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Notes de lecture
13 septembre 2013

Stephen King, 22/11/63

KingQuatrième de couverture:

"2011. Jake Epping, jeune professeur au lycée de Lisbon Falls dans le Maine, se voit investi d une étrange mission par son ami Al, patron du diner local, atteint d un cancer. Une « fissure dans le temps » au fond de son restaurant permet de se transporter en 1958 et Al cherche depuis à trouver un moyen d empêcher l assassinat de Kennedy. Sur le point de mourir, il demande à Jake de reprendre le flambeau. Et Jake va se trouver plongé dans les années 60, celles d Elvis, de JFK, des grosses cylindrées, d un solitaire un peu dérangé nommé Lee Harvey Oswald, et d une jolie bibliothécaire qui va devenir l amour de sa vie. Il va aussi découvrir qu altérer l Histoire peut avoir de lourdes conséquences... 
Une formidable reconstitution des années 60, qui s appuie sur un travail de documentation phénoménal. Comme toujours, mais sans doute ici plus que jamais, King embrasse la totalité de la culture populaire américaine."

Le seul Stephen King que j'avais lu avant c'était Jessie et je m'étais sévèrement ennuyée! J'avais donc un peu peur de me plonger à nouveau dans un de ses romans mais je ne pouvais pas passer à côté de celui-ci, et grand bien m'en a pris.  Il y a beaucoup de choses à dire sur ce roman tellement il est dense mais la plus évidente c'est que j'ai adoré! Je dis assez rarement que mes lectures sont des coups de coeur mais là c'en est un et un de taille! 

L(histoire, tout le monde la connaît, Jake Epping retourne dans le passé pour tenter d'éviter l'assassinat de J.F Kennedy le 22 Novembre 1963 à Dallas. Jake débarque donc en 1958 et devient George Amberson, son parcours sera semé d'embuches et la route qui le mènera à Lee Harvey Oswald très longue...Mais avant cela, Jake veut également changer le destin tragique d'autres personnes qu'il connaît. Pour subsister il fait quelques paris sportifs puisqu'il en connaît déjà l'issue (clin d'oeil à Replay de Ken Grimwood), qui lui attireront quelques ennuis. Il reprend également son métier d'enseignant d'abord en Floride puis à Jodie, petite ville du Texasoù il s'installe en attendant l'année 1963 tandis qu'Oswald et toujours en Russie. Cela lui permet de se préparer pour le D-Day. Les préparatifs sont facilités grâce aux notes de son ami Al Templeton (qui l'a envoyé dans cette galère) mais l'objectif que Jake s'est fixé s'éloigne un peu plus chaque jour parce que "le passé n'aime pas être changé", ce sera le leitmotiv du roman. Beaucoup de similitudes apparaissent dans la vie de Jake, similitudes aves les autres vies qu'il a vécues, mais aussi en écho aux autre villes où il s'est installé après son retour dans le passé. Sa vie à Jodie est paisible, comme peut l'être la vie d'un enseignant aimé de ses élèves dans une petite ville au début des années soixante et puis il y a la rencontre avec Sadie...

J'ai vraiment beaucoup aimé sa vie à Jodie, le métier d'enseignant y est valorisé et Jake/George et l'un de ces professeurs que les élèves n'oublieront pas. Certains passages m'ont particulièrement touchées, parce que proches de la réalité et enthousiastes. De même les relations simples entre les gens malgrè la pression du conformisme de l'époque m'ont plues. Les personnages sont tous très attachants, hormis celui d'Oswald qui est rendu pathétique mais toujours détestable, notamment par le biais de la relation avec son épouse et la manière dont il la traite. 

Avec ce roman, Stephen King aborde un sujet très controversé aux Etats-Unis, entre agissement d'un fou ou théorie du complot, guerre froide et communisme vs politique intérieure. Néanmoins je ne qualifierais pas ce roman d'historique, mais plutôt de social avec un aperçu du "way of life" de l'époque, on y fume beaucoup, trop, on y mange pour pas cher, la vie semble plus douce, comme passée sous un filtre instagram. La relation entre le héros et la jeune enseignante est elle aussi très émouvante, sans tomber dans le sentimentalisme. Les propos et les émotions sonnent justes. 

La fin du roman m'a tout d'abord un peu dépitéeparce que j'en attendais une toute autre, donc j'ai ressenti un peu frustration, mais après réflexion, c'est mieux ainsi. Stephen King a su créer un effet de surprise et c'est ce qui fait de 22/11/63 je pense un très bon roman.

