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Notes de lecture
24 août 2015

Joyce Carol Oates, Petit oiseau du ciel

petit oiseau du ciel

Quatrième de couverture: 

"Krista a confiance en son papa. Elle sait qu’il n’a pas pu tuer Zoe Kruller. Pourtant, à Sparta, les rumeurs s’amplifient, la police s’en mêle, on parle de crime adultère. Krista aimerait comprendre pourquoi sa famille est ravagée par cette histoire sordide. Adolescente sacrifiée sur l’autel des erreurs paternelles, elle conçoit peu à peu un amour étrange et obsessionnel pour Aaron, le fils de Zoe…"

Je vous avez fait du teasing en vous annonçant un Joyce Carol Oates ... Deux semaines plus tard je me mets enfin à mon billet... 

J'ai beaucoup apprécié cette lecture, heureusement parce que je commençais à désespérer!! Krista, la jeune narratrice de la première partie du roman m'a beaucoup rappelé Rachel, narratrice de L'homme de la montage de Joyce Maynard, toutes deux pré-adolescentes ayant grandie dans une petite ville des Etats-Unis où le temps semble figé, toutes deux confrontées à la mort violente de jeunes femmes, les deux jeunes filles semblent peu enclines à s'intégrer aux jeunes gens populaires du collège, et nourrissent une fascination pour un personnage lié aux meurtres. L'une et l'autre ont grandi avec une figure paternelle très présente dans sa virilité, que ce soit par son statut ou son caractère, la différence bien sûr étant que là où le père de Rachel est du côté des "gentils", celui de Krista est suspecté de meurtre. 

Joyce Carol Oates nous donne à voir la vie bouleversée de deux familles, celle de Krista, dont le père est suspecté, et celle de Zoé Kruller, la victime. Dans chacune de ces familles des enfants, qui tentent tant bien que mal de survivre à cette tragédie, Ben et Krista, protégés par leur mère,  Aaron livré à lui-même. L'auteur dénonce à demi-mot le système judicière américain en insistant bien sur le fait que les suspects ne sont que suspects, mais que cela semble suffisant pour ne pas creuser plus loin l'enquête, après tout qui était cette Zoé Kruller à part une minable caissière? Parce que c'est ainsi qu'elle est perçue, sa féminité étant presque une façon de justifier sa mort,ne l'a-t-elle pas provoquée finalement? 

C'est ce que j'ai aimé dans ce roman, l'atmosphère lourde et pesante qui plane sur cette petite ville, les préjugés qui sont mis à nus, la lenteur de cette Amérique rurale...

Je profite de cette lecture américaine pour vous annoncer ma participation au Mois Américain qui a lieu en septembre...enfin je vais essayer, vu les rebondissements pour cette rentrée je ne me promets rien!!

 

objectif pal

 

(24/32)

challenge petit bac

(Animal: OISEAU)

 

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7 juillet 2015

Patti Smith, Just Kids

pattismith_justkids

Quatrième de couverture:

"C’était l’été de la mort de Coltrane, l’été de l’amour et des émeutes, quand une rencontre fortuite à Brooklyn guida deux jeunes gens dans la vie de bohème, sur la voie de l’art. Patti Smith et Robert Mapplethorpe avaient vingt ans ; elle deviendrait poète et performeuse, il serait photographe. À cette époque d'intense créativité, les univers de la poésie, du rock and roll et du sexe s'entrechoquent. Le couple fréquente la cour d’Andy Warhol, intègre au Chelsea Hotel une communauté d’artistes et de marginaux hauts en couleur, croise Allen Ginsberg, Janis Joplin, Lou Reed… 
Just Kids commence comme une histoire d'amour et finit comme une élégie, brossant un inoubliable instantané du New York des années 1960-1970. Avec pudeur et émotion, Patti Smith retrace l'ascension de deux gamins inséparables qui insufflèrent la même énergie à leur vie qu’à leur art."

En retard ... Je suis en retard... A la façon du lapin d'Alice aux Pays des Merveilles, je cours après le temps depuis deux semaines ... les fins d'années sont toujours blindées (de bbq et autres apéro hein, pas de boulot ...) le tout cumulé au déménagement dans une dizaine de jours, et aux travaux à boucler d'ici la fin de semaine, je ne sais plus où donner de ma tête ... Tout ça pour dire que je devais publier ce billet le 4 mais que ... 

