Joyce Carol Oates, Petit oiseau du ciel
Quatrième de couverture:
"Krista a confiance en son papa. Elle sait qu’il n’a pas pu tuer Zoe Kruller. Pourtant, à Sparta, les rumeurs s’amplifient, la police s’en mêle, on parle de crime adultère. Krista aimerait comprendre pourquoi sa famille est ravagée par cette histoire sordide. Adolescente sacrifiée sur l’autel des erreurs paternelles, elle conçoit peu à peu un amour étrange et obsessionnel pour Aaron, le fils de Zoe…"
Je vous avez fait du teasing en vous annonçant un Joyce Carol Oates ... Deux semaines plus tard je me mets enfin à mon billet...
J'ai beaucoup apprécié cette lecture, heureusement parce que je commençais à désespérer!! Krista, la jeune narratrice de la première partie du roman m'a beaucoup rappelé Rachel, narratrice de L'homme de la montage de Joyce Maynard, toutes deux pré-adolescentes ayant grandie dans une petite ville des Etats-Unis où le temps semble figé, toutes deux confrontées à la mort violente de jeunes femmes, les deux jeunes filles semblent peu enclines à s'intégrer aux jeunes gens populaires du collège, et nourrissent une fascination pour un personnage lié aux meurtres. L'une et l'autre ont grandi avec une figure paternelle très présente dans sa virilité, que ce soit par son statut ou son caractère, la différence bien sûr étant que là où le père de Rachel est du côté des "gentils", celui de Krista est suspecté de meurtre.
Joyce Carol Oates nous donne à voir la vie bouleversée de deux familles, celle de Krista, dont le père est suspecté, et celle de Zoé Kruller, la victime. Dans chacune de ces familles des enfants, qui tentent tant bien que mal de survivre à cette tragédie, Ben et Krista, protégés par leur mère, Aaron livré à lui-même. L'auteur dénonce à demi-mot le système judicière américain en insistant bien sur le fait que les suspects ne sont que suspects, mais que cela semble suffisant pour ne pas creuser plus loin l'enquête, après tout qui était cette Zoé Kruller à part une minable caissière? Parce que c'est ainsi qu'elle est perçue, sa féminité étant presque une façon de justifier sa mort,ne l'a-t-elle pas provoquée finalement?
C'est ce que j'ai aimé dans ce roman, l'atmosphère lourde et pesante qui plane sur cette petite ville, les préjugés qui sont mis à nus, la lenteur de cette Amérique rurale...
Je profite de cette lecture américaine pour vous annoncer ma participation au Mois Américain qui a lieu en septembre...enfin je vais essayer, vu les rebondissements pour cette rentrée je ne me promets rien!!
(24/32)