mariage avec Thomas Coombe.

Les personnages seront amenés à quitter Plyn mais y reviendront toujours comme si une force les y attirait. Plyn est dans le livre une petite ville de Cornouailles. J’ai cherché sur une carte mais elle ne semble pas exister. Daphné du Maurier a situé son histoire sur la côté sud de la Cornouailles entre Plymouth et Falmouth. L’atmosphère qui se dégage de cette ville au début du livre rappelle un peu les descriptions de L’auberge de la Jamaïque.

Si l’histoire est très réaliste et nous peint le tableau d’une famille britannique, Daphné du Maurier, par petites touches nous plonge dans un univers un peu mystique d’apparitions, d’âmes sœurs et de « fantômes » du passé. Chacun de ces phénomènes peuvent être expliqués de façon raisonnée et raisonnable mais le mystère apporte une touche romantique supplémentaire à cette histoire. Touche romantique nécessaire dans chacune des trois parties après la mort de Janet pour adoucir une atmosphère parfois lourde ou triste.

J’ai été particulièrement émue par le passage où Jennifer revient à Plyn après treize années d’absence, et qu’elle se présente chez ses tantes.

L’histoire se déroule principalement pendant la période victorienne et si elle n’est mentionnée qu’une seule fois, les changements apportés par la Reine Victoria sont eux bien présents notamment à travers la mutation de la ville, son « urbanisation », les changements dans l’industrie ici à travers la fabrication des bateaux où l’on passe de la petite entreprise familiale des Coombe avec leurs constructions en bois, aux plus grands chantiers qui adoptent peu à peu l’acier. Et puis aussi à travers les voyages des bateaux en direction de Terre-Neuve, le transport des marchandises qui se fait de plus en plus rapidement et l’importance du commerce.

Vous l’aurez sans doute compris, c’est typiquement le genre d’histoire qui me plaît. Je me suis vite attachée aux personnages, j’ai aimé et tremblé avec eux. Le meilleur Daphné du Maurier que j’ai lu jusqu’à présent et pourtant je portais déjà Rebecca en haute estime.

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15 mars 2010

Mary Ann Shaffer, Annie Barrows, Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates

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Présentation de l'éditeur

 

"Janvier 1946. Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale et Juliet, jeune écrivaine anglaise, est à la recherche du sujet de son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, un natif de l'île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre son monde et celui de ses amis - un monde insoupçonné, délicieusement excentrique. Celui d'un club de lecture créé pendant la guerre pour échapper aux foudres d'une patrouille allemande un soir où, bravant le couvre-feu, ses membres venaient de déguster un cochon grillé (et une tourte aux épluchures de patates...) délices bien évidemment strictement prohibés par l'occupant. Jamais à court d'imagination, le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates déborde de charme, de drôlerie, de tendresse, d'humanité Juliet est conquise. Peu à peu, elle élargit sa correspondance avec plusieurs membres du Cercle et même d'autres habitants de Guernesey , découvrant l'histoire de l'île, les goûts (littéraires et autres) de chacun, l'impact de l'Occupation allemande sur leurs vies... Jusqu'au jour où elle comprend qu'elle tient avec le Cercle le sujet de son prochain roman. Alors elle répond à l'invitation chaleureuse de ses nouveaux amis et se rend à Guernesey. Ce qu'elle va trouver là-bas changera sa vie à jamais."

Je n’aime pas tellement le genre épistolaire mais depuis que j’entendais les louanges de ce cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates j’ai eu envie moi aussi d’en découvrir les membres et c’est justement le coup de cœur 2009 que m’a offert Joey7lindley dans le cadre su Swap Nouvel an organisé par Herisson08.