Donc revenons à Patti Smith!! J'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture, et c'est sans grande susprise puisqu'il s'agit de ma période de prédilection, les sixties aux Etats-Unis!!! Patti n'est encore qu'une ado quasiment, lorsqu'elle débarque à New York avec sa petite valise, pas de boulot, et nullepart où aller, elle dormira quelques jours dehors ...Puis tout s'enchaîne, un petit boulot dans une bijouterie, elle fait la connaissance de Robert Mapplethorpe, et c'est ainsi que commence leur vie d'artistes bohèmes dans le New York des années soixantes. Ce roman est autant l'autobiographie de Patti que la biographie de Robert Mapplethorpe. Patti nous livre sans secrets le personnage complexe qu'était Robert, sa fibre créatrice, son talent, ses caprices et son amour pour Patti. A la fois muse, faire-valoir et en faisant preuve de beaucoup d'abnégation, Patti est celle qui aidera Mapplethorpe à percer dans le milieu artistique New Yorkais. Parallèlement, l'artiste se cherche, elle écrit, des poèmes d'abord puis des chansons. Chaque création des deux artistes se nourrit des personnes qui les entourent, de rencontres fortuites ou provoquées, de leur humeur, de ce qu'ils vivent. Une chose est certaine, ils ont connu la pauvreté, la misère, mais ce sont toujours rattachés l'un à l'autre pour avancer, avec pour seul objectif, vivre de leur art, et je dois dire que ça leur a plutôt réussi, même si malheureusement, Mapplethorpe est mort assez jeune. 

Ce récit fait par Patti Smith m'a donné envie de découvrir davnatage les deux artistes, pour moi, Patti était juste chanteuse et Robert simplement photographe mais ils ont fait bien plus que cela, et sont finalement tout deux des figures emblématiques de l'art du XXe siècle, au même titre qu'Andy Warhol ou Allen Ginsberg qu'ils ont d'ailleurs côtoyés. A lire donc si la période vous intéresse, vous ne serez pas déçus!

lire sous la contrainte

 

(lire sous la contrainte: un mot lié à l'enfance: Kids)

objectif pal

(21/32)

 

21 mai 2015

Anaïs Nin, Venus Erotica

venus erotica

Quatrième de couverture:

"Les lecteurs du célèbre journal d'Anaïs Nin savent qu'en 1950, sur l'instigation d'un mystérieux collectionneur, Henry Miller et Anaïs Nin écrivirent des " érotiques ". Longtemps, ces textes furent mis en sommeil. Depuis sa publication, ce livre n'a cessé de figurer sur la liste des best-sellers et la critique a accueilli avec enthousiasme ces textes particulièrement révélateurs du talent romanesque d'Anaïs Nin."

Je vous préviens, je suis en mode prude ^^ parce que contrairement au titre évocateur est plein d'érotisme c'est bien de pornographie qu'il est question dans ce recueil de nouvelles!! Je n'ai rien contre l'érotisme, voire un peu de pornographie mais quand même trop c'est trop!!! Si la bisexualité est au coeur de ce livre, plus particulièrement chez les femmes, et si quelques scènes sont émoustillantes, bien d'autres sont dérangeantes voire complètement écoeurantes!  Anaïs Nin ne nous épargne rien des pervertissements de la sexualité: pédophilie, inceste, viol, zoophilie et nécrophagie, pour moi ce sont clairement des limites à ne pas franchir!!! Suis-je trop prude, ou vous aussi vous vous demandez comment elle a pu être publiée, que ce soit à l'époque ou même de nos jours? Certes l'écriture est vraiment très belle, fluide et dans sa globalité plaisante à lire, mais what the fuck j'ai envie de dire??? C'est dommage, il n'était pas nécessaire d'en faire autant pour être lue non? 

lire sous la contrainte

 

(21e session: cosmos)

objectif pal

(17/32)

 

18 mai 2015

John Steinbeck, En un combat douteux

en un combat douteux

Quatrième de couverture:

" - Le soleil va bientôt se coucher. A la nuit, ceux de la ville vont peut-être laisser passer nos hommes, mais nous, ils nous arrêteront. Ils veulent notre peau. Alors, je veux que tu t'en ailles, dès que la nuit tombera, et que tu retournes en ville.