 

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(3e participation au challenge avec 937 pages!)

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4 septembre 2013

Jeffrey Eugenides, Virgin suicides

virgin_suicide_10Quatrième de couverture:

"Jeunes, belles et fragiles, les cinq filles Lisbon se suicident en l'espace d'une année. Difficile de comprendre ce qui se passe derrière les murs de la villa familiale : un quotidien étouffant, une mère plus sévère que les autres, une folie contagieuse... Des garçons du quartier, effrayés et fascinés, observent les filles s'effondrer une à une. Devenus adultes, ils s'interrogent encore."

J'avais quelques souvenirs du film de Sofia Coppola que je n'ai pas vu en entier par ennui je crois. Je le trouvais trop lent et n'aimais pas le côté narratif. J'ai retrouvé la lenteur dans le roman de Jeffrey Eugenides mais ici elle ne m'a pas tellement dérangée. Elle permet de créer une atmosphère pesante et nous montre la minutie avec laquelle les garçons du quartier se sont intéressés aux filles Lisbon.

Cinq filles qui semblent indissociables bien qu'elles soient parfois individualisée. Chacune a son propre charactère et chacune choisira sonmode opératoire pour se suicider. Et cela n'est pas étonnant qu'elles aient eu des envies suicidaires quand on voit la vie qu'elles mènent. Leur décrépitude va de pair avec le vieillissement de la maison et il semblerait qu'il en soit de même pour la ville entière. La seule constante étant le désir que les filles font naîtres chez les jeunes du lycée. 

Voilà donc une lecture un peu étrange qui a un peu traîné en longueur mais qui ne m'a pas déplue pour autant. Je crois que l'adjectif bizarre convient parfaitement à ce roman. Il ne me reste plus qu'à (re)voir le film de Sofia Coppola.

 

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(3/3 Mot étranger: Virgin et suicides)

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(25/97)

4 juillet 2013

Lecture commune: Ken Grimwood, Replay

replayQuatrième de couverture:

" En ce 18 octobre 1988, Jeff Winston se trouve dans son bureau new-yorkais, et écoute sa femme lui répéter au téléphone : « il nous faut, il nous faut... » Il leur faudrait, bien sûr, un enfant, une maison plus confortable. Mais surtout parler. A coeur ouvert.

     Sur ce, Jeff meurt d'une crise cardiaque. Il se réveille en 1963, à l'âge de dix-huit ans, dans son ancienne chambre d'université. Va-t-il connaître le même avenir ? Non, car ses souvenirs sont intacts. Il sait qui va gagner le prochain Derby, et ce qu'il en sera d'IBM et d'Apple... De quoi devenir l'homme le plus puissant du monde, jusqu'à... sa deuxième mort, et qu'une troisième, puis une quatrième vie commence..."
Jeff meurt en 1988 d'une crise cardiaque et se réveille en 1963 dans sa chambre d'étudiant à Atlanta. Il croit rêver mais les éléments qui l'entourent lui montrent que non, les voitures, les constructions, les tenues vestimentaires, les traces de la ségrégation sont autant d'élément qui lui prouvent qu'il est bel et bien revenu dans les années soixante... 
J'enchaine un peu avec le fantastique mais dans un tout autre genre. Jeff va à plusieurs reprises revivre sa vie chaque fois en  modifiant sa trajectoire jusqu'à ce qu'il rencontre Paméla. La jeune femme est elle aussi soumise à des "replay". La première chose que Jeff fait quand il recommence sa vie c'est de se mettre à l'abri financièrement avec des paris sportifs et des placements en bourse. Il est ainsi libre de reconstruire sa vie comme il l'entend, à l'abri du besoin, mais, quoiqu'il arrive il mourra d'une crise cardiaque en 1988.
J'ai beaucoup aimé ce roman parce qu'il est très ancré dans le contexte socio-historique de l'époque traversée par les personnages principaux. C'est ce qui sert à chaque fois de cadre  et de point de repère dans les replay. Que ce soit Jeff ou Pamela, leur personnage est attachant, ils cherchent l'un comme l'autre à comprendre pourquoi ils revivent leur vie. Chaque come back est espacé dans le temps, ils ne reprennent pas toujours le cours de leur vie au même moment ce qui modifie leur vie à l'origine puisque des choix ont déjà été faits et malgré ces trajectoires différentes, ils se cherchent toujours. Un lien fort les unit, celui d'être les seules personnes conscientes de ces replay, ou peut-être même les seules personnes à vivre ces replay. Pour comprendre ce mécanisme ils vont utiliser plusieurs stratégies, l'une d'elle permet de dénoncer l'omniprésence des services de renseignement aux Etats-Unis (sujet d'actualité...) leur ingérence dans la vie de ses citoyens. Ce romn nous montre à quel point l'histoire se répète parce que que nous ne tenons pas compte des éléments extérieurs avant d'agir, et de ce qui s'est fait précédemment ou ailleurs. L'auteur semble insister sur le fait que seule la famille, ou l'attachement à une personne permet d'avancer. La fin est d'autant plus pessimiste qu'elle ne nous apporte aucune réponse.
C'est un petit coup de coeur pour ce roman qui m'a agréablement surprise. Le seul bémol que j'émets concerne parfois certaines scènes un peu répétitives (normal je sais vu le thème), le second passage en Europe avec Sharla est à mon sens plutôt inutile pour l'avancée du roman. J'oublie beaucoup de choses encore, allez lire ce roman vous verrez par vous-même...
 
