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Notes de lecture
8 février 2011

Anna Gavalda, L'échappée belle

Anna_Gavalda_lechappee_belle1Présentation de l'éditeur

 

  "Simon, Garance et Lola, trois frères et soeurs devenus grands (vieux ?), s'enfuient d'un mariage de famille qui s'annonce particulièrement éprouvant pour aller rejoindre Vincent, le petit dernier, devenu guide saisonnier d'un château pendu au fin fond de la campagne tourangelle. Oubliant pour quelques heures marmaille, conjoint, divorce, soucis et mondanités, ils vont s'offrir une dernière vraie belle journée d'enfance volée à leur vie d'adultes. Légère, tendre, drôle, L'Echappée belle, cinquième livre d'Anna Gavalda aux éditions Le Dilettante, est un hommage aux fratries heureuses, aux belles-soeurs pénibles, à Dario Moreno, aux petits vins de Loire et à la boulangerie Pidoune."

L'écriture d'Anna Gavalda est toujours pour moi une sorte de poésie, pas de rimes mais c'est aussi beau et émouvant. Elle écrit simplement la vie et les petits riens qui la compose. Elle écrit l'amour, la difficulté d'aimer, la difficulté de prendre des décisions et de les assumer. L'échappée Belle (tout comme La consolante à mon avis) sont des livres qui se lisent plus avec le coeur qu'avec la tête. (oui j'ai fais dans l'envolée lyrique, mais ça m'a tellement émue, paru vrai, tellement en phase avec la vraie vie). Il y a des romans qui sont beaux parce que l'histoire est belle, bien écrite, le style est recherché etc. Celui-ci est beau parce qu'il est authentique. On pourrait piocher dans n'importe quelle tranche de vie et trouver quelque chose d'un peu semblable... En bref vous l'aurez compris, j'ai eu un gros coup de coeur pour ce livre et ses personnages!

Un extrait résume bien mon sentiment:

"Nous avons parlé des mêmes choses qu'à dix ans, qu'à quinze ou qu'à vingt ans, c'est-à-dire des livres que nous avions lus, des films que nous avions vus, des musiques que nous avions entendues et des sites que nous avions découverts. De Gallica, de tous ces nouveaux trésors en ligne, des musiciens qui nous épataient, de ces billets de train, de concert ou d'excuse que nous rêvions de nous offrir, des expos que nous allions forcément rater, de nos amis, des amis de nos amis et des histoires d'amour que nous avions - ou pas - vécues. Souvent pas d'ailleurs, et c'est là que nous étions les meilleurs. Pour les raconter, j'entends. Allongés dans l'herbe, assaillis, bécotés par toutes sortes de petites bestioles, nous nous moquions de nous-mêmes en attrapant des fous rires et des coups de soleil.
Et puis nous avons parlé de nos parents. Comme toujours. De maman et de Pop. De leur nouvelle vie. De leurs amours à eux et de note avenir à nous.Bref, de ces quelques bricoles et de ces quelques gens qui remplissaient nos vies.Ce n'était pas grand-chose ni grand monde et pourtant... c'était infini."


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28 janvier 2011

Emile Zola, La Fortune des Rougon (1/20)

la_fortune_des_rougonPrésentation de l'éditeur

 

  "Dans la petite ville provençale de Plassans, au lendemain du coup d'État d'où va naître le Second Empire, deux adolescents, Miette et Silvère, se mêlent aux insurgés. Leur histoire d'amour comme le soulèvement des républicains traversent le roman, mais au-delà d'eux, c'est aussi la naissance d'une famille qui se trouve évoquée : les Rougon en même temps que les Macquart dont la double lignée, légitime et bâtarde, descend de la grand-mère de Silvère, Tante Dide. Et entre Pierre Rougon et son demi-frère Antoine Macquart, la lutte rapidement va s'ouvrir. Premier roman de la longue série des Rougon-Macquart, La Fortune des Rougon que Zola fait paraître en 1871 est bien le roman des origines. Au moment où s'installe le régime impérial que l'écrivain pourfend, c'est ici que commence la patiente conquête du pouvoir et de l'argent, une lente ascension familiale qui doit faire oublier les commencements sordides, dans la misère et dans le crime. " Votre comédie est tragique ", écrit Hugo juste après avoir lu le livre : " Vous avez le dessin ferme, la couleur franche, le relief, la vérité, la vie. Continuez ces études profondes."