C’est donc avec deux à priori que je débutais ma lecture. Premier à priori qui s’est vite dissipé quand j’ai pris le rythme de la lecture et 2nd qui s’est vu confirmer dès les premières pages ! J’ai tout bonnement adoré ! Les lettres s’étalent donc de janvier à septembre 1946 et comme chaque fois qu’une histoire me plaît je regrette qu’elle se termine si vite. J’ai donc passé 9 mois en compagnie de Juliet, Sidney et les amis de Guernesey, j’ai été émue avec eux, j’ai souris avec eux, j’ai trépigné d’impatience avec eux. Mary Ann Shaffer et Annie Barrows ont eu le don de m’emmener dans leur lecture malgré n style que je n’apprécie guère et pour ça je leur tire mon chapeau parce que je suis assez buttée comme fille.

Juliet est adorable, tous les membres du cercle sont adorables, John Booker le majordome épris de Sénèque, Eben Ramsey, Daswey Admas, l’amoureux de Charles Lamb, Amelia Maugery qu’on imagine un peu comme une mamie gâteau, Isola Pribby, l’excentrique de la bande, Will Thisbee le quincailler et surtout Elizabeth, présente dans chacune des pages, dans chacun des personnages. Elizabeth que l’on aimerait connaître nous aussi, et d’ailleurs Sidney a raison quand il conseille à Juliet de faire d’Elizabeth la personne centrale de son livre. L’histoire écrite par Mary Ann Shaffer et Annie Barrows est exactement le livre qu’aurait pu écrire Juliet. Est-ce véritablement comme cela que ça s’est produit ? où n’est ce que pure fiction ? C’est ça qui est difficile quand un roman est ancré dans des faits réels. Ou s’arrête l’Histoire et où commence l’histoire. Difficile à dire, j’imagine que chaque bout de ces histoires même fictives composent justement l’Histoire tant elles auraient pu être vraies.

Je me rends compte au fil de mes lectures que ce que j’aime, ce qui m’emporte c’est justement ça ce mélange entre fiction et réalité et surtout cet ancrage dans le passé : des histoires sur des gens simples, des histoires un peu désuètes mais racontées avec beaucoup d’amour et beaucoup d’humour.

J’ai aussi beaucoup aimé le côté mise en abîme de l’histoire, deux écrivains qui écrivent sur une écrivain et la boucle est bouclée aujourd’hui avec des blogolectrices qui se donnent rendez-vous pour une lecture commune sur des personnages eux-mêmes férus de ces réunions, de ce partage autour des livres. Les références aux auteurs que j’affectionne sont d’ailleurs nombreuses dans ce livre, les sœurs Brontë et Jane Austen, mais aussi d’autres que je connais un peu moins Wilkie Collins, Sénèque ou Charles Lamb. De même, les descriptions de l’île de Guernesey donnent envie de s’y rendre pour en apprécier le charme !

Les auteurs nous donnent à voir des gens courageux, qui ont soufferts physiquement et moralement mais qui sont restons bons et généreux même dans les épreuves les plus difficiles. Elle nous donne également l’occasion d’avoir un aperçu de la vie sous l’occupation allemande, on perçoit de la rancœur de certains personnages mais pas de tous, où plutôt pas envers tous les allemandes qui parfois obéissaient aux ordres sans grande conviction, sans les approuver, simplement que al guerre vous oblige à faire des choses qui ne sont pas vous. Et nous comment le vivrait-on ? du côté des opprimés ? du côté des oppresseurs ? J’avais justement assisté à la conférence de Mme Lundy, résistante dont l’histoire est racontée dans le film Liberté, actuellement au cinéma, son histoire m’avait beaucoup émue et elle aussi tenait ce discours mitigé sur l’occupation.

En bref donc c’est pour moi un véritable coup de cœur et la question que je me suis posée à la fin c’était, et moi je peux faire partie du cercle ?

