Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Notes de lecture
3 mai 2011

Emile Zola, La Curée

 

la_cur_eQuatrième de couverture

« La curée désigne en vénerie la part de la dépouille animale que l'on réserve aux chiens après le trépas de la bête. C'est ici, dans ce deuxième tome des Rougon-Macquart, la ruée servile vers les richesses du Second Empire dont chacun veut sa part, dans une succession d'images saisissantes : une clique d'aventuriers attablés à la France et distribuant les miettes, Paris souillée, éventrée et bientôt vautrée, complice de sa fête, " l'orgie des appétits et des ambitions ", la satiété et l'inassouvissement, la double fièvre de l'or et de la chair. »

(ce résumé vient d’une édition plus récente du Livre de Poche que la mienne)

 

Le livre s’ouvre sur des mondanités et  nous donne un aperçu du beau monde qui se promène en voiture dans Paris. Ce premier chapitre est consacré à deux personnages : Maxime et sa belle mère, mais qui sont-ils ? au début il est difficile de le dire, j’avoue que j’étais assez perdue n’ayant pas de résumé, ni l’arbre généalogique des Rougon-Macquart à portée de main !

On obtient les explications un peu plus tard, Aristide Saccard n’est autre qu’Aristide Rougon qui a fait changer son nom, fils de Pierre Rougon et frère donc de Sidonie et Eugène Rougon ! Aristide est donc arrivé à Paris avec son épouse qui mourra peu de temps après, il épouse une seconde femme : Renée, et fait revenir son fils laissé en pensionnat à Plassans.

Ce second volet met l’accent sur l’avidité des personnages, celle d’Aristide d’abord avec son besoin de gagner toujours plus d’argent, ses spéculations sur les grandes constructions de Paris, l’impression qu’il laisse de tirer toutes les ficelles de l’administration. Avidité que l’on retrouve chez Renée, très dépensière contrairement à son mari qui lui ne fait que spéculer, et vendre pour gagner plus d’argent. L’avidité chez Renée se manifeste par le biais de ses toilettes, toutes plus exubérantes les unes que les autres, ses bijoux, la décoration de son intérieur mais aussi la passion dont elle dispense son amant. Chez Maxime, le fils l’avidité est plus subtile, il semble plus malin que les deux autres, il prend ce qu’on lui donne, devient le favori des dames du monde, l’ami, le confident mais au final il reste lui aussi dominé par ce besoin d’argent … Le titre est donc parfaitement choisi et les personnages secondaires ne sont pas en reste.

Comme pour chacun des livres faisant partie des Rougon-Macquart, Zola ancre ses personnages dans un contexte historique qui donne sa couleur à chacun des romans. Ici nous sommes toujours sous le  Second Empire et c’est la transformation de Paris dont nous sommes les témoins : la démolition, les grands boulevards et les grandes constructions. J’avoue avoir été un peu perdue dans les explications concernant les expropriations !!

Ce tome m’a moins plu que le premier mais j’ai quand même admiré les nombreuses description des toilettes, des intérieurs, des rues et des manigances des uns et des autres.

La suite au prochain épisode ;)

Publicité
Publicité
28 avril 2011

Jean-Philippe Blondel, Le baby sitter

le_baby_sitterQuatrième de couverture:

"Dix-neuf ans. Étudiant. Pas d'argent. Pour pouvoir remplir son frigo et s'amuser un peu, il n'y a guère de solutions. Travailler dans un fast-food. Surveiller les activités périscolaires. Ou opter pour le baby-sitting. C'est ce que choisit Alex, finalement. Mais lorsqu'il dépose son annonce à la boulangerie du coin, il est loin d'imaginer la série de personnages qu'il va rencontrer, et à quel point cet emploi va modifier sa perception du monde. Il ne peut surtout pas se douter combien sa présence va influer sur la vie de ses nouveaux employeurs. Parce que, au fond, ce que l'on confie à un baby-sitter, pour quelques heures, c'est ce que l'on a de plus précieux - ses enfants, sa maison, le coeur même de son existence.

Un roman sur les liens que l'on tisse et sur ceux que l'on tranche - et sur cette humanité qui tente, bon an mal an, de tenir et d'avancer, en rêvant de courir et de dévaler les pentes."