Je n'ai pas lu La Fortune des Rougon dans cette édition mais dans une ancienne édition reliée en cuir rigide avec une préface intéressante d'Henri Guillemin, préface à lire plutôt après le livre parce qu'elle dévoile quelques fils conducteurs de l'histoire, c'est dommage, et aussi quelques illustrations originales. Puisqu'il s'agit du premier volume des vingts qui composent Les Rougon-Macquart, Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire, Zola le préface pour expliquer sa démarche. J'ai trouvé cette courte préface intéressante, Zola nous explique la manière dont il a crée sa famille.
La fortune des Rougon pose les fondations de la famille Rougon et de la branche Maquart. J'ai pris quelques notes pour repérer qui était qui par rapport à qui et l'arbre généalogique en annexe m'y a bien aidé! Que ce soit l'une ou l'autre branche, leur portrait n'est pas des plus reluisants. Chacun apparaît sans scrupule et prêt à tout pour réussir: "La Révolution de 1848 trouva donc tous les Rougon sur le qui-vive exaspérés par leur mauvaise chance et disposés à violer la fortune, s'ils la rencontraient jamais au détour d'un sentier. C'était une famille de bandits à l'affût, prêts à détrousser les évènements".
Plus l'histoire avance, plus le fossé entre les Rougon et les Macquart se creuse. Pierre Rougon fait parti de la branche royaliste et conservatrice. Il critique la République lors de ces petites réunions hebdomadaires, et fomentent un plan avec ses amis bourgeois pour prendre le pouvoir à Plassans. Antoine Macquart est lui sans le sou et se place du côté des Républicains, même si au final c'est plus par opportunisme que pas réel conviction j'ai trouvé. Lui aussi, comme son demi-frère est au final prêt à toutes les bassesses pour faire fortune.
Le triomphe des Rougon est basé sur le mensonges, les duperies et le sang. Ca ne laisse présager rien de bon pour les volumes suivants, le décor est donné: personnages, repères spatio-temporels, grandes idéologies.
Zola, l'air de rien, donne un rôle prépondérant à la femme dans ce volume. Que ce soit la femme pernicieuse, qui tire toutes les ficelles dans le dos de tout le monde, Adélaïde, la femme forte et courageuse mais quelque peu limitée qui accepte son sort, Joséphine, ou la jeune fille fragile qui fait preuve d'un grand courage mais surtout d'une grande vertu, Miette. L'histoire, l'Histoire même, aurait été tout à fait différente sans leur présence. Pierre ne se serait jamais engagé politiquement, Antoine serait sans doute mort de faim, et Silvère n'aurait pas rejoint le rang des Républicains.
J'ai donc beaucoup apprécié cette lecture et ai hâte de découvrir la suite et ce qu'il adviendra à notre célèbre famille sans scrupule!

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18 janvier 2011

Agnès Desarthe, Mangez-moi

 

mangez_moi  Quatrième de couverture:
"Myriam est un peu perdue, un peu fantaisiste et un peu rêveuse. Un beau jour, elle     décide d'ouvrir son restaurant. A sa propre surprise, "Chez moi" devient vite le rendez-vous incontournable des habitants du quartier, le havre chaleureux où tout le monde se retrouve. Dans sa     cantine, Myriam ouvre l'appétit et délie les esprits, avec l'instinct, la grâce et la sensualité des artistes aux fourneaux...
"


Beaucoup de tendresse se dégage de l'histoire et de l'écriture d'Agnès Desarthe. De la tendresse mais aussi beaucoup de pudeur et de non-dits. Ces non-dits sous-jacents sont bien illustrés par le sujet de philosophie qu'ont à étudier deux lycéennes habituées de "Chez moi" le restaurant de Myriam : "Toute vérité est-elle bonne à dire?" classique certes mais repris l'air de rien au fil de l'histoire.

Myriam est une femme douce mais avec une très grande force de caractère, un peu comme on imagine sa propre mère.
Elle nous met souvent l'eau à la bouche avec ses recettes mais au final ce n'est pas ce qui est central dans l'histoire. Les individualités de chacun des personnages sont soulignées sans qu'aucune ne soit plus mise en avant qu'une autre. Ce qui importe chez eux, c'est leur bonté naturelle, leur générosité.
Agnès Desarthe nous met un peu de baume au coeur grâce à cette dose d'optimiste, cette foi en les autres, et la confiance qu'il faudrait accorder à chacun.

