Laura Kasischke, à moi pour toujours
" A moi pour toujours " : tel est le billet anonyme que trouve Sherry Seymour dans son casier de professeur à l'université un jour de Saint-Valentin. Elle est d'abord flattée par ce message qui tombe à point nommé dans son existence un peu morne. Mais cet admirateur secret obsède Sherry. Une situation d'autant plus troublante qu'elle est alimentée par le double jeu de son mari. Sherry perd vite le contrôle de sa vie, dont l'équilibre n'était qu'apparent, et la tension monte jusqu'à l'irréparable... Laura Kasischke peint avec talent une réalité américaine dans laquelle tout, y compris le désir, semble bien ordonné."
Voilà une lecture qui m'a beaucoup plue. J'ai passé un très bon moment avec ces personnages bien que le sujet traité ne soit pas très réjouissant puisqu'il s'agit d'infidélité mais surtout d'apparences et de tromperies. Les personnages ont tous une petite part sombre en eux et celle-ci sera plus ou moins dévoilée ou apparente. La famille Seymour est l'archétype de la famille américaine qui a réussi, un enfant à l'université, un travail reconnu par d'autres, une propriété semi-rurale à proximité de la grande ville, une grosse voiture... Il ne manque que le chien pour que le tableau soit parfait, mais ce n'est pas grave, il y a le chien des voisins...
Tout va donc pour le mieux pour cette famille, jusqu'à ce que Sherry soit soumise à la tentation par un admirateur anonyme, jusqu'à ce que son mari décide de vivre ses fantasmes avec sa femme, un peu par procuration... Seulement tout ceci n'est pas clair, et les apparences sont trompeuses, et si l'admirateur n'était pas celui qu'on croit? et si l'amant n'était pas celui qu'on croit? et si un membre de la famille n'était pas celui qu'on croit?...
La stabilité de cette famille repose donc sur toutes ces apparences jusqu'à ce qu'un grain de sable vienne enrayer la machine et que tout bascule ...
Les personnages sont attachants, il n'y a que le fils qui m'a déplu parce que trop froid et distant. J'ai eu un petit coup de coeur pour le personnage de Garret, vieil ami de lycée de Chad, rejeté par celui-ci, qui souhaite s'engager dans l'armée, puisque c'est dans une certaine mesure, la seule chose "positive" qui lui reste. En ce sens, Laura Kasischke nous donne à voir une réalité qui n'est aps qu'Américaine, il y a ceux qui partent à l'université, qui quittent le cocon et la petite ville pour se construire ailleurs, différemment, et il y a ceuix qui restent, et pour qui les possibilités de réussites semblent limitées.
J'ai moins aimé le personnage de Bram, un peu trop caricatural à mon goût dans le genre beau brun ténébreux un peu macho...
N'hésitez pas à le lire cet été, si par contre vous n'aimez pas trop les scènes érotiques dans les romans, apssez votre chemin parce qu'elles sont assez récurrentes.
Rouge 2/2
19/97