 

Le baby-sitter nous permet de faire une incursion dans la vie des gens que l’on croise tous les jours sans forcément leur prêter attention, de nos voisins de palier ou de la boulangère du quartier, ce livre parle des « vrais gens » j’ai envie de dire.

Les personnages de Jean-Philippe Blondel sont soignés, je n’ai à aucun moment eu l’impression d’avoir affaire à des clichés, la femme divorcée, l’étudiant fauché, le père débordé. Non, chacun a sa propre personnalité, intervient à sa façon dans l’histoire. Alex va changer quelque chose dans la vie de tous ses employés et chacun de ses employés va lui apporter quelque chose également.

Ce roman nous parle des liens étroits qui se tissent entre les gens, de l’amitié qui naît là où on ne s’y attendrait pas, et surtout de l’avenir, des différents chemins que l’on prend et de leurs conséquences, des regrets ou remords causés par les choix que nous faisons. Vous ne vous êtes jamais demandé vous «  qu’est ce que je serais devenu(e) si j’avais pris telle ou telle direction étant jeune ? »

Au final Alex nous montre qu’il faut savoir prendre ce que l’on nous donne, sans toujours essayer de comprendre pourquoi.

Quelques extraits :

« Alex voit scintiller devant lui, dans cette rue ensoleillée, toutes les vies possibles qui s’offrent encore à lui et auxquelles, année après année, il faudra qu’il renonce- souvent sans y penser, souvent avec soulagement, parfois avec regret. Il pense à Mélanie, à Marc, à Irina. A tous ces vieux qui l’entourent et qui referment les portes des existences qu’ils auraient pu mener. A ce moment-là, Alex veut rester jeune. Rester jeune à tout prix. »

«  Ce qui m’attire ce sont les films qui racontent els vies que j’aurais pu mener si j’avais pris une voie différente. »

« Et maintenant, ce sont eux qui proposent. Mes employeurs. Mes aînés. Des gens avec lesquels je ne suis pas sûr qu’on puisse parler d’amitié. Est-ce qu’on peut vraiment être amis avec vingt ans de différence ? Est-ce que l’expérience accumulée et le temps qui creuse et amplifie tout ne sont pas un obstacle rédhibitoire ? D’ailleurs, est-ce que c’est si important que ça de mettre un nom sur les sentiments, l’amitié, l’amour, tout se mélange tout le temps non ? »

 

Le billet de Will.

26 avril 2011

Olivier Adam, Le coeur régulier

le_coeur_r_gulierQuatrième de couverture:

"Vu de loin on ne voit rien », disait souvent Nathan. Depuis la mort de ce frère tant aimé, Sarah se sent de plus en plus étrangère à sa vie, jusque-là « si parfaite ». Le coeur en cavale, elle s’enfuit au Japon et se réfugie dans un petit village au pied des falaises.

Nathan prétendait avoir trouvé la paix là-bas, auprès d’un certain Natsume. En revisitant les lieux d’élection de ce frère disparu, Sarah a l’espoir de se rapprocher, une dernière fois, de lui. Mais c’est sa propre histoire qu’elle va redécouvrir, à ses risques et périls.

Grâce à une écriture qui fait toute la place à la sensation, à l’impression, au paysage aussi bien intérieur qu’extérieur, Olivier Adam décrit les plus infimes mouvements du coeur et pose les grandes questions qui dérangent."

 

Sarah part au Japon sur les races de son frère décédé quatre mois plus tôt. Elle va alors en profiter pour faire le point, réfléchir sur sa vie qui semble aseptisée.  La vie « marginale » du frère s’oppose à la sienne, propre, blanche, et bien rangée. Un mari, deux enfants et une vie qui ne fait pas de vagues, qui suit son cours.

Deux narrations sont enchevêtrées, celle du voyage au Japon, des réflexions de Sarah et des rencontres qu’elle fait là-bas, puis  celle plus tôt juste après le décès du frère. Les deux sont étroitement liées, se complètement et permettent de s’expliquer.

J’ai dans ce récit retrouvé le thème qui apparaissait en filigrane dans Je vais bien ne t’en fais pas, la vie trop ordinaire de banlieue pavillonnaire, le vide que l’on essaie de remplir dans le couple par une espèce de « normalité ». Un, mari, deux enfants, une belle maison et un emploi, est-ce que ça suffit à être heureuse ? Au final Sarah dans sa fuite au Japon pour comprendre la mort de son frère apprendra à se comprendre elle-même, comprendre ce qu’elle désire vraiment.