Je vous invite donc à aller lire les articles des autres lectrices : 

Véro
Anneso
Nane
Pauline
Lagrandestef
Leyla

 

 

guernesey_cecile_lelong

 

Quelques extraits :

« C’est ce que j’aime dans la lecture. Un détail minuscule attire votre attention et vous amène à un autre livre, dans lequel vous trouvez un petit passage qui vous pousse vers un troisième livre. Cela fonctionne de manière géométrique, à l’infini, et c’est du plaisir pur. »

 

« Les hommes sont plus intéressants dans les livres qu’ils ne le sont en réalité. »

« Pourquoi ne lui avait-on pas dit qu’il existait des histoires d’amour sans hommes déséquilibrés, sans angoisses, sans morts et sans cimetières. […] Je lui ai confirmé qu’Orgueil et Préjugés était l’une des plus belles histoires d’amour jamais écrites et que le suspense la tiendrait en haleine jusque la fin. »

« De toutes les épreuves qu’ils ont traversées durant la guerre, celle-ci a du être la plus terrible. Devoir envoyer ses enfants loin de soi pour les protéger, cela défie l’instinct de préservation. »

objectif_pal   abc_challenge
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10 décembre 2009

Daphné du Maurier, Mary Anne

Mary_AnneRésumé du livre de poche: "Mary Anne a appris à lire dans les pamphlets que rapporte au logis son beau-père Bob Farquhar et c'est en écoutant ses propos satiriques qu'elle s'est délié l'esprit. Par lui encore, quand il plante là toute la famille pour aller vivre ailleurs, elle apprend que les femmes sont sans défense dans un monde que les hommes ont façonné à leur profit - à moins d'avoir de l'argent. Elle oublie la leçon le temps de tomber amoureuse de Joseph Clarke et de l'épouser par un beau jour de mai 1792. Il ne lui faut pas huit jours pour découvrir que son mari n'a ni fortune ni talent sauf celui de boire et de mentir, il lui faudra neuf ans pour comprendre qu'elle ne l'empêchera pas de sombrer et d'entraîner les siens avec lui. Elle décide alors de conquérir par ses propres moyens richesse et confort. La « belle Mrs. clarke » jettera ses filets dans le Londres tapageur de 1803. le cordonnier Taylor et l'homme d'affaires Will Ogilvie y poussent une proie des plus enviables Frédéric-Auguste, Duc d'York. l'aventure commence bien et Mary Anne possède assez d'éclat et de savoir-faire pour mener la partie même quand les cartes se brouillent. Une partie authentique, car Daphné du Maurier retrace ici la vie ardente de sa propre trisaïeule dans le Londres du temps des « George »."

J'ai moins accroché avec ce roman de Daphné du Maurier qu'avec ceux que j'ai déjà lu. Roman, pas tout à fait, puisqu'il s'agit en fait d'une histoire vraie, celle de sa trisaïlleule, favorite du Duc d'York alors qu'il était commandant en chef des armées entre 1803 et 1809. Je 'avais jamais eu vent de cette histoire, j'ai pourtant fait des études d'anglais mais le nom m'était totalement inconnu et les procès qui en découlent. Je n'ai jamais été passionnée par les Rois George à vrai dire, plutôt par les Tudors ou la Reine Victoria!
Quoiqu'il en soit, Daphnée du Maurier nous raconte donc l'enfance de Mary Anne, son mariage raté avec Joseph Clarke, les diverses protections d'hommes riches ou moins riches, sa liaison avec le Duc d'York, les procès et autres pamphlets, ses mémoires non publiés... Mary Anne Clarke avait finalement conclu un accord avec les avocats du Duc d'York pour ne publier aucune de ses lettres en contre partie de quoi il lui versait une somme assez conséquente ainsi qu'une rente à vie pour ses filles.
J'ai eu du mal à entrer dans le début de l'histoire, je n'ai pas tellement compris ce que venait faire le premier chapitre en début de livre, sur lequel on revient à la fin de l'histoire, si ce n'est pour qu'ne boucle soit bouclée. Je n'ai pas non plus tellement aimé la première partie sur l'enfance de Mary Anne, j'ai trouvé tout ça déjà vu... une enfance malheureuse, un bienfaiteur qui tire une pauvresse de sa misère non sans arrière pensées. J'ai envie de dire assez! Peut-être que je commence à me lasser du genre!
Et je me suis carrément ennuyée lors des scènes de procès. J'ai certes apprécié la répartie de Mary Anne, mais les diverses interventions des avocats ou des témoins ne m'ont pas passionnée!
J'ai par contre aimé les scènes de "boudoir", la verve de Mary Anne avec ses amants.
Daphné du Maurier nous livre les faits, tels qu'on a pu lui raconter, tels qu'elle les a peut-être un peu romancée, mais jamais elle ne s'interroge sur le bien fondé des actions de sa trisaïeule, que ce soit directement ou indirectement. Jamais dans l'histoire Mary Anne ne semble se remettre en question. Dans le livre il est question d'un livre écrit par Mary Anne Clarke, Les Princes rivaux, si ça intéresse quelqu'un, pour ma part, je passerai mon tour.