- Pourquoi ? Mac le regarda de côté, puis fixa de nouveau son regard sur le sol.

- Quand je t'ai amené ici, dit-il, je croyais que j'étais très fort, et je suis persuadé maintenant que tu en vaux dix comme moi, Jim. S'il m'arrive quelque chose, on trouvera facilement vingt types qui pourront me remplacer. Mais toi, tu as du génie pour ce genre de travail. Le parti ne peut pas te sacrifier ainsi ; pour une petite grève de rien du tout. Ce ne serait pas raisonnable. "

Ca me laisse toujours un peu perplexe ces livres dont la quatrième de couverture est une citation du roman, celle-ci en plus intervient presque à la toute fin du livre et ne dévoile à priori rien sur l'intrigue. Je ne suis vraiment pas douée pour les résumés mais en quelques mots, Mac est au parti communiste, il forme Jim qui vient d'entrer au parti également. A deux ils pousseront des ouvriers (des ramasseurs de pommes) à la grève pour réclamer un salaire plus élevé. En effet, la pratique du travail saisonniers, mais surtout journalier dans les années trentes aux Etats-Unis étaient très courante. D'anciens fermiers venus d'autres états, des travailleurs, des hommes pauvres de manière générale, se faisaient employer dans des fermes pour ramasseur les fruits, le coton, le tabac etc. en fonction des saisons ... La demande étant bien plus forte que l'offre (conséquence de la crise de 29 aux Etats-Unis), ces hommes travaillaient pour une misère, étaient souvent logés sur place, on déduisait logement, parfois nourriture de leur salaire ... Ils survivaient plus qu'ils ne vivaient.

C'est le sujet très prisé de Steinbeck, sujet bien développé dans son magnifique roman Les raisins de la colère. Dans En un combat douteux, Steinbeck s'attarde peu sur les conditions de vie de ces travailleurs, mais plus sur la manière d'amener un groupe d'ouvrier à se mettre en grève pour réclamer plus... Les grèves étaient sévèrement réprimées, et souvent inutiles dans la mesure où les patrons trouvaient toujours des travailleurs encore plus démunis pour faire le travail. Je trouve que ce roman est un bon complément aux raisins de la colère, et vraiment riche en "ficelles" sur les mécanismes de rebellion, effet de groupes, et quelque part de propagande. Je trouve que les moyens employés par Mac ne sont pas toujours très honnêtes. Il se sert de ses pauvres gens pour défendre sa cause, et comme l'indique le titre ses arguments, ou ses manières d'agir sont parfois douteuses, voire complètement fumeuses et en cela, j'ai eu un peu de mal. Si j'ai vraiment beaucoup aimé l'écriture, je suis restée très en dehors de l'histoire et des personnages. Il n'était pas bon être communistre aux Etats-Unis (et je pourrais je crois conserver cette phrase au présent), du coup je me demande si Steinbeck n'a pas écrit son livre de cette manière pour ne pas s'attirer les foudres des américains influents, même si à mon avis ce n'est pas vraiment son genre ... Après je ne doute pas que c'était aussi peut-être une façon d'agir pour le parti communiste, du genre peu importe les moyens du moment qu'on arrive à nos fins ... Je ne sais pas trop .. Et vous l'avez-vous lu? Comment voyez-vous la chose?

Challenge-classique-3

 

(classique de Mai)

objectif pal

(16/32)

 

26 avril 2015

Laura Kasischke, Les Revenants

téléchargement

Quatrième de couverture:

"Une nuit de pleine lune, Shelly est l’unique témoin d’un accident de voiture dont sont victimes deux jeunes gens. Nicole, projetée par le choc, baigne dans son sang, et Craig, blessé et en état de choc, est retrouvé errant dans la campagne. C’est du moins ce qu’on peut lire dans les journaux mais c’est une version que conteste Shelly. Un an après, Craig ne se remet toujours pas. Il ne cesse de voir Nicole partout… Serait-il possible que, trop jeune pour mourir, elle soit revenue ?"