Ce roman permet de s’interroger sur ce qu’on veut au fond de nous, ressembler à tout un chacun parce que quelque part la société l’impose ou s’écouter.

Les personnes que Sarah rencontre au Japon sont également touchantes, perdues et recueilli par un homme qui offre un refuge, du temps.

J’ai retrouvé une écriture touchante et simple, du coup je me suis acheté Les vents contraires et je pense lire encore d’autres Olivier Adam.

abc_challenge

(8/26)

20 avril 2011

François Mauriac, Genitrix

genitrixQuatrième de couverture:

"Mathilde Cazenave morte, sa belle-mère jubile : elle va pouvoir reconquérir totalement son fils bien-aimé. Félicité a tort de se réjouir trop vite, car, sur le visage apaisé de la jeune morte, Fernand entrevoit ce qu’aurait pu être le bonheur avec Mathilde. Qui l’a empêché de s’entendre avec elle, sinon sa mère ? Vieil enfant égoïste et gâté, il se retourne alors contre cette « genitrix » coupable de l’avoir trop choyé. Défaite temporaire dont François Mauriac analyse les phases avec une lucidité sans complaisance dans ce roman âpre et poignant, une de ses œuvres les plus célèbres."

Cette histoire ne me restera pas bien longtemps, je l'ai appréciée et j'ai bien sûr apprécié la plume de Mauriac mais ça ne m'a pas marquée plus que ça. J'ai eu de la pitié pour Mathilde qui se meurt seule dans sa chambre, et de la pitié pour cet homme qui a cinquante passés vit encore chez sa mère. Pas de pitié pour la mère par contre qui infantilise son fils parce qu'elle ne vit qu'au travers de lui, parce que pour elle enfant rime avec possession. Décidément mes lectures en ce moment ne donnent pas du tout envie de fonder une famille, entre la mère qui se sacrifie de Katarina Mazetti et la mère autoritaire de Mauriac, quels tableaux de la maternité. D'ailleurs pour Félicité, Mathilde est inapte à aimer son fils puisqu'elle est incapable de lui donner un fils. Elle la tient responsable de sa fausse-couche et son incapacité à devenir mère montre une infériorité flagrante pour sa belle-mère. D'ailleurs si on y regarde de plus près, Mauriac ne fait pas non plus la part belle au mariage. Certes à l'époque les mariages arrangés étaient de mise mais la Mathilde elle voulait se marier uniquement pour ne plus dépendre de ses bienfaiteurs.

Avec tout ça je devrais finalement être heureuse d'être célibataire (oui parce que j'ai bien peur que mon prochain billet ne vienne pas redorer le blason du couple, décidément!)

objectif_pal

(9/56)

5 avril 2011

Virginie Despentes, King Kong Théorie

king_kong_theorieQuatrième de couverture:

« J'écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n'ont pas envie d'être protecteurs, ceux qui voudraient l'être mais ne savent pas s'y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l'idéal de la femme blanche séduisante qu'on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu'il n'existe pas.

En racontant pour la première fois comment elle est devenue Virginie Despentes, l'auteur de Baise-moi conteste les discours bien-pensants sur le viol, la prostitution, la pornographie. Manifeste pour un nouveau féminisme. »

Bon je savais à qui m'attendre vu la quatrième de couverture et pour avoir lu Baise-moi et Mordre au travers, mais bon les mots crus me sautent toujours un peu au visage au début puis après je m'y habitue un peu. Le livre est découpé en plusieurs volets par thématique des violences faites aux femmes au travers du viol, de la pornographie et de la prostitution, de la réaction des gens "bien pensants" par rapport à ces trois prismes, et de la réaction des gens par rapport aux réactions des femmes victimes de viol, prostituées ou actrices porno. Virginie Despentes casse les idées reçues, démonte l'hypocrisie.

Elle évoque également la place qu'est réservée aux femmes dans le monde littéraire considérant qu'elles sont toujours jugées via leur sexe. Je n'ai parfois pas trop su sur quel pieds danser, j'aieu l'imrpession que parfois l'auteur revendiquait son droit à penser/ réagir/ se comporter différemment parce qu'elle est femme, et parfois qu'elle mettait en avant le fait qu'on ne doive pas distinguer une femme d'un homme.