J'ai été émue par cette lecture, je ne peux donc que vous la conseiller!


 

11 janvier 2011

Princesse Soso, Chronique d'une prof qui en saigne

chroniques_d_une_prof_qui_en_saignePrésentation de l'éditeur

 

  "Non, les élèves ne sont pas tous des angelots facétieux assoiffés de connaissance. Non, les parents ne sont pas tous des éducateurs perfectionnistes désireux de transmettre des valeurs fondamentales à leurs rejetons. Non, les profs ne s'habillent pas forcément à la CAMIF ! Princesse Soso, qui rêvait d'être trapéziste ou éleveur de bisounours, est finalement devenue professeur d'anglais. Catapultée dans un collège de campagne, elle se retrouve quand même en plein cirque, aux premières loges pour étudier le jeune, cet être mystérieux et fascinant, et tout son entourage... Chaque année, ça recommence ! Un an à jongler entre ceux qui aiment s'entretuer à coups de compas, ceux pour qui l'école est une annexe de Meetic et les Choupi-trop-mignons. Un an de rires, de larmes et d'incompréhension mutuelle, auxquels participent les parents et le personnel de l'Éducation nationale. Un an où tout le monde dira encore que les profs sont des feignasses-tortionnaires-payés-à-rien-foutretoujours-en-vacances-ces-lopettes ! Une année scolaire d'émotions, de critiques du système et de coups de colère, décrits dans ces pages avec un humour corrosif. Le collège est une jungle. Voici un accès backstage pour découvrir l'envers du décor."

En bonne prof d'anglais que je suis (oui oui) je me devais de lire le livre de Princesse Soso dont je suis les aventures bloguesques depuis un certain temps déjà. Si je suis loin d'avoir l'humour corrosif de Pincesse Soso, je me suis reconnue dans nombreuses des situations décrites (enfin j'ai plutôt reconnu mes élèves et leurs chers parents!).
C'est grinçant, c'est cynique mais tellement vrai!
Princesse Soso en somme ça pourrait être chaque jeune prof débutante et son livre devrait être remboursé par MGEN voire étudié à l'ifum (ha non mince ça n'existe plus!)
Difficile d'en parler avec un oeil extérieur quand on vit les mêmes situations, je n'ai pas de passage en particulier à citer et je suis plutôt d'accord avec les critiques et idéaux dont il est question dans le livre.
Alors non le trait n'est pas forcé, mais bien évidemment il existe différents profils d'élèves dont Princesse Soso ne parle pas forcément mais le tableau d'un enseignant en milieu rural est plutôt bien brossé.


150e billet, ça se fête!

31 décembre 2010

Olivier Adam, Je vais bien ne t'en fais pas / adaptation de Philippe Lioret

je_vais_bien_ne_t_en_fais_pasPrésentation de l'éditeur

    "Une autre lettre de Loïc. Elles sont rares. Quelques phrases griffonnées sur un papier. Il va bien. Il n'a pas pardonné. Il ne rentrera pas. Il l'aime. Rien d'autre. Rien sur son départ précipité. Deux ans déjà qu'il est parti. Peu après que Claire a obtenu son bac. A son retour de vacances, il n'était plus là. Son frère avait disparu, sans raison. Sans un mot d'explication. Claire croit du bout des lèvres à une dispute entre Loïc et son père. Demain, elle quittera
son poste de caissière au supermarché et se rendra à Portbail. C'est de là-bas que la lettre a été postée. Claire dispose d'une semaine de congé pour retrouver Loïc. Lui parler. Comprendre."

J'avais découvert cette histoire par le film il y a quelques années alors que j'avais moi même des relations assez tendues avec mon père. Je l'ai revu plusieurs fois depuis (le film, mon père je le vois toujours ^^) et ai reregardé pour le challenge lunettes noires sur page blanche de Fashion . Ce film m'émeut toujours autant, je verse toujours mes ptites larmes ici et là tout au long de l'histoire, il était donc évident qu'il fallait que je le lise ^^ . Bon je connaissais déjà le dénouement donc pas vraiment de découverte et le changement des prénoms m'a un peu perturbée.
Bien sûr tout au long de ma lecture c'est le visage de Mélanie Laurent que j'avais en tête et quand elle a rencontré son Antoine je 'lai vu sous les traits de Julien Boisselier ... erreur, le Julien il n'arrive qu'à la fin!