 Je pressentais que j'aurai un peu les chocottes en lisant ce roman de Laura Kasischke donc j'ai attendu les vacances pour l'ouvrir. Pas mal de train devant moi et dix jours chez ma soeur, c'était donc parfait! Et j'ai bien fait parce que l'atmosphère du récit est pesante. J'avais peur que la quatrième de couverture ne dévoile trop d'informations mais non, c'est le point de départ du roman, qui est assez dense. Chaque chapitre se focalise sur un personnage, qui de près ou de loin est lié à l'accident de Craig et Nicole. La chronologie n'est absolument pas respecté, on oscille entre présent, passé immédiat, passé lointain sans prévenir, mais Kasischke est suffisamment clair dans ses propos pour que le lecteur ne se perde pas ni ne s'enmêle. J'ai beaucoup apprécié ces allers et venues dans le temps et dans les personnages. Chaque récit faisant écho au suivant, comme dans une caisse de résonnance. Plus le récit avance, plus le mystère s'épaissit, le fil est ténu entre réalité et fantastique, sans jamais en faire trop (je n'aime pas trop le fantastique), on s'interroge, on est perplexe, on devine à demi-mots, jusqu'aux cents dernières pages ou l'intrigue se dénoue fil par fil. Plus j'approchais de la fin, plus je voulais savoir! Je ne m'étonne pas que Kasischke ait reçu le prix des lecteurs pour son roman, le suspense est rondement mené, les personnages sont intéressants et sont à mon avis bien représentatifs des jeunes américains qui accèdent à l'enseignement supérieur. Kasischke soulève des questions sur le système universitaire américain mais surtout sur ces organisations un peu obscures que sont les sororités, qui ne font pas de cadeaux aux étudiants qui n'entrent pas dans le moule.

Je sais que Kasischke a quelques détracteurs sur la blogo, surtout depuis Esprit d'Hiver mais peut-être que ce titre-là pourrait en réconcilier certaines?

challenge petit bac

 

(la mort: REVENANTS)

objectif pal

 

(14/32)

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4 février 2015

James Lee Burke, Dans la brume électrique

dans la brume électrique

Quatrième de couverture:

"Une équipe de cinéma s'est installée à New Iberia pour y tourner un film épique sur la Guerre de Sécession, avec la star hollywoodienne Elrod Syes. Arrêté par Dave Robicheaux pour conduite en état d'ivresse, l'acteur affirme qu'il a vu, pendant le tournage d'une scène dans un marais, le corps momifié d'un Noir enchaîné.

Dave est tenté de croire à ce récit invraisemblable car, trente-cinq ans plus tôt, il a été le témoin impuissant de l'assassinat d'un homme de couleur par deux Blancs. Le corps n'avait jamais été retrouvé.

Le shérif se moque bien d'un crime vieux de trente-cinq ans. Mais lorsque Dave est face au squelette de la victime, il comprend que le souvenir de ce meurtre n'a cessé de le hanter... En fait, il comprend que la Guerre de Sécession ne s'est jamais arrêtée et que la bataille de New Iberia continue. Avec une rare violence"

J'ai toujours une petite appréhension quand j'ouvre un roman policier parce que ce n'est pas ce que je préfère, même si j'aime en lire de temps en temps. Là le contexte historique et le lieu de l'action ne laissait présager que du bon. C'est donc finalement avec plaisir que je me suis laissée happer par le bayou... Enfin pas trop parce que des jeunes femmes violées et torturées y sont découvert et c'est Dave Robicheaux qui est chargé de l'enquête, épaulée par le FBI, autant vous dire que les flics du cru ne peuvent pas blairer le FBI, alors quand ils leur envoient, une femme, issue de la communauté hispanique, c'est le pompon! Cette première enquête est très intéressante, elle soulève pas mal de questions quant à la corruption, aux pots de vins, et aux leins que peuvent avoir les "hauts placés" dans une petite ville américaine avec les "gangsters"du coin ... Mais Dave Robicheaux est un homme droit, honnête, qui n'a que faire des dignitaires de la ville et qui veut coffrer les responsables quoi qui lui en coûte ... C'est un peu carricaturale, et la couverture avec l'image de Tommy Lee Jones y contribue mais j'ai quand même beaucoup apprécié son personnage, sa relation avec sa famille et la relaiton qu'il construit avec Rosa (l'enquêtrice du FI). Les ficelles de l'intrigue sont difficiles à dénouer, le coupable est dévoilé assez tardivement même si on tourne autour de lui assez rapidement.