C'est seulement le 4è livre de ma PAL que je lis depuis que je me suis lancée dans l'objectif PAL! Je ne sais plus qui disaitobjectif_pal l'autre fois sur son blog que quand on se lançait dans la blogosphère et bien notre PAL prenait des proportions démesurées, et effectivement, je ne compte pas le nombre de livres achetés/reçus depuis que j'ai commencé mon blog! et la PAL monte et la LAL explose!

(4/35)

17 octobre 2009

La rafade des Tambours, Carol Ann Lee

la_rafale_des_tambours
Présentation de l'éditeur: "Le 11 novembre 1920, le corps du Soldat inconnu est mis en terre à l’abbaye de Westminster à Londres. Parmi ceux qui assistent à la cérémonie – qualifiée par le Times de «plus grande effusion de larmes que l’Angleterre ait jamais connue» – figure Alex Dyer. S’il a tout fait pour appartenir à la commission chargée de sélectionner celui qui va incarner les millions d’hommes morts sur le front pour leur patrie, c’est qu’il a une dette à payer.
La Rafale des tambours retrace l’histoire de trois personnes emprisonnées dans le cauchemar de la Grande Guerre : le journaliste Alex Dyer, son ami d’enfance Ted Eden et Clare, l’infirmière que Ted a épousée lors d’une permission. Alex aime Ted comme son frère, mais Clare lui inspire une passion à laquelle ni lui ni elle ne sauront résister."



Avant de commencer mon petit billet je remercie Blog-O-book et les éditions de la Table ronde pour ce premier partenariat!

Je ne m'étais jamais posé de question au sujet du soldat inconnu enterré sous l'arc de triomphe, et donc par conséquent au sujet de celui entérré dans l'Abbaye de Westminster. Je ne me suis jamais demandé s'il y'avait bien là un soldat inconnu, ou bie si c'était simple métaphore pour tous les inconnus morts au front! Je sais bien que nous sommes ici dans la fiction, mais il y'a bien du y avoir un choix pour ce soldat, comment a-il été opéré? y'a-t-il eu une commission comme celle décrite ici, ou est-ce l'affaire d'un seul homme? qui a eu cette idée finalement? ... informations à vérifier donc!

Je vais respecter la chronologie du livre qui lui ne respecte pas la chronologie mais est bâtie sur les souvenirs.Le livre débute dans une atmosphère lourde et pluvieuse: un train qui semble fendre les ténèbres à travers la campagne anglaise.
Un journaliste revient à Ypres peu après la guerre. Ypres qui n'est plus qu'un champ de ruines. Il se souvient des batailles, il traverse les paysages désolés... Ypres, Paschendale...
On rencontre Clare... elle éveille des questions sur l'après guerre, l'impacte psychologique et physique sur les soldats revenus du front.
Le journaliste, Alex nous fait la lecture de son carnet, récit des mois passés dans les Flandres en tant que journaliste de guerre. Il nous fait le récit, des batailles, de la vie dans les tranchées, de soldat qui ont croisé sa route, de la censure.
Parallèlement Clare travaille dans les trains hôpitaux, elle tente de soulager les blessés, guérir ceux qui peuvent l'être, accompagner ceux qui ne reviendront pas.
Et puis il y'a Ted ... ami  d'Alex avec lequel nous faisons un bond dans l'enfance des deux jeunes gens, la rencontre entre les trois personnages, les amitiés, les amours...
Et puis il y'a l'après guerre...l'idée d'un homme de rendre hommage à tous les soldats britanniques en en choisissant un seul, tel un symbole. Alex se démènera pour entrer dans la commission qui choisira le soldat inconnu.

