Carlos Ruiz Zafon, Marina
Quatrième de couverture :
"Pour une raison bizarre, sans qu'on sache se l'expliquer, on se sent parfois plus proche d'un de ses enfants. De tous les livres que j'ai écrits, Marina est l'un de mes favoris. Au fur et à mesure que j'avançais dans l'écriture, tout dans cette histoire prenait peu à peu le goût des adieux, et quand je l'eus terminée, j'eus l'impression que quelque chose était resté au fond de moi, quelque chose qu'aujourd'hui encore je ne peux définir mais qui me manque chaque jour."
Carlos Ruiz Zafón
Dans la Barcelone des années 1980, Oscar, quinze ans, a l'habitude de fuir le pensionnat où il est interne. Au cours de l'une de ses escapades, il fait la connaissance de Marina. Fascinée par l'énigme d'une tombe anonyme, Marina entraîne son jeune compagnon dans un cimetière oublié de tous. Qui est la femme venant s'y recueillir ? Et que signifie le papillon noir qui surplombe la pierre tombale ? S'égarant dans les entrailles d'une terrifiante cité souterraine, s'enfonçant dans les coulisses d'un inquiétant théâtre désaffecté, Oscar et Marina réveillent les protagonistes d'une tragédie vieille de plusieurs décennies."
Tout d'abord, je remercie Mélo d'avoir fait de ce livre un livre voyage, ça m'a permis de le découvrir plus rapidement que si j'avais attendu sa sortie en poche, c'est vraiment gentil de sa part :)
J'avoue qu'il m'est encore une fois difficile de parler d'un livre de Carlos Ruiz Zafon, je ne sais pas vraiment par quoi commencer. Si ce n'est que bien sûr j'ai beaucoup aimé (contre toute attente quand même parce que là on touche bien plus au fantastique que dans l'ombre du vent et c'est justement ce qui m'avait déplu dans Le jeu de l'Ange.) Je ne comprends d'ailleurs pas vraiment que ce livre ait été initialement destiné à la littérature jeunesse parce que j'ai trouvé ça quand même bien glauque parfois! J'en ai fait des cauchemars la nuit où je l'ai terminé!! (oui vous avez le droit de dire que je suis une chochotte!)
J'ai beaucoup aimé l'ouverture du livre : " Nous avons tous un secret enfermé à double tour dans le tréfond de notre âme. Voici le mien" Les personnages et l'histoire initiale qui suivent sont assez classiques et typique des contes, d'abord celle d'Oscar, orphelin (?) qui grandit dans un pensionnat, un meilleur ami duquel il s'éloigne lorsqu'il rencontre une charmante jeune fille d'un milieu social supérieur au sien et à qui il va bientôt consacrer tout son temps, puis celle de German et de sa fille, Marina: le fils rejeté par le père car il est différent, il part faire sa vie loin de sa famille pour se réaliser seul, rencontre une belle jeune femme, tombe éperduement amoureux, l'épouse mais la maladie l'emporte. Il est inconsolable, sa fibre créatrice se tarrit et il ne vit que par/pour sa fille bien aimée qui lui rappelle tant sa femme. Ces trois là était donc faits pour se rencontrer!
Marina et Oscar deviennent donc vite des compagnons inséprables, leur amitié est renforcée par l'enquête qu'ils mènent sur Mihaïl Kolvenik, la dame en noir qui vient au cimetierre de Sarria une fois par mois, l'étrange insigne Papillon, et tous ces mannequins qui ont l'air plus que vivants qu'ils ont découvert dans un jardin d'hiver ... Et cette intrigue pour être tirée par els cheveux ça elle l'est!! Mais bon j'ai quand même été mi-fascinée, mi-répugnée, par les personnages, leurs infâmes créations et tout l'atmosphère qui se dégage autour de l'enquête. J'ai en même temps appris que glauque était une couleur, et j'ai découvert ce qu'étaient les yeux pers.
Quand on y regarde de plus près en plus, l'histoire d'amour de Mihaïl Kolvenik et d'Eva Irinova est très similaire à celle de Garman et son épouse, et à celle d'Oscar et Marina. Carlos Ruiz Zafon excelle dans ce domaine, toutes ces histoires qui se répondent les unes aux autres. La toute fin par contre ne m'a pas plus surprise que ça, j'avais compris assez rapidement au final, le dénouement par contre de Mihaïl Kolvenik est un peu trop grandiloquent pour moi.
En bref ce fût une très bonne lecture, à quand le prochain Carlos Ruiz Zafon?
Le billet de Mélo.