Là où je n'ai absolument pas été convaincue c'est avec la seconde enquête parallèle, celle autour d'un corps vieux de 35ans retrouvé dans le bayou lui aussi, un noir enchaîné sans ceinture ni lacets ... que Dave a lui-même vu se faire tuer à l'époque sans que jamais le corps ne soit retrouvé ... Mouais ok pourquoi pas ... Mais là ou ça m'a posé problème, c'est que les indices sont soufflés à Dave par une troupe fantôme de soldats datant de la guerre de sécession!! Ce qui aurait pu m'intéresser, m'a finalement ennuyée, j'ai eu l'impression que ce n'était qu'un prétexte pour parler du racisme du sud d'une part, et d'autre part pour tenter de dédouaner les soldats confédérés qui finalement se battaient pour conserver l'esclavage! Là où on aurait finalement pu avoir une histoire de fond, on n'a que les visions fantasmagoriques de l'enquêteur, et je trouve que ça ne colle pas non plus avec le personnage, son flair et sa mnière de mener l'enquête. C'est dommage!

 

lire sous la contrainte

 

( Météo: Brume)

objectif pal

(4/32)

28 novembre 2014

Nickolas Butler, Retour à Little Wing

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Quatrième de couverture:

«Ces hommes qui sont tous nés dans le même hôpital, qui ont grandi ensemble, fréquenté les mêmes filles, respiré le même air. Ils ont développé une langue à eux, comme des bêtes sauvages.»

Ils étaient quatre. Inséparables, du moins le pensaient-ils. Arrivés à l'âge adulte, ils ont pris des chemins différents. Certains sont partis loin, d'autres sont restés. Ils sont devenus fermier, rock star, courtier et champion de rodéo. Une chose les unit encore : l'attachement indéfectible à leur ville natale, Little Wing, et à sa communauté. Aujourd'hui, l'heure des retrouvailles a sonné. Pour ces jeunes trentenaires, c'est aussi celle des bilans, de la nostalgie, du doute... Nickolas Butler signe un premier roman singulier, subtil et tendre, récit d'une magnifique amitié et véritable chant d'amour au Midwest américain."

J'ai commencé ce roman avec une certaine appréhension parce que les commentaires sur Facebook à son propos n'était pas très positif, j'avais d'ailleurs peur de ne pas l'avoir terminé à temps pour la lecture commune, mais finalement j'ai l'ai lu en moins d'une semaine, mais surtout je l'ai beaucoup apprécié!

C'est le premier roman de Nickolas Butler et si sa manière d'écrire n'égale pas celle des grands conteurs américains, il a réussi à m'embarquer dans la vie de ses personnages. Il n'y a pas d'intrigue à proprement parlé, mais l'histoire d'une amitié forte entre des jeunes devenus adultes et que la vie a séparé. Le thème n'est pas nouveau mais j'ai aimé la façon dont il est traité. Tour à tour les amis prennent la parole, ils reviennent sur les liens qui les unissent, sur leur enfance à Little Wing, sur leur vie actuelle, parfois à mille lieues de cette petite ville du Midwest. C'est ce contexte que j'ai préféré, l'attachement à la terre et aux siens, la simplicité des sentiments, ce côté un peu figé. La vie de Beth ne me fait pas forcément rêver mais elle a un côté rassurant et apaisant. La jeune femme qu'elle a été vient bouleverser un peu la mère parfaite qu'elle s'efforce d'être. Je crois que ce sont les passages que j'ai préféré. L'amitié entre Ronnie et Lee est émouvante, et bien sûr le personnage de Kit est écoeurant, même s'il cache aussi des faiblesses. Le changement de narrateur a rendu la lecture un peu plus dynamique, même si les styles selon les personnages ne sont pas égaux, Hank est moins doué avec les mots que son épouse ou son ami Lee. C'est une histoire agréable, sans prétention, qui se lit facilement. On s'imagine facilement dans ces étendues de terre balayées par le vent... 

Je remercie Oliver, et Priceminister pour cette découverte dans le cadre des Match de la rentrée littéraire, je ne suis pas déçue par mon choix. 

C'est une lecture commune avec Valérie, Sylire et Jerôme.