J'ai eu du mal à rentrer dans le livre... j'ai aussi eu beaucoup de mal à le lire par ce côté noir et douloureux, j'avais déjà unmemorial_tyne_cot_view4 moral assez bas, alors je ne voulais pas en rajouter...
J'ai pourtant aimé. j'ai été touchée et émue.
D'autant plus qu'étant originaire du Nord de la France j'ai reconnu presque tous les noms de villes et villages cités. Je suis allée dans certaines, ainsi qu'au cimetière de Tyne Cot à Paschendale. Je me suis souvenue avoir été très émue il y'a quelques années quand j'avais vu toutes ces tombes blanches alignées, quand un des élèves de l'école britannique où je travaillais avait déposé une gerbe de fleurs et récité un poème. J'ai retrouvé cette émotion dans l'écriture de Carol Ann Lee.

Quelques passages qui m'ont touchée:

" Car ils sont venus de près et de loin, de tous les coins du royaume, pour assister à l'inhumation de l'homme qui leur appartient à tous et à chacun, le soldat sans nom ramassé sur le champ de bataille pour être enterré au milieu des rois: le Soldat inconnu." (p 20)
"Qu'on les laisse reconstruire si c'est ce qu'ils veulent. Les cimetières qu'on est en train de créer seront un témoignage suffisant: d'immenses villes de morts dont la beauté silencieuse et l'architecture intemporelle seront sans précédent." (p 27)
" Derrière les officiels, un long ruban humain se met en marche, précédé d'anciens soldats en fauteuils roulants; le bleu de leur tenue d'hôpital jure avec le noir omniprésent. Certains d'entres eux, comme Thomas Harman qui pousse le fauteuil de Frankie Stephens, des Black Watch, ont fait un effort colossal pour être présents et honorer leurs canarades qui ne sont pas revenus, qui ne reviendront pas. Quelqu'un a calculé que si tous les morts de l'Empire défilaient dans Whitehall, à quatre de front, il faudrait trois jours et demi pour qu'ils passent devant le cénotaphe, ce tombeau vide. Dans la lumière irréelle du matin, l'idée que les survivants puissent croiser les soldats morts surgissant du brouillard, ne semble pas imporbable.

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C'est aussi ma 2ème lecture pour le challenge du 1% littéraire. 
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26 août 2009

Billet express: Daphné du Maurier, Ma cousine Rachel

Le livre commence et se termine ainsi : " Dans l'ancien temps, l'on pendait les gens au carrefour des Quatre Chemins. On ne le fait plus. " On pendait les gens aux Quatre Chemins, dans l'ancien temps. Plus maintenant." Cela laissait présager quelques intrigues dans ce roman de Daphné du Maurier.

Cornouailles, XIXè siècle, Philip Ashley est orphelin, il est élevé depuis son enfance par son cousin Ambroise. L'enfance de Philip est paisible bien qu'exclusivement masculine. Ambroise de 20ans son aîné vit seul dans son domaine, entouré de ses domestiques. A l'adolescence, Philip est envoyé à l'école à Harrow puis à Oxford, il revient au domaine d'Ambroise dont il est l'unique héritier.

Avec l'âge la santé d'Ambroise se détériore, il a des rhumatismes et part donc en Italie pour l'hiver. Il y rencontre Rachel, une cousine éloignée des Ashley, veuve du Seignor Sangalletti. Elle lui fait visiter les jardins de Florence et partage l'amour d'Ambroise pour les plantes et les jardins. Rachel va changer la vie des deux cousins. Mystérieuse et captivante...

Pour mon troisème roman de Daphné du Maurier je n'ai pas été déçue. J'ai retrouvé ce style qui m'avait tant plu dans l'Auberge de la Jamaïque et plus encore dans Rebecca.