J'ai cependant aimé le fait qu'elle s'applique à définir ce qu'est au final la féminité et ce qu'on met au final derrière ce mot. Un ressenti personnel? une apparence physique? Le regard des autres?

Si j'ai parfois été mal à l'aise voire énervée par certaines idées, ou carrément le style d'écriture, ça reste tout de même une lecture intéressante et je suis tombée d'accord avec certaines des aberrations qu'elle soulève.


Publicité
Publicité
1 avril 2011

Alain Rémond, Et puis un jour j'ai entendu Bob Dylan

dylanQuatrième de couverture: "Avec Dylan, je suis sauvagement subjectif. Je suis de son côté. Je lui passe tout (presque tout). Je lui pardonne tout (presque tout). Je n'ai aucune distance. Alors qu'il faudrait, je le sais bien. C'est comme une maladie. Grave, si ça se trouve. Une névrose obsessionnelle. Il faudrait que je me soigne. Mais je n'en ai pas la moindre envie. Si c'est une maladie, je la chéris"

 

Il y a quelques semaines Blog-O-Book en partenariat avec les Editions JBZ & Cie proposait un livre sur Bob Dylan j’ai donc sauté dessus. (Je ne vous ressors pas le couplet habituel sur mon amour pour les sixities !)

Ce livre est d’un genre assez particulier alliant à la fois une mini biographie sur Dylan et une autobiographie de l’auteur par le prisme de Dylan. A 65 ans, Alain Rémond s’interroge sur son attraction pour l’interprète américain qu’il écoute depuis plus de vingt ans.  Il retrace donc à la fois son parcours à lui et celui de son « idole », dans un ordre qui n’est pas forcément chronologique puisque quand il a découvert Dylan il avait déjà réalisé plusieurs albums.  Il apprécie d’abord ses musiques avec la guitare électrique qui à l’époque étaient décriées par ses fans de la première heure. Le passage de la guitare sèche à la guitare électrique était pour eu une sorte de trahison.  Pour ces fans, Dylan est mort avec les années soixante.

L’auteur nous mène donc sur les pas des prédécesseurs de Dylan, Woody Guthry notamment qui a eu une grande influence sur le chanteur, d’Allen Ginsberg et de Jack Kerouac. Il essaie de nous faire ressentir un peu les chansons, en nous évoquant de nombreux titres, en écrivant d’ailleurs des extraits de certaines chansons. Celles-ci sont traduites, j’aurais aimé avoir également la version originale. Et j’aurais encore plus aimé pouvoir les écouter à ce moment, comme si le livre pouvait être livré avec un cd ^^ .

J’ai été étonnée par le fait que Dylan n’est pas écrit sur le conflit avec le Vietnam parce que j’étais persuadée du contraire !! Il a d’ailleurs dis à ce sujet :

«  Au fond toutes ces chansons de dénonciation, de « contestation », sont la face négative de son désir intense de voir les hommes libres, heureux dans leur peau sans vouloir emprunter celle des autres ni être obligé de l’emprunter. La guerre, l’injustice sociale, le racisme, la publicité, l’intoxication idéologique, la pression sociale, la fausse culture, tout cela nous vole à nous-mêmes, nous conduit au nivellement, à l’abrutissement, à la mort de notre personnalité propre. Il faut du courage, de la détermination, pour conquérir le droit d’être soi-même, simplement, véritablement. »

Je suis d’accord avec la fin du paragraphe mais je ne vois pas en quoi dénoncer quelque chose, protester ou simplement montrer son désaccord par le biais d’une chanson vous enlève votre propre personnalité.

De nombreux parallèles sont faits avec le poète Arthur Rimbaud dont Dylan s’est beaucoup inspiré, Rémond nous cite donc également Rimbaud, ou nous cite Rimbaud cité par Dylan. Le livre est vraiment bien documenté, il nous fait vraiment ressentir la passion de l’auteur, à la fois pour la musique mais également pour l’homme qu’a été et qu’est devenu Dylan au fil des années. S’il critique parfois son parcours, il y reste tout de même fidèle et nous montre toute l’admiration qu’il a pour lui malgré ses mauvais côtés, notamment la manière dont il a traité Joan Baez.  J’ai trouvé ça parfois touchant.