Ah oui et j'oubliais de dire que quand même, je trouve la couverture affreuse!!

lire sous la contrainte

(2e titre pour les lectures sous la contrainte de Philippe contenant un nom propre de lieu 

26 novembre 2014

John Green, Qui es-tu Alaska?

qui es tu alaska

Quatrième de couverture:

« Miles Halter a seize ans mais n'a pas l'impression d'avoir vécu. Assoiffé d'expériences, il quitte le cocon familial pour le campus universitaire : ce sera le lieu de tous les possibles, de toutes les premières fois. Et de sa rencontre avec Alaska. La troublante, l'insaisissable Alaska Young, insoumise et fascinante. Amitiés fortes, amour, transgression, quête de sens : un roman qui fait rire, et fondre en larmes l'instant d'après... »

Ce roman est divisé en deux parties, un décompte des jours avant, et un décompte des jours après. On ne sait pas avant ou après quoi même si on peut le deviner sans aucune certitude cependant. J'ai vraiment beaucoup aimé la première partie: l'arrivée de Miles (le narrateur) au lycée de Culver Creek en Alabama. Miles était un enfant solitaire et un élève discret, sans ami dans sa ville natale de Floride. A Culver Creek il se fait quelques amis très rapidement, s'intègre et s'intéresse aux cours. J'ai apprécié particulièrement cette partie pour deux raisons: la construction de l'amitié entre ces adolescents avec leurs hauts, leurs bas et des centres d'intérêts qui leur sont propres (c'est pour ça que je lis des romans jeunesse, pour lire sur des problématiques de la jeunesse, ou même du monde adulte mais avec un angle de vue de la jeunesse.) La seconde raison étant que ces adolescents sont aussi de bons élèves, curieux, cultivés, chacun avec ses préférences et c'est intéressant de voir que pour autant ils savent s'amuser, enfreindre le règlement et ne sont aps vus comme des "nerds" ni exclus, parce que c'est souvent cette image qui est véhiculée, et on retrouve ces clichés aussi dans la vie, principalement en collège. 

J'ai un peu moins apprécié la seconde partie, parce qu'elle tourne moins autour de ces thèmes, parce qu'elle est un peu redontante dans sa construction, Je sais que c'est forcément lié à l'évènement du fameux avant/après et je n'en dirai pas plus pour ne pas le dévoiler, mais certaines réflexisons, certains cheminements de pensée m'ont paru de trop. 

Cela n'en reste pas moins une très bonne lecture, avec un John Green qui revit, et nous fait revivre notre adolescence par procuration. Et puis comme pour Nos Etoiles contraires, l'humour et les réflexions qu'il prête a ses personnages sont vraiment savoureux :) Merci Will pour cette découverte!

rendez-vous Sophie

Ce mois-ci, Sophie des Bavardages de Sophie nous donne rendez-vous pour une lecture jeunesse

lire sous la contrainte

(Philippe nous proposait de lire un livre contenant un nom propre de lieu dans son titre)

 

12 novembre 2014

Joyce Maynard, l'homme de la montagne

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Quatrième de couverture:

"Été 1979, Californie du Nord. Rachel, treize ans, et sa sœur Patty, onze ans, se préparent à passer leurs vacances à vagabonder dans la montagne comme d'habitude. Échappant à la surveillance d'une mère aimante mais neurasthénique depuis son divorce, et d'un père amoureux de toutes les femmes, le flamboyant inspecteur de police Torricelli, elles se cachent dans les arrière-cours pour regarder la télé par la fenêtre des voisins, inventent blagues et jeux à n'en plus finir, rêvant de l'inattendu qui pimenterait leur existence.

Et l'inattendu arrive. Horrible, cauchemardesque, une succession de meurtres dont les victimes sont des jeunes femmes, tuées dans la montagne... Des drames aux rebondissements ahurissants, qui vaudront au séduisant inspecteur, chargé de l'enquête, et à ses gamines à l'imagination fervente, un humiliant échec.

Cet échec, Rachel, devenue trente ans plus tard une romancière célèbre, le raconte ainsi que l'été qui a bouleversé leurs vies. Elle s'est donné pour mission de retrouver le tueur et la parution de son récit précipitera le dénouement de ce captivant roman. Superbement écrit, riche en passions de multiples sortes, L'homme de la montagne est un hymne magnifique à l'adolescence, à ses outrances et à ses rêves..."