Le livre et le film débutent de manière différentes, dans le livre, la première partie nous plante le décor d'une Claire déjà caissière au shopi de son quartier, qui essaie tant bien que mal de vivre avec la disparition de son frère, grâce aux quelques cartes postales qu'il lui envoie. Dans le film, Lily revient de vacances et ses parents lui annoncent que son frère est parti. C'en suit la dépression et l'anorexie de Lily.
La seconde partie du livre fait un bond en arrière et nous explique comment Claire a vivoté jusque là.

Dans les deux, les relations père/fils sont mises en avant différemment même si au final elles se rejoignent. Le livre reste plus pudique en évoquant les relations de Paul (le père de Claire et Loïc) avec son propre père "Mais c'est ainsi, un père et son fils ne savent pas se dire qu'ils s'aiment", Loïc est simplement parti parce qu'il s'est querellé avec son père, mais nous n'en savons pas plus. Dans le film, la relation entre Paul et Loïc est plus tendue, dans les cartes postales envoyées à Lily, il évoque régulièrement son père comme "l'autre con".

Dans le livre je trouvais la relation de Lily avec Antoine sans saveur, j'étais un peu déçue et finalement est arrivé Julien, admirateur secret, plein de tendresse. On sent qu'il peut apporter la bouée de secours nécessaire à Claire. Cette relation est plus mise en avant dans le film et Julien Boisselier est vraiment parfait dans ce rôle. Dans les deux cas c'est Julien qui va amener Claire/ Lily à découvrir la vérité sur son frère, comme un passage nécessaire tout en apportant son soutien pour un futur meilleure, un autre repère masculin dans la vie de Lily/Claire. Le film se termine sur cette révélation, le livre aussi mais elle est plus lente à venir, le doute plane un peu plus longtemps sur Claire, sur le lecteur qui n'aurait pas vu le film d'abord. Je n'en dis pas plus.

J'ai beaucoup aimé l'écriture d'Olivier Adam, j'ai envie de découvrir d'autres de ses livres. C'est une écriture simple et directe mais qui garde quand même une certaine réserve sur les sentiments, toute en finesse mais qui sait être froide et directe parfois. Quant à l'adaptation de Philippe Lioret, je l'ai trouvé très émouvante, elle montre toute la difficulté à exprimer ses sentiments à ses parents, à ses enfants. L'amour refoulé qui creuse parfois un trou béant alors qu'il serait bien plus simple de se dire les choses ... J'ai aussi beaucoup aimé les acteurs, le naturel de Mélanie Laurent et la simplicité de Kad Merad, bien loin du guignol qu'il joue souvent...


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29 décembre 2010

Kit de survie dans un monde de cons

kit_de_surviePrésentation de l'éditeur: Toute ressemblance avec des individus cons de sexe masculin ou  féminin, voire autre, ayant existé – ou existant – et sévissant dans des entreprises, des collectivités,  des industries, des administrations – que celles-ci soient publiques ou parapubliques -, de l’autre côté  du palier, à vélo, en voiture, sur les trottoirs ou sous votre toit n’est ni pure coïncidence,  ni fortuite, ni accidentelle. Ils sont partout. Impossible d’y échapper, ils nous observent et semblent  prendre du plaisir à nous emmerder au quotidien.

Oui, il était temps de vous donner LA solution pour lutter contre ce fléau !  Grâce au Kit de survie dans un monde de cons, vous aurez tous les éléments en main pour enfin  vous défendre : 2 guides pour les démasquer et une poupée vaudou pour les contrer !

Je remercie Blog-O-book et les éditions j'ai lu pour ce petit coffret qui avait piqué ma curiosité dans mon hypermarché!

Je trouvais le packaging drôle et très attrayant, notamment grâce à la poupée vaudou (oui oui la sadique en moins veut s'y essayer sur les élèves les plus récalcitrants (ceux qui me traitent de pétasse par exemple) mais j'ai été un peu déçue, d'abord parce qu'au final la poupée est là mais à part les aiguilles rien ne l'accompagne, pas de manuels ni rien qui soit en lien avec elle. Les deux petits livres sont totalement indépendants, alors certes je ne m'attendais pas à lire "Le vaudou de A à Z mais quand même!)