Il y a une ou deux allusions à Suze Rotolo, la compagne de Dylan qui a elle aussi écrit un livre sur l’artiste, livre que j’ai lu et beaucoup apprécié. ( Le temps des possibles) mais je ne me souviens pas par contre qu’elle ait fait une quelconque référence à Rimbaud. Au final cette idée était assez controversée.

Je pense que je ne connais au final que la période sixties de Dylan. Rémond évoque tout un pend  de son histoire que je ne connais pas, le revirement de Dylan à la fin des années soixante-dix, il se convertit au christianisme et prêche à travers ses chansons. Puis vient l’album Oh Mercy dans els années quatre-vingts, cette album est considéré comme l’album de la renaissance après la rencontre de Dylan avec le chanteur de U2 Bono.

Et comme à chaque fois que je lis quelque chose sur la période je me dis que j’aurais aimé y être dans els sixties, partager le sentiment de Rémond et connaître toutes ces choses.

En bref donc, ce fût une lecture très agréable, qui m’a donné envie d’écouter  les albums plus récents que je ne connais pas du tout, de réécouter les anciens albums et de voir les différents films qui ont été réalisés sur Dylan. Merci donc à BoB et aux éditions JBZ & Cie !

Je vous laisse méditer sur ce second extrait :

« Plus Dylan vieillit, plus nombreux sont les jeunes qui l’écoutent, le découvrent, se reconnaissent en lui, viennent le voir en concert. Sous son chapeau, derrière son piano, il est à jamais ce jeune homme qui ne cesse de chanter la naissance du monde. Avec lui ils refont toute l’histoire, celle d’avant leur naissance. Pour mieux comprendre ce qui est en train de  naître, d’apparaître, là, sous leurs yeux. »

images


8 mars 2011

Eric Emmanuel Schmitt, Oscar et la Dame Rose

oscar_et_la_dame_en_rose_eric_emmanuel_schmittPrésentation de l'éditeur

"Voici les lettres adressées à Dieu par un enfant de dix ans. Elles ont été retrouvées par Marie Rose, la dame rose qui vient lui rendre visite à l'hôpital pour enfants. Elles décrivent douze jours de la vie d'Oscar, douze jours cocasses et poétiques, douze jours pleins de personnages drôles et émouvants. Ces douze jours seront peut-être les douze derniers. Mais, grâce à Mamie Rose qui noue avec Oscar un très fort lien d'amour, ces douze jours deviendront légende."

Chaque jour Oscar écrit une lettre à Dieu, pendant douze jours, ces douze journées vont représenter dix ans de la vie d'un homme. Chacune des journées sera donc un parallèle avec le déroulement d'une vie et ses différentes étapes. Je trouve le concept assez sympa (sauf pour le destinataire des lettres en fait).

L'histoire est émouvante, surtout les relations entre Oscar et cette vieille dame qui vient lui tenir compagnie à l'hôpital. Une amétié sincère née entre les deux personnages. Elle ne luit ment pas sur sa santé et essaie de lui changer les idées en ne le regardant pas comme un malade. J'ai trouvé ses récits sur le catch un peu ennuyeux, j'imagine que oui ce sont les préoccupations d'Oscar mais à lire cen'était pas spécialement intéressant.

Le côté lettre à Dieu quant à lui me laisse assez sceptique et n'a pas particulièrement touché le coeur de l'athée que je suis... Et je trouve que l'auteur verse un peu trop dans els bons sentiments quand il est question de religion.

Une histoire qui se lit très rapidement, touchante mais pas transcendante non plus.

25 février 2011

Alexandre Dumas, Vingt ans après

IMGP1312Résumé du livre :

"Vingt ans ont passé, les quatre amis ont toujours la même amitié, même si leurs priorités sont, elles, différentes : Athos a un fils Raoul, Porthos pense à son titre de noblesse, Aramis a ses intrigues amoureuses et d'Artagnan sert le cardinal Mazarin, de plus en plus impopulaire. Néanmoins leur solidarité et leur envie sont toujours au rendez-vous pour vivre des aventures en France ou même en Angleterre"