Je suis entièrement réconciliée avec Joyce Maynard qui n’avait déçue avec Une adolescence américaine. L’auteure signe un roman fort et passionnant. Le point fort du récit est pour moi la narratrice : même si, dès les premières pages on sait que c’est l’adulte qui nous parle, celle-ci s’efface pour laisser la parole à l’enfant qu’elle a été. Rachel nous raconte son enfance en bordure de San Francisco à deux pas du Golden Gate Bridge et du Mont Tamalpais. Une enfance heureuse et insouciante jusqu’au divorce de ses parents. Sa mère dépressive les laisse elle et sa sœur Patty livrée à elle-même.  Elle passe donc leur temps à inventer des jeux et explorer la montagne. Le récit de Rachel se focalise sur l’année de ses 13 ans, celle où son père, brillant et beau détective se voit chargé de l’enquête sur l’étrangleur du crépuscule qui sévit dans la montagne au nord de San Francisco … Cette enquête va nourrir l’imagination de Rachel, exacerber ses sens mais surtout ne plus la quitter pendant une année. Il est peu commun je crois de voir un crime (et ici des dizaines) par les yeux d’un enfant, d’avoir son ressenti sur les meurtres, sur la progression de l’enquête et c’est vraiment ce qui rend cette affaire intéressante.

Les liens qui unissent les deux sœurs sont très forts, et m’ont beaucoup touchée, si le personnage de Rachel peut être par certains côté agaçants, j’ai tout de suite beaucoup aimé Patty, sa sensibilité, son imagination, sa loyauté surtout sont soulignées à plusieurs reprises par sa sœur, qui nous fait aussi redouter le pire la concernant.

A plusieurs reprises j’ai émis des hypothèses concernant l’identité du tueur, le destin des personnages, et je me suis à chaque fois trompée. Joyce Maynard garde quelques secrets jusqu’à la fin de son roman. Pour autant les rebondissements ne sont pas extravagants, on s’y attend, sans les voir complètement, elle nous surprend sans en faire trop.

Si ce n’est déjà fait, je ne peux que vous conseillé de le lire, j’ai vraiment aimé, et je pense que c’est aussi le cas d’Enna avec qui je partage ma lecture aujourd’hui.

18 octobre 2014

Toni Morrison, Sula

sula

Quatrième de couverture:

"Dans l'Ohio des années 20, deux petites filles noires s'inventent ensemble une vie meilleure. Mais l'âge venant, tandis que Nel se plie à son rôle de mère et d'épouse, Sula choisit de conquérir ailleurs sa liberté. Pour tous, elle devient la scandaleuse, la dévoyée. Et doit se défendre, quarante ans plus tard, contre une société soumise à la vérité des autres...

Voici le livre que j'ai présenté cet après-midi au club de lecture sur les auteures non-blanches". Et pour un premier rendez-vous je crois que j'avais mal choisi mon livre, pourtant en tablant sur Toni Morrison j'étais à peu près sûre d'aimer: Cette lecture n'aura cependant pas réussi à me toucher. Les thèmes et l'écriture de Toni Morrison sont toujours très forts mais peut-être que ce récit est trop court pour que je puisse y adhérer totalement. 

Sula et Nel sont deux jeunes filles qui grandissent au Fond, trou perdu dans la montagne où vit la communauté noire de Médiallion. Elles viennent de deux familles complètement différentes. L'une est calme est posée, l'autre est impulsive et mystérieuse. Sula est élevée par des femmes, sa mère et sa grand-mère, chacune excentrique à leur manière. Nel deviendra mère, Sula quittera Médaillion pour mieux y revenir quelques années plus tard. Les deux femmes aprtagent un secret, que seul Shadrack, le reclus du village semble connaître. Et c'est à peu près tout ... Il n'y a pas réellement d'intrigue, Toni Morrison décortique le mythe qui s'est construit autour de Sula. La singularité de son personnage fait figure de sorcière en ces temps et ces lieux reculés, mais contrairement à Beloved, l'auteur ne bascule à aucun moment dans le fantastique. L'écriture est belle, elle se tisse autour du personnage éponyme. La condition des noires est abordée en filigrane seulement. 

Il m'a donc manqué quelque chose pour vraiment apprécié et retenir ce roman, sans doute un peu plsu d'engagement. 

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