Je faisais cette lecture avec Camille/Moka, et il me semble qu'elle aussi a beaucoup apprécié sa lecture, allons lire son avis.
 
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(20/97)
1 juillet 2013

L'Amérique à l'honneur

Et pour être plus précise, les Etats-Unis. Voilà déjà quelque temps que j'avais envie de vous parler de deux magazines sortis en Mai sur les Etats Unis. Il s'agit de deux hors-série, le premier du National Geographic: Un siècle de rêve américain en photo et le second du Nouvel Observateur: L'Amérique vue par ses grands écrivains.

mag_National_GeographicDans le National Geographic, plusieurs articles sont consacrés aux fondements des Etats-Unis, tous accompagnés d'une ou plusieurs photos il y est question des différentes vagues d'immigration qui ont donné un état pluriculturel, pour autant les valeurs américaines et le mode de vie à l'américaine y est mis en avant, avec les photos de voitures, dinner en bordure de routes, la banlieue typique, le sport etc. mais aussi l'omniprésence de la religion, et de ses dérives, l'influence du pays dans le monde, avec ses engagements dans les guerres, sa révolution sociale et culturelle dans les années soixantes, son cinéma etc... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

mag_nouvel_obsDans le Nouvel Observateur, l'Amérique nous est contée non pas par le biais d'images mais du point de vue de ses grands écrivains. Les interviews qui sont compilées datent de 2001 à 2013, le même auteur apparait donc parfois à plusieurs reprises. Forcément les journalises les ont interrogés sur le contexte politique de l'époque, on sent donc le traumatisme lié au 11 septembre mais aussi des avis sur l'engagement de Bush en Irak, sa politique, puis sur les primaires avant l'élection de Barack Obama. Les écrivaisn sont également interrogés sur d'autres écrivaisn américains. Cela m'a permis d'en découvrir certains que je ne connaissais pas du tout. Bien sûr les interviews que j'ai préférées sont celles de John Irving et Toni Morrison. Si vous ne savez pas quoi lire cet été (mais ça m'étonnerait :p ) je vous recommande ces deux magazines. J'ai vu également que Paris Mathc avait fait un hors série sur l'Amérique de Kennedy et il me semble en avoir vu sur les auteurs féminines américaine smais je ne suis pas sûre et je n'arrive pas à le retrouver.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

26 juin 2013

Laura Kasischke, à moi pour toujours

__moi_pour_toujoursQuatrième de couverture:

" A moi pour toujours " : tel est le billet anonyme que trouve Sherry Seymour dans son casier de professeur à l'université un jour de Saint-Valentin. Elle est d'abord flattée par ce message qui tombe à point nommé dans son existence un peu morne. Mais cet admirateur secret obsède Sherry. Une situation d'autant plus troublante qu'elle est alimentée par le double jeu de son mari. Sherry perd vite le contrôle de sa vie, dont l'équilibre n'était qu'apparent, et la tension monte jusqu'à l'irréparable... Laura Kasischke peint avec talent une réalité américaine dans laquelle tout, y compris le désir, semble bien ordonné."