C'est cinq ans après Les trois mousquetaires que je me suis plongée dans ce second volet écrit par Alexandre Dumas. Comme l'indique le titre, on retrouve les quatre vingt années plus tard. Chacun a poursuivi sa route, Athos et Porthos vivent chacun sur leurs terres, Aramis est devenu abbé et seul D'Artagnan est resté mousquetaire au service du roi. Vingt années se sont écoulées mais ces quatre mousquetaires ne semblent pas avoir vieilli, ils sont toujours aussi alertes, prêts à dégainer leurs épées pour défendre la veuve et l'orphelin. On les retrouve d'abord opposés, chacun défendant sa cause, d'un côté D'Artagnan et Porthos, de l'autre Athos et Aramis. D'artagnan m'a parfois agacée, et j'ai trouvé presque tout au long de l'histoire Aramis assez antipathique, mais j'ai été touchée par la simplicité de Porthos et la générosité d'Athos. Au final les quatre hommes se complètent et s'équilibrent. On est toujours prêt à embarqué dans leurs aventures plus abracabantesques les unes que les autres, et si donc les personnages ont vieilli, la plume de Dumas est restée intact. C'était un vrai régal de replonger dans cette écriture, qui n'est pas sans rappeler un certain Cervantes. Dumas se sert avec brio du contexte historique pour tenir le lecteur en haleine, et même s'il arrange l'Histoire pour servir son histoire, c'est toujours intéressant de se réapproprié l'histoire de France mêlée ici à celle de l'Angleterre, j'avoue que tout ça est bien loin pour moi maintenant!!

J'ai donc passé d'agréables moments en compagnie des quatre hommes, les personnages féminins y sont bien moins présents de dans les Trois mousquetaires, excepté Anne d'Autriche et aux quelques autres grandes dames de La fronde, la figure de Milady n'étant plus de la partie, les femmes perdent un peu de leur importance. D'ailleurs Anne d'Autriche est totalement sous la coupe du Cardinal Mazarin. Les méchants ne sont donc pas forcément ceux auxquelles on s'attendrait en premier lieu ...

Et puis il y a aussi donc l'apparition d'un nouveau personnage: Raoul qui sera central dans le Comte de Bragelonne, que je lirai volontiers!

En bref, une très bonne lecture mais je n'en attendais pas moins de toute façon :)

objectif_pal  abc_challenge

(6/56)                                         (5/26)

Le_defi_1000

(1/1)

23 février 2011

Michèle Lesbre, Le canapé rouge

Le_Canap__RougePrésentation de l'éditeur:

"Dans le transsibérien qui la conduit à Irkoutsk, tandis que défilent les paysages, Anne songe à l'amitié qui la lie à une vieille dame, Clémence Barrot, laissée à Paris.

 

Elle lisait à cette ancienne modiste la vie de femmes libres et courageuses telle Olympe de Gouges, auteur de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne... Et partageait avec elle des souvenirs tendres et douloureux: ceux des amours passées... Le dixième livre de Michèle Lesbre est un roman lumineux sur le désir, un texte limpide sur le bonheur de vivre."

 

Ce livre ne m'a pas laissé grande impression, il évoque certes l'attachement de deux personnes de générations tout à fait différentes, le voyage en train apparaît comme un voyage initiatique à travers lequel la narratrice va évoluer, il est le symbole d'un passage d'un état à un autre. Ce voyage renforce par l'absence l'attachement d'Anne pour sa vieille voisine. J'ai trouvé cet attachement assez émouvant mais en même temps je me suis demandé ce qu'Anne allait faire au fin fond de la Russie, ce 'nest pas bie clair, qu'attend-elle au final en espérant retrouver l'homme qu'elle a aimé? J'ai donc été vraiment déçue par ce voyage qui ne m'a pas donné à voir les paysages russes auxquels je m'attendais en fait. Je suis complètement passée à côté!

J'ai tout de même relevé deux passages qui m'ont plu:

" Je trouvais [...] chez Dostoïevski ce que je croyais lire sur certains visages, l'histoire éprouvante de ce pays, la sombre humeur, sa démence, sa cruelle sauvagerie, sa grandeur aussi, une tempête figée dans les yeux gris-bleus des russes."

