Quatrième de
couverture :
« Paul Bruder et Thomas Spencer sont
nés le même jour. Ce hasard va les rendre inséparables. Sur les rives du
Mississippi, les deux jeunes Américains liés par une amitié exceptionnelle
vivent une jeunesse insouciante, à l'abri de l'agitation du monde. Jusqu'à ce
que l'effervescence des années 1960 les rattrape. Mais surtout, Paul et Thomas
vont croiser la route de Claire MacMullen, une jeune femme libre. Donc
dangereuse. Dans une période troublée, la part obscure des individus se révèle.
Et peut même les conduire à commettre l'irréparable. »
Quand les Editions 10-18 offre un livre pour l’achat de deux
je cours ! Oui parce que voyez-vous j’aime les couvertures proposées par
ces éditions ! C’est d’ailleurs la couverture qui m’a d’abord tapé à l’œil !
et Ô joie, Ô bonheur quand j’ai lu la quatrième de couverte : ça se passe
dans les sixties ! Cette décennie tant chérie parce que très riche
culturellement, historiquement, socialement (fin bref vous avez compris ;)
) et Ô joie, Ô bonheur ça semble être ce que je classe dans le « roman d’apprentissage »
vaste sujet mais les ingrédients sont réunis, deux garçons insouciants qui vont
grandir au fil des pages dans un contexte marqué des évènements historiques. Et
en plus ça se situe dans l’Amérique profonde du sud. Perfect ! et bien oui
perfect ! J’ai vibré au fil des pages avec Paul et Thomas, j’ai rêvé
grandir avec eux. Et puis ces deux
garçons ne pouvaient qu’avoir un destin tragique, ils sont nés le jour du bombardement
d’Hiroshima, ont été bercé par le McCarthysme et sa chasse aux sorcières, les
parents de Paul sont de « bons » américains moyens, aux idéologies sudistes
(suprématie blanche, travail et patriotisme). Thomas est quant à lui moins
traditionnaliste, élevé seul par sa mère il ne partage pas les idées de la
famille Spencer mais ne s’oppose pas non plus directement à leurs idées. Il
laisse un peu dire mais nous fait part à nous lecteur de ses impressions sur
son époque. Le mieux au final c’est de vous faire partager quelques extraits
que j’ai relevé :
« Voilà, à dix
ans, j’ai appris en une seule phrase, prononcée sur un ton désolé et néanmoins
badin, tout le racisme du sud. »
« Cette année 59
n’a pas seulement marqué la fin d’une décennie. Elle a signé aussi le décès d’une
époque. »
A l’arrivée de la télévision : « Nous avions été heureux sans savoir et
dorénavant, il nous faudrait nous battre pour continuer à l’être alors que nous
savions. » à travers Thomas, l’auteur essaie de nous faire comprendre
l’impact qu’a pu avoir la télévision sur
les familles américaines. Celle-ci s’est
largement diffusée dans els foyers au milieu des années soixante et cela a
notamment coïncidé avec d’abord l’assassinat de Kennedy puis les images de la
guerre du Vietnam. Avant l’arrivée de la télévision les gens étaient plus ou
moins au courant des évènements dans le monde par le biais de la presse, mais
là les évènements s’invitaient quotidiennement chez eux, ils ne pouvaient donc
plus feindre de ne pas savoir. C’est
ainsi qu’il ajoutera plus tard « Chaque
américain st capable de dire où il se trouvait et ce qu’il faisait le 22
novembre 1963, aux premières heures de l’après-midi. » J’ai l’impression
que pour ma génération, c’est également vrai pour le 11 septembre 2009. Je
crois que je peux retracer le reste de ma journée à partir du moment où j’ai
appris les évènements.
« James Meredith n’était
pas un dangereux criminel, pas un repris de justice, pas un agitateur
professionnel, pas un exhibitionniste pervers. Il n’était qu’un étudiant assez
méritant, n’aspirant qu’à poursuivre dans le calme sa scolarité. »
« Je me demande
parfois quelle femme elle est aujourd’hui. Oui, que deviennent ceux que nous
avons aimés et perdus ? »
« On peut sans
doute mieux employer son temps libre : préparer son avenir ou, au
contraire mordre à pleines dents dans l’instant présent ; se mobiliser
pour quelques causes ou travailler à son propre destin ; rencontrer de
nouvelles têtes, élargir son horizon, lire tous les livres, voir tous les
films. Moi, je ne le regrette pas. C’était la vie aussi, cette inutilité, ces
heures inoccupées. C’était notre vie. »
« La vie, c’est
cela. Une résignation muette au malheur et un consentement à la facilité. »
Vous l’aurez donc compris, j’ai beaucoup apprécié cette
lecture, c’est donc un coup de cœur réussie encore une fois pour les
éditions 10-18 ^^.