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18 août 2009

Isabel Wolff, Les Tribulations de Tiffany Trott

tiffany_trottPrésentation d'Amazon: "Si la vie professionnelle de Tiffanny Trott est une indéniable réussite, sa vie sentimentale, en revanche, est un véritable fiasco : à trente-sept ans, elle est toujours célibataire et court invariablement d'échec en échec. Mais, comme elle rêve de mariage et d'enfants, elle décide de ne s'épargner aucune peine pour trouver son homme idéal : petites annonces, agences de rencontres, soirées pour célibataires, vacances sont autant de sources d'espoir... et de désillusion. Ses ex, Dédé Bauché et Alex ? Des incapables. Piers, Paul, Eric, et tous les autres ? Des catastrophes. Certes, il y a bien Super-Battant, classé dans la catégorie des "pas-mal-limite-acceptables"... Et si, comme le pense son amie Lizzie, la raison de tous ces échecs sentimentaux était tout simplement la peur de s'engager et de renoncer à la liberté ? Ce roman vif et pétillant, plein d'humour et d'émotion, nous transporte dans la jungle contemporaine des relations sentimentales ; nul doute que plus d'une lectrice s'identifiera à l'héroïne ; quant aux lecteurs, peut-être seront-ils curieux de partager un point de vue féminin sur la construction parfois ardue du couple."

Quelques impressions à chaud: Je lis de moins en moins de Chick-Litt et ça n'ira certainement pas en s'améliorant. Je ne suis absolument pas d'accord avec la présentation d'Amazon, j'ai trouvé ce roman un peu lourdingue et je ne me suis absolument pas reconnue dans l'héroïne. Vouloir trouver un mari à tout prix j'ai trouvé ça un peu pathétique mais bon peut-être parce que mon horloge biologique n'a pas encore sonnée comme celle de mon homonyme Tiffany Trott! Quoi qu'il en soit j'ai trouvé les ficelles de 'lintrigue vues et revues... Bon, un point positif quand même, j'ai trouvé certains passages plutôt drôles.

15 août 2009

Jonathan Coe, Testament à l'anglaise

Jonathan_Coe4è de couverture de l'édition Folio : "Michael Owen, un jeune homme dépressif et agoraphobe, a été chargé par la vieille Tabitha Winshaw d'écrire la chronique de cette illustre famille. Cette dynastie se taille en effet la part du lion dans tous les domaines de la vie publique de l'Angleterre des années quatre-vingt, profitant sans vergogne de ses attributions et de ses relations...

Et si la tante Tabitha disait vrai? Si les tragédies familiales jamais élucidées étaient en fait des crimes maquillés? Par une nuit d'orage, alors que tous sont réunis au manoir de Winshaw Towers, la vérité éclatera...

Un véritable tour de force littéraire, à la fois roman policier et cinglante satire politique de l'establishment."

Mes impressions sont assez mitigées. La première partie soulève des questions sur la politique des années quatre-vingt qui sont assez intéressantes mais elles sont souvent abordées de manière ennuyeuse, on nous assome parfois de chiffres et de pourcentages en tout genre qui sont parfois difficilement compréhensibles. Les bonds chronologiques sont parfois déroutants.

La 2ème partie m'a semblée beaucoup plus intéressante, elle tient le lecteur en haleine et n'(est pas sans rappeler les Dix petits nègres d'Agatha Christie, le narrateur y fait d'ailleurs explicitement référence.

Michael se réfère plusieurs fois au fim What a carve up de Ray Cooney et Tony Hilton. La seconde partie est d'ailleurs largement inspirée de ce scénario. (C'est d'ailleurs le titre original du livre de Coe)

En bref, si la première partie nous donne des informations précieuses sur les membres de la famille Winshaw et sur le narrateur, elle n'était, à mon goût, pas indispensable, certaines explication auraient pu être enchassées dans la seconde partie. Bien sûr ça n'aurait pas été en adéquation avec le type de narration qu'a utilisé l'auteur qui a bâti son roman comme une biographie/enquête de famille, un genre de docu-fiction narratif peut-être?

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