 

Voilà une lecture qui m'a beaucoup plue. J'ai passé un très bon moment avec ces personnages bien que le sujet traité ne soit pas très réjouissant puisqu'il s'agit d'infidélité mais surtout d'apparences et de tromperies. Les personnages ont tous une petite part sombre en eux et celle-ci sera plus ou moins dévoilée ou apparente. La famille Seymour est l'archétype de la famille américaine qui a réussi, un enfant à l'université, un travail reconnu par d'autres, une propriété semi-rurale à proximité de la grande ville, une grosse voiture... Il ne manque que le chien pour que le tableau soit parfait, mais ce n'est pas grave, il y a le chien des voisins...

Tout va donc pour le mieux pour cette famille, jusqu'à ce que Sherry soit soumise à la tentation par un admirateur anonyme, jusqu'à ce que son mari décide de vivre ses fantasmes avec sa femme, un peu par procuration... Seulement tout ceci n'est pas clair, et les apparences sont trompeuses, et si l'admirateur n'était pas celui qu'on croit? et si l'amant n'était pas celui qu'on croit? et si un membre de la famille n'était pas celui qu'on croit?...

La stabilité de cette famille repose donc sur toutes ces apparences jusqu'à ce qu'un grain de sable vienne enrayer la machine et que tout bascule ... 

Les personnages sont attachants, il n'y a que le fils qui m'a déplu parce que trop froid et distant. J'ai eu un petit coup de coeur pour le personnage de Garret, vieil ami de lycée de Chad, rejeté par celui-ci, qui souhaite s'engager dans l'armée, puisque c'est dans une certaine mesure, la seule chose "positive" qui lui reste. En ce sens, Laura Kasischke nous donne à voir une réalité qui n'est aps qu'Américaine, il y a ceux qui partent à l'université, qui quittent le cocon et la petite ville pour se construire ailleurs, différemment, et il y a ceuix qui restent, et pour qui les possibilités de réussites semblent limitées. 

J'ai moins aimé le personnage de Bram, un peu trop caricatural à mon goût dans le genre beau brun ténébreux un peu macho...

N'hésitez pas à le lire cet été, si par contre vous n'aimez pas trop les scènes érotiques dans les romans, apssez votre chemin parce qu'elles sont assez récurrentes.

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Rouge 2/2

 

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19/97

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20 mai 2013

Lecture commune: Brady Udall, Le polygame solitaire

LE_POLYGAME_SOLITAIREQuatrième de couverture

"Difficile de souhaiter davantage lorsqu'on a déjà quatre épouses et vingt-huit enfants. Pourtant, le très mormon Golden Richards est dans la tourmente ! Rongé par les rivalités familiales et le vacillement de ses idéaux, il assiste dans l'ombre aux déboires de son existence. Mais face à l'amour qu'il n'espérait plus, sa libération promet d'être explosive..."

Au début du récit, Golden, notre personnage principal, polygame donc rentre chez lui après plusieurs jours d'absence, enfin chez lui, dans l'une de ses trois maisons, et on rencontre tous ses enfants, 28, ce n'est pas humain! J'avais noté au début de ma lecture que je n'arriverai pas à retenir tous ces noms, ni à savoir qui était qui, même avec la fiche récapitulative en début de livre, mais finalement ce la n'a pas vraiment eu d'incidence sur ma lecture puisque le roman est centré sur Golden, ses quatre épouses et seulement quelques enfants, le reste des enfants est à peine dissocié de la masse qu'il représente et tient seulement le rôle de figurant. D'ailleurs, leur père lui-même est obligé de se réciter une comptine pour se souvenir de tous ses enfants et de leurs noms, ainsi que leur "ordre d'arrivée".

Ce livre nous donne à voir le fonctionnement des épouses polygames, leurs règles, les roulements qu'elles établissent, entre les enfants mais surtout donc avec leur mari. Pour se compliquer la tâche, Golden ne travaille pas dans les environs, et est donc absent plusieurs jours de suite pour ses chantiers de construction. 