Cette poupée était donc accompagnée de deux livres assez courts (heureusement!) : Travailler avec des cons de Tonvoisin de Bureau et Vivre avec des cons de Tonvoisin de Palier. Que ce soit pour l'un ou pour l'autre l'humour grinçant est bien sympathique les vingts premières pages mais ensuite j'ai trouvé ça vraiment lassant, comme si en fait je lisais un auteur qui aimait beaucoup s'écouter ... Et ça ça me rebute pas mal. Du coup autant j'ai commencé ma lecture avec beaucoup d'enthousiasme, autant je me suis forcée pour terminer les deux volumes. On sent bien que l'auteur est quelqu'un d'érudit avec un humour assez décalé qui d'habitude  me plait beaucoup mais là c'était too much pour moi.

La seule chose que je retiendrai c'est qu'au final, "On est toujours le con de quelqu'un d'autre".

A mon sens, ça n'est au final qu'un coup de marketing bien tombé à l'approche des fêtes de Noël.

Je m'excuse auprès de Bob pour ce délai de quelques jours, cette fin fin d'année passe à une vitesse folle, mea culpa!!

30 novembre 2010

Maurice Gouiran, Franco est mort jeudi

franco_est_mortQuatrième de couverture : « Le 20 novembre 1975, Franco meurt au petit matin à Madrid. Lorsqu’Élisa, réfugiée espagnole, apprend la nouvelle à la Manufacture des Tabacs de la Belle de Mai, c’est son passé, tragique et douloureux, qui ressurgit brutalement.
L’été 1936 à Madrid, l’hiver 1938 à Barcelone, la Retirada — cette longue cohorte de désespérés, cette horde de vaincus, de malades, de blessés fuyant l’Espagne et parqués sur la plage glaciale d’Argelès — la mystérieuse disparition de Ramon, son père, alors officier dans l’Armée Populaire Républicaine… Une foule d’images et de vieux fantômes submergent alors ses jours et ses nuits…
35 ans plus tard, Élisa n’est plus et l’Espagne met fébrilement à jour les charniers du Franquisme. C’est Manu, son fils, un looser, un peu voyou, un peu paumé, qui, en recevant d’Espagne une lettre destinée à sa mère, va permettre à ce terrible passé de remonter à la surface. Mais Manu n’aurait sans doute pas été bien loin si sa route n’avait croisé celle de Clovis Narigou…
Clovis, qui de Marseille à Madrid démêle l’écheveau et tente de percer les mystères entourant la famille espagnole de Manu. Clovis qui enquête, pare les coups et pénètre le Barcelone de la grande époque, celui de Dali et de Picasso… Clovis qui découvre, ahuri, le camp de Karaganda et les horreurs de la guerre civile…
»

Merci aux Editions Jigal et à Blog-O-Book pour cette découverte.

C’est avec un regard de novice que je me suis plongée dans cette lecture, parce que je ne connais que très peu de choses sur la guerre civile espagnole (et sur la civilisation espagnole de manière générale d’ailleurs !) La citation de George Orwell comme une préface à l’histoire donne tout de suite le ton. Ce ne sera pas gai, on ne nous épargnera pas non plus.

J’ai aimé me plonger dans cette histoire de famille et dans certains aspects de la guerre d’Espagne abordés par  le prisme de cette famille dont on essaie de retracer le parcours après la Retirada les amenant en France puis à Marseille.

Le personnage de Manu et plus encore celui de Manu m »ont un peu agacé, le genre un peu de « losers » que t’as envie de secouer pour qu’ils se remuent un peu et sortent de leur espèce de fatalisme qui leur vaut de se fourrer dans tous les mauvais coups. Ce genre de personnes m’exaspère! Oui je fais preuve d’une grande intolérance à l’égard des personnes qui finalement ne montrent pas grande volonté à se sortir de leur misère que par le biais de coups fourrés … et après ils s’étonnent ! Fin de la parenthèse mais quand même quoi, ils sont vraiment exaspérants ces deux là. Et quand on voit la fin, on se dit qu’il n’y a plus grand espoir pour eux ! Honnêtement, ça ne vous exaspère pas vous ?

Par contre j’ai beaucoup aimé le personnage de Clovis ! Clovis (même si je ne partage pas vraiment sa vision/ son utilisation des femmes) m’a quand même beaucoup plus. J’espère un jour rencontrer un Clovis ! Un homme passionné, cultivé, un peu sauvage, droit dans ses bottes. C’est lui qui nous donne tout l’éclairage sur le non-dit de la guerre d’Espagne grâce à ses connaissances et à ses relations. Paola elle, nous montre que la guerre civile n’a pas que ravagé le pays, elle a d’abord divisé des familles, séparé des époux, des parents et enfants.