" J'ignorais ainsi quelle rue elle avait rayé de sa carte intime, mais je la comprenais, je pourrais tout à fait renoncer à un pays si l'homme avec qui je l'avais visité venait à disparaître."

objectif_pal  abc_challenge

(5/56)                                 (4/26)

11 février 2011

Objectif Pal de Février: Erik Orsenna, Deux étés

deux__t_sPrésentation de l'éditeur:
"Une île au large de la Bretagne. Des étés charmeurs qui s'éternisent devant la vaste étendue bleue saupoudrée de rochers roses. Et puis un jour, dans ce paradis, l'arrivée d'un jeune homme, Gilles, qui a accepté une mission impossible : traduire en français Ada ou l'Ardeur, le chef-d'œuvre intraduisible de Vladimir Nabokov. Impatience de l'éditeur, pressions d'un écrivain génial et insupportable... Ce sont finalement les voisins, les amis de passage, qui, sous l'impulsion d'une dame attendrie, vont entreprendre de venir en aide au malheureux traducteur. S'ensuivront deux étés d'aventure au coeur des mots.
Deux étés où la musique d'un texte va naître de la douceur de vivre, de l'harmonie environnante. De cet épisode étonnant et réel, Erik Orsenna, vingt et quelques années plus tard, a tiré un récit tout de poésie et d'humour, un apprentissage de l'enchantement".

J'avais envie de lire ce livre depuis que je l'avais envoyé lors d'un swap, et c'est donc également lors d'un swap que je l'ai reçu. La boucle est bouclée ^^.
J'ai tout de suite été emballée par l'ouverture du livre :

« Heureux les enfants élevés dans l’amour d’une île. Ils y apprennent au plus vite certaines pratiques utiles pour la suite de l’existence : l’imagination, la solitude, la liberté, voire une certaine insolence vis-à-vis de la terre ferme ; et guetter l’horizon, naviguer à voile, apprendre à partir...

 

Notre île.

 

De septembre à fin juin, dans la grisaille scolaire de Paris, nous ne rêvions que d’elle . Nous l’avions collée partout, dans nos chambres, derrière le rabat de nos pupitres, sans doute aussi à l’envers de nos paupières. Vers elle convergeaient nos projets d’amour ou d’aventure. En elle nous avions domicilié les héros de nos lectures, Robinson, bien sûr, mais aussi les Trois Mousquetaires, la Sanseverina, sans doute étonnée de se retrouver là, sur ces deux morceaux de granit exigus rongés par les courants.

 

L’île nous consolait de tout en même temps qu’elle nous faisait honte de nos faiblesses. Qui aurait pu nous éduquer mieux ?

 

Et l’île était notre seul patrimoine commun avec les adultes. Eux aussi avaient sa carte encadrée dans les bureaux d’assureurs, de médecins ou d’industriels du jouet. Eux aussi lui confiaient tous leurs songes un peu vastes, leurs besoins de rivages.

 

C’est dire la joie générale quand sonnait l’heure de partir pour elle. Je me souviens : la voiture s’appelait Frégate, une grosse Renault blanche. Dès la porte de Saint-Cloud, nous prenions la mer.

Nous aurions sautillé d’été en été comme de pierre en pierre d’un gué. Le reste de nos vies peut s’oublier sans regret. »

Je me suis pas mal interrogée sur le livre, est-ce une histoire vraie? de Quelle île s'agit-il? Mais au final le style de l'auteur ne m'a pas particulièrement plu. J'ai aimé les descriptions de l'île (mais trop peu nombreuses à mon goût, j'avais envie de voyager plus). J'ai aussi aimé les descriptions des gens qui sont classés en trois catégories hiérarchisées: les autochtones, puis les estivants et enfin les touristes.
L'histoire est louable en elle-même mais elle me paraît bien invraisemblable. Certaines digressions m'ont vraiment déplu, celles sur George Luis Borges notamment, mais que vient-il faire là?
Le personnage du livre de Nabokov habite vraiment l'histoire, les habitants de l'île font rvriment vivre Ada avec eux. J'ai donc vérifier pour m'éclairer un peu et oui le personnage principal qui traduit Ada est prénommé Gilles et c'est effectivement un Gilles qui a traduit ce livre, donc histoire vraie ou pas? Si quelqu'un pouvait m'éclairer je lui serai reconnaissante :)


En bref, la mayonnaise n'a pas vraiment pris, c'est dommage!

objectif_pal   abc_challenge

(4/56)                                    (3/26)

Publicité
Publicité
<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 > >>
Publicité
Archives
Publicité