Comme je le disais, le récit est centré sur Golden, son enfance, sa vie actuelle et quelques retours en arrière pour mieux comprendre son mode de vie, certaines de ses réactions et ses choix, de même que ceux de ses parents eux-mêmes assez atypiques. Ces flashback se font en douceur et sintègrent bien dans le  récit du présent. Le narrateur se centre également sur la plus jeune épouse de Golden, qui est la moins intégrée, dans la petite communauté qu'ils forment. Sa foie dans le mariage plural sera ébranlée parce qu'elle se sent rejetée. L'enfant qui bénéficie de l'autre spotlight c'est Rusty, qui lui aussi se sent (et objectivement, qui est) rejeté par la fratrie et ses différentes mères. Seule Trish l'accepte tel qu'il est, et n'attend pas de lui qu'il devienne meilleur.

J'ai apprécié la manière dont l'auteur aborde la polygamie qui est quand même un mode de vie très particulier et inconcevable dans notre société. Mais justement, Udall le désacralise en expliquant les règles et les codes des Mormons sans pour autant tomber dans une espèce de voyeurisme auquel on pourrait s'attendre. Il y a beaucoup d'humour, que ce soit dans la manière de décrire les personnages ou dans la façon dont il décrit les évènements, parfois tragiques, sans du coup tomber dans le pathétique.

J'ai passé un très bon moment de lecture sans m'être ennuyée une seule fois, même si l'histoire est longue à se mettre en place, les passages que j'ai préférés sont bien sûr ceux qui parlent de Rusty.

C'était une lecture commune avec Canel qui a moyennement apprécié et Zarline. C'est Valérie qui m'avait fait découvrir l'auteur et ce fût un coup de coeur pour elle.

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(14/97)

8 mai 2013

Elmore Leonard, Bandits

banditsQuatrième de couverture:

"Quand on a été rat d'hôtel et qu'on a passé trois ans en prison, le métier de croque-mort est un sacré changement. Mais Jack Delaney travaille avec son beau-frère et le boulot est tranquille : jamais de réclamations de la part du client...
Sauf le jour où le cadavre dont il faut s'occuper est en fait une jeune nicaraguayenne bien vivante qu'il faut tirer des pattes d'un trio de contras venus à la Nouvelle-Orléans collecter des fonds pour faire la guerre aux sandinistes.
Du coup, Delaney se retrouve - pour une fois - dans le camp des bons, avec une ancienne religieuse, un ex-braqueur de banques et un flic reconverti en barman. Et l'avantage de servir une bonne cause, c'est qu'il peut y avoir des à-côtés intéressants. Par exemple, deux millions de dollars."


Voilà un roman noir agréable à lire grâce à ses personnages attachants. Le début de l'intrigue tient en haleine mais est pour moi vite retombée comme un soufflé. Certes la plume d'Elmore Leonard est plaisante mais on ne sait plus qui sont les gentils, qui sont les méchants, qui travaille avec qui et pour quelles raisons, ni quelle cause ils défendent et encore moi qui fait quoi. L'histoire aurait gagné à être un peu plus simple et n'en aurait pas été moins intrigante. Là je ne savais pas vraiment qui était ce Wally Scales dans cette histoire et à quoi il a vraiment servi et ce n'est pas le seul. C'est dommage parce que j'ai beaucoup aimé les portraits des personnages et particulièrement celui de Jack. Qui plus est, j'ai trouvé la fin assez peu crédible.

J'aurais également apprécié en savoir un peu plus sur le contexte historique dans lequel s'ancre le récit, notamment les sandinistes mais finalement, ce qui est censé être le fil rouge de cette histoire est assez peu approfondi, c'est dommage.

 

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(2/2)

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(12/97)

20 avril 2013

Lecture commune: Jim Fergus, Mille femmes blanches

mille_femmes_blanchesQuatrième de couverture:

"En 1874, à Washington, le président américain Grant accepte dans le plus grand secret la proposition incroyable du chef indien Little Wolf: troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l'intégration du périple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart des "Mille femmes" viennent en réalité des pénitenciers et des asiles de tous les États-Unis d'Amérique... Parvenue dans les contrées reculées du Nebraska, l'une d'entre elles, May Dodd, apprend alors sa nouvelle vie de squaw et les rites inconnus des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l'alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, May Dodd assiste alors à la lente agonie de soi, peuple d'adoption..."

 

J'ai beaucoup aimé cette lecture, rapidement j'ai apprécié la narratrice. Le fait que ce récit soit fait sous la forme d'un journal intime a fortement contribué à ce que je l'apprécie. Les carnets de May Dodd sont au nombre de sept, chacun marquant une étape dans son aventure en terre indienne. En effet, May a accepté de devenir l'épouse d'un Cheyenne pour réhabiliter la tribu auprès des blancs. Dans son premier carnet, May nous explique son choix en racontant sa vie à l'asile où elle est internée alors qu'elle a toutes ses capacités mentales (comme nombre de femmes à l'époque, mais qui s'en souciait?)