Pendant une grosse première moitié je me suis demandée pourquoi ce livre était classé dans la catégorie polar, mais finalement l’intrigue se met en place tout en dénonçant les profits faits par les franquistes lors des saisis de biens de « rouge » comme ils els appelaient si bien… Je ne vous en dis pas plus, ce serait révéler le nœud de l’intrigue.

De nombreuses références sont faites aux artistes de l’époque et notamment aux peintres, ça m’a donné envie d’aller farfouiller de ce côté.

Je pense que les férus de guerre civile espagnole ne seront pas satisfaits par ce roman mais pour la novice que je suis, c’était intéressant, bien documenté sans être trop détaillé. Le bon dosage en somme. Un coup de cœur donc pour le personnage de Clovis qui me poussera à découvrir d’autres titres de l’auteur et aussi pour Eliza, même si elle est déjà décédée depuis plusieurs années dans le roman, elle est très présente, le genre de femme que l’on aimerait être, forte et engagée.

Une très belle découverte donc !

26 novembre 2010

Christophe André & Muzo, Je guéris mes complexes et mes déprimes

je_gu_ris_mes_complexes_et_mes_d_primesQuatrième de couverture :

« Si vos phrases préférées sont: "Si seulement j'avais osé ", "Ça y est, cette fois c'est sûr, j'ai un cancer" ou encore « Le dimanche soir, j'ai toujours le cafard », ce livre est fait pour vous.
Petits complexes, manque de confiance en soi, coups de blues et autres angoisses peuvent nous gâcher la vie. Les solutions proposées ici vous aideront à retrouver le moral. Ce manuel souriant de psychologie propose une approche pédagogique et dédramatisée de nos petites et grandes faiblesses. »

Je suis tombée sur ce livre sur le blog de Val (mais j’ai un doute maintenant parce que je ne retrouve pas le billet sur son blog !) et le titre m’a donné envie, guérir ses complexes et déprimes ? qui n’en rêveraient pas ? Val a visiblement perçu que la jeune prof en détresse que je suis avait besoin d’un coup de pousse et me l’a offert pour mon anniv’ (avec un rouge à lève, lui aussi il peut guérir les complexes et déprimes, si si !)

Bon entrons dans le vif du sujet, le livre est découpé en quatre chapitres, et comme je suis originale je vais vous livrer mes impressions chapitre par chapitre.

Chapitre 1 : Je doute de moi. Manque de confiance et mésestime de soi.

Ce Chapitre était fait pour moi, j’ai donc fait attentivement le petit test et ai eu sans grande surprise un score quasi maximum, of course ! Les cas sont ensuite bien décris, toujours avec une pointe d’humour que ce soit via l’écriture ou les illustrations de Muzo. (bin oui c’est un manuel souriant de psychologie quand même). Christophe André nous donne des pistes de solutions. La procrastination (le mal dont je souffre, et que ceux qui diront que c’est pour éviter de dire qu’on est paresseux se morde la langue à cet instant) y est bien définie mais au final on ne nous livre pas de solution miracle ou nouvelle. L’écriture est fluide, les dessins sont drôles et décalés. Si les deux acolytes ne nous aident pas spécialement au moins ils dédramatisent la chose. C’est peut-être ça au final l’astuce : dédramatiser !

Chapitre 2 : J’ai peur de la maladie. Soucis pour sa santé et hypocondrie.

Je ne me suis pas sentie spécialement concernée par le sujet. J’avais d’ailleurs coché tous les faux au petit test contrairement au premier chapitre mais la lecture était plaisante donc je n’ai pas sauté le chapitre. Les mécanismes de l’hypocondrie sont explicités mais pas solutionnés.

Chapitre 3 : Je ne me plais pas. Image de soi, complexe et dysmorphobie.

J’ai trouvé que les causes des complexes étaient parfois un peu simplistes et pas forcément digne d’un grand homme de la psychologie. Aucun conseil finalement n’est donné pour mieux s’accepter, si ce n’est encore une fois de nous faire dédramatiser avec un humour principalement axé sur le sexe pour ce chapitre j’ai trouvé.

Chapitre 4 : J’ai pas le moral. Déprimes et dépressions.

J’ai trouvé que ce chapitre était le plus détaillé et documenté. On nous fait part des divers degrés de déprimes et des différentes humeurs de la dépression. J’ai été surprise par le fait que les électrochocs soient toujours recommandés et vu comme l’un des meilleurs moyen de guérir la déprime en 2010 ! Je comprends aussi maintenant ce que sont les maladies bipolaire et maniaco-dépressives. On emploie souvent ces deux mots à tort en fait.

En bref ce livre ne va pas révolutionner ma vie, ni dans l’immédiat guérir mes complexes et déprimes, par contre il est bourré d’humour, ça a été comme un shoot de vitamines à la lecture finalement. J’ai don passé un bon moment.

L’avis de Calypso et celui de Canel.

23 novembre 2010

Objectif PAL, le livre de Novembre: Solal d'Albert Cohen

solalQuatrième de couverture

Avez-vous lu Solal ? C'est la question que, ces jours derniers, je pose à tous ceux que je rencontre. Solal est un très grand livre, une oeuvre forte et riche. (Marcel Pagnol, Les NouvelIes littéraires)

Oeuvre désordonnée et magnifique, Solal mérite d'être lu et relu. Il possède les caractéristiques de la grandeur. Il dévoile au lecteur de nouveaux tréfonds de l'âme humaine. C'est le seul véritable critère de la grandeur. (New York Times)

Livre magnifique, bouillonnant de sève, d'une opulence barbare, d'une intelligence aiguë. Un talent extraordinaire. (Gazette de Lausanne)

Solal est un livre à nul autre pareil. C'est très rarement que surgit un roman qui soit l'oeuvre d'un génie évident. (San Francisco Chronicle)

Solal a été proclamé, par les critiques d'Europe et d'Amérique un grand roman, un chef-d'oeuvre. (The Times)

Un livre étonnant. Avec Solal, le roman contemporain s'éveille à une vie nouvelle, d'une originalité absolue. (Vossische Zeitung)

 

Pas de résumé du livre sur mon édition mais que des « critiques » élogieuses de la part des journaux… Heureusement Evène est là « Premier roman d'Albert Cohen racontant le parcours d'un jeune et brillant juif de Céphalonie ayant du mal à assumer son rôle d'ambitieux. Sur la route de son triomphe, oncles et cousins d'Orient sont là pour lui rappeler ses origines modestes, la précarité de son pouvoir et la dérision de tout ordre social. »

Le décor est donc planté. J’avais depuis quelques années envie de lire ce livre aux critiques élogieuses, (mais surtout parce qu’un jeune homme très charmant me le conseillait), et certes c’est bien écrit, l’histoire est sympathique mais je ne comprends pas au final tout cet engouement autour du personnage ! Solal restera donc pour moi un prénom que j’aime beaucoup mais pas LE personnage de littérature ! Oui Solal est beau, ambitieux, d’abord enfant ingénu puis amoureux contrarié. Solal c’est aussi le symbole de l’homme déraciné, de la passion de la folie. Oui je crois que j’aurais pu moi aussi vibré pour Solal mais en même temps, dans la seconde moitié du livre je l’ai trouvé détestable ! Autant je me suis laissée emportée par sa candeur et son envie de s’élever au début, autant à la fin je l’ai trouvé arriviste et sans pitié, détestable. Il renie tout ce qu’il est au début. Il mène une double vie, il mène une vie de faste qui le conduira à la déchéance, à se perdre lui-même, à perdre son amour propre. Dans ces moments là j’avais envie de la gifler (oui oui !)

Je suppose que le livre étant parut dans les années 30, les sujets qu’il aborde ont été mis au devant de la scène avec la montée de l’antisémitisme et donc les questions de religions, de sionisme, de déracinement avaient alors tout leur sens. Mais moi ça ne ‘ma pas plus touchée que ça, ni interpellée à vrai dire.

Et puis j’ai trouvé les frasques de son oncle et amis complètement loufoques voire ridicules. Cette lecture m’a laissée assez perplexe. Je reconnais bien évidemment le talent d’écriture de Cohen mais n’ai au final pas accroché plus que ça aux personnages. J’en suis, je crois, la première déçue !