Un long voyage en train les achemine d'abord les premières femmes consentant à l'échange à Fort Larami où May tombera sous le charme du Capitaine Bourke, chargé de les "remettre" au chef Cheyenne Little Wolf. Vient ensuite le récit de son adaptation en terre Cheyenne, de sa vie de sauvage et de nomade.

On suit la progression d'un petit nombre de ces femmes, avec qui Mmay a sympathisé pendant le voyage. Toutes sont particulières et attachantes, Martha, la petite Sara, Phémie, Gretchen etc. J'ai beaucoup apprécié les portraits des personnages faits par May, que ce soit les femmes blanches ou les indiens. Cette immersion dans la tribu m'a appris beaucoup de choses sur la vie des indiens, leur mode de fonctionnement, leurs lois, la place des femmes dans leur société mais surtout le choc des civilisations dont j'avais déjà eu un bref aperçu avec Sherman Alexie. Ici le Whiskey fait lui aussi des ravages et il est introduit par les blancs, c'est un sang-mêlé qui parle français qui l'introduit dans la tribu de Lttle Wolf. La barbarie des blancs "civilisés" vs. la nature des indiens "sauvages" est soulignée à deux reprises dans le roman. D'abord par le biais du prêtre qui commet un acte impardonable et ignoble. May s'insurge alors sur le fait se savoir qui finalement a plus à apprendre de qui. Ensuite lors de l'attaque militaire mais je n'en dévoile pas plus.

Certaines cscènes sont difficiles mais elle montr les rivalités qui existaient entre les différentes tribus. Une seule m'a vraiment choquée: la célébration de la naissance des enfants sang-mêlés. Cette lecture fût néanmoins un coup de coeur même si celui-ci est un peu nuancé puisque j'ai appris que ce n'était qu'une fiction. L'éditeur précisait que le texte était basé sur un fait réel mais si l'idée de cette échange a bien été soumise par Little Wolf, l'échange n'a jamais eu lieu, le président Grant ne l'ayant jamais autorisé.

Allons tout de suite voir ce qu'en ont pensé Canel et A girl from eath, Val quant à elle avait apprécié les personnages mais c'était un peu ennuyée au milieu.

 

objectif_pal

(11/97)

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(1/2)

pour la couleur verte, chez Liyah

lire_sous_la_contrainte

la contrainte étant cette session un chiffre

 

15 février 2013

Lecture commune: Sherman Alexie, Indian blues

indian_bluesQuatrième de couverture:

"Salué par Jill Silberstein (Le Journal de Lausanne) comme " un roman iconoclaste, poignant, immensément talentueux " et révélant un nouvel écrivain majeur, Indian Blues est une histoire tragi-comique sur le vieux thème du " pacte avec le diable ". Le célèbre bluesman Robert Johnson, assassiné en 1938, réapparaît pour les besoins de la fiction cinquante ans plus tard, dans la réserve des Spokanes, à la recherche d'une Indienne susceptible de l'aider à rompre son sort. Par un heureux hasard, des jeunes vont récupérer sa fameuse guitare et fonder un groupe de rock, les Coyote Springs, dont le succès extraordinaire les conduira à New York, au terme d'une réjouissante odyssée. Mais peut-on jouer impunément de l'instrument diabolique ? Un livre fort, original et percutant sur le rêve américain et le prix du succès, par un auteur dont on n'a pas fini d'entendre parler, l'un des plus prometteurs de sa génération."

 

Sans une lecture commune je crois que ce roman aurait pu dormir longtemps, très longtemps dans ma PAL, pour la raison totalement arbitraire que je n'aime pas du tout la couverture! Dieu merci ça ne présage finalement pas de la qualité du roman (comme à l'inverse j'ai pu être attiré par une couverture et être finalement très déçue par l'histoire!) donc je peux dire merci à Canel qui m'a motivée pour le lire!!

Quand j'ai commencé à lire j'ai eu un peur, une guitare ensorcelée qui "parle" à son propriétaire, je me suis dis "OMG pourquoi je lis ce livre?" mais quelques pages plus tard la magie a opéré non seulement sur les musiciens mais aussi sur la lectrice que je suis.