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16 novembre 2010

Philippe Besson, La trahison de Thomas Spencer

la_trahisonQuatrième de couverture : « Paul Bruder et Thomas Spencer sont nés le même jour. Ce hasard va les rendre inséparables. Sur les rives du Mississippi, les deux jeunes Américains liés par une amitié exceptionnelle vivent une jeunesse insouciante, à l'abri de l'agitation du monde. Jusqu'à ce que l'effervescence des années 1960 les rattrape. Mais surtout, Paul et Thomas vont croiser la route de Claire MacMullen, une jeune femme libre. Donc dangereuse. Dans une période troublée, la part obscure des individus se révèle. Et peut même les conduire à commettre l'irréparable. »

Quand les Editions 10-18 offre un livre pour l’achat de deux je cours ! Oui parce que voyez-vous j’aime les couvertures proposées par ces éditions ! C’est d’ailleurs la couverture qui m’a d’abord tapé à l’œil ! et Ô joie, Ô bonheur quand j’ai lu la quatrième de couverte : ça se passe dans les sixties ! Cette décennie tant chérie parce que très riche culturellement, historiquement, socialement (fin bref vous avez compris ;) ) et Ô joie, Ô bonheur ça semble être ce que je classe dans le « roman d’apprentissage » vaste sujet mais les ingrédients sont réunis, deux garçons insouciants qui vont grandir au fil des pages dans un contexte marqué des évènements historiques. Et en plus ça se situe dans l’Amérique profonde du sud. Perfect ! et bien oui perfect ! J’ai vibré au fil des pages avec Paul et Thomas, j’ai rêvé grandir avec eux. Et puis ces deux garçons ne pouvaient qu’avoir un destin tragique, ils sont nés le jour du bombardement d’Hiroshima, ont été bercé par le McCarthysme et sa chasse aux sorcières, les parents de Paul sont de « bons » américains moyens, aux idéologies sudistes (suprématie blanche, travail et patriotisme). Thomas est quant à lui moins traditionnaliste, élevé seul par sa mère il ne partage pas les idées de la famille Spencer mais ne s’oppose pas non plus directement à leurs idées. Il laisse un peu dire mais nous fait part à nous lecteur de ses impressions sur son époque. Le mieux au final c’est de vous faire partager quelques extraits que j’ai relevé :

« Voilà, à dix ans, j’ai appris en une seule phrase, prononcée sur un ton désolé et néanmoins badin, tout le racisme du sud. »

«  Cette année 59 n’a pas seulement marqué la fin d’une décennie. Elle a signé aussi le décès d’une époque. »

A l’arrivée de la télévision : « Nous avions été heureux sans savoir et dorénavant, il nous faudrait nous battre pour continuer à l’être alors que nous savions. » à travers Thomas, l’auteur essaie de nous faire comprendre l’impact  qu’a pu avoir la télévision sur les familles américaines. Celle-ci s’est largement diffusée dans els foyers au milieu des années soixante et cela a notamment coïncidé avec d’abord l’assassinat de Kennedy puis les images de la guerre du Vietnam. Avant l’arrivée de la télévision les gens étaient plus ou moins au courant des évènements dans le monde par le biais de la presse, mais là les évènements s’invitaient quotidiennement chez eux, ils ne pouvaient donc plus feindre de ne pas savoir.  C’est ainsi qu’il ajoutera plus tard « Chaque américain st capable de dire où il se trouvait et ce qu’il faisait le 22 novembre 1963, aux premières heures de l’après-midi. » J’ai l’impression que pour ma génération, c’est également vrai pour le 11 septembre 2009. Je crois que je peux retracer le reste de ma journée à partir du moment où j’ai appris les évènements.

« James Meredith n’était pas un dangereux criminel, pas un repris de justice, pas un agitateur professionnel, pas un exhibitionniste pervers. Il n’était qu’un étudiant assez méritant, n’aspirant qu’à poursuivre dans le calme sa scolarité. »

« Je me demande parfois quelle femme elle est aujourd’hui. Oui, que deviennent ceux que nous avons aimés et perdus ? »

« On peut sans doute mieux employer son temps libre : préparer son avenir ou, au contraire mordre à pleines dents dans l’instant présent ; se mobiliser pour quelques causes ou travailler à son propre destin ; rencontrer de nouvelles têtes, élargir son horizon, lire tous les livres, voir tous les films. Moi, je ne le regrette pas. C’était la vie aussi, cette inutilité, ces heures inoccupées. C’était notre vie. »

« La vie, c’est cela. Une résignation muette au malheur et un consentement à la facilité. »

Vous l’aurez donc compris, j’ai beaucoup apprécié cette lecture, c’est donc un coup de cœur réussie encore une fois pour les éditions 10-18 ^^.

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