Thomas trouve donc une guitare ensorcelée et décide de monter un groupe avec deux autres indiens de la réserve Spokane, Victor et Junior qui semblent tout aussi perdus que lui si ce n'est plus. Victor est un personnage cruel et égocentrique. Junior quant à lui apparaît comme un simple d'esprit alors qu'il est le seul des trois à être allé à l'université. Les rejoigent après leur premier concert, Chesse et Checkers, deux indiennes du Nevada.

Outre la magie de la musique, Sherman Alexie nous conte la vie de ces jeunes indiens dans les réserves d'états. S'ils bénéficient d'une maison gouvernementale, ils mènent une vie de misère sans travail ni ambition. Quitter la réserve c'est renoncer à sa tribu et pourtant rester dans la réserve  ne semble pas permettre une vie épanouie. L'alcoolisme y fait rage, le taux de mortalité est aussi élevé que celui du chômage.  Plusieurs fois reveint dans le roman l'idée qu'être indien c'est avoir voulu au moins une fois dans sa vie ne pas l'être. Cela rejoint le paradoxe de l'appartenance à la réserve. Par la musique le groupe essaie de sortir de ce schémas.

L'attachement à la terre indienne est donc mis en avant dans ce roman. Celui-ci fait partie intégrante de l'identité des personnages de même que leur attachement à la famille ou à la tribu. Les personnages sont attachants (sauf Victor qui est détestable du début à la fin), on aimerait les aider mais ils laissent parfois l'impression de ne pas vraiment vouloir s'en sortir et de se complaire dans cette vie. C'est ce qui fait que ce n'est pas un coup de coeur, même si j'ai effectivement beaucoup apprécié cette lecture, l'inertie des personnages m'a parfois agacée!

Allons voir ce que Canel en a pensé.

 

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(3/97)

8 décembre 2012

Joyce Carol Oates, Fille noire, fille blanche

fille_noire_fille_blancheQuatrième de couverture:

"Genna et Minette partagent une chambre sur le campus. Et c'est tout ce qu'elles ont en commun. Minette est aussi noire, indomptable et solitaire que Genna est blanche, timide et généreuse. Fascinée, Genna fait son possible pour fendre la cuirasse de Minette et devenir son amie. Observant la menace des violences racistes croissantes, elle est sa seule alliée. Pourra-t-elle la sauver? "

 


Voilà un titre qui me fait renouer avec l'auteur. Joyce Carol Oates aborde dans ce livre un thème qui me plaît, la place des noris dans la société américaine. Ici l'histoire se déroule en grande partie dans les années 70 où finalement les gens de couleur n'étaient pas encore si bien intégrés notamment dans les universités prestigieuses, dans lesquelles ceux-ci pouvaient généralement entrer grâce à une bourse au mérite. C'est ainsi donc que Minette se retrouve à Haven Hall à partager une chambre avec Genna loitiane parente du fondateur de l'université et fille d'un avocat controversé qui défent les droits des minorités.

Joyce Carol Oates nous fait le récit de cette cohabitation, la volonté de Genna d'intégrer Minette, de devenir son amie ... Volonté qui se solde par des échecs. Minette est la cible d'attaques à caractère raciste. Mais si ça n'était que ça, ce ne serait pas du Joyce Carol Oates. L'auteur a un goût pour le malsain, le subversif... celui qui harcèle n'est pas forcément celui qu'on croit. Elle joue avec nos nerfs, nous met à l'épreuve et nous interpelle "ce n'est quand même pas ça???" et si pourtant ...

Je pense que chacun peut interpréter les évènements. La réponse que je me suis faite je ne peux pas l'écrire dans mon billet, ça vous gâcherait sans doute le plaisir de la lecture, mais si vous voulez en parler par message feel free to send an email ^^

Je dirai donc pour mon conclure mon billet très court (et oui j'écris encore après coup sans avoir pris de notes ... Shame on me) que c'est un livre à la symbolique forte, qui reprend les idées reçues d'une amérique pas toujours des plus tolérantes ...

 

Et comme je suis très mauvaise élève ces derniers temps, c'était ma contribution au Challenge un mot des titres de Calypso. Pour cette session il fallait lire un livre contenant l'adjectif blanc. Pour la prochaine session le mot choisi est Ombre, je ne pense aps que je me joindrai à vous pour cette lecture-là.

Un_mot_des_titres

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