ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre

Quatrième de couverture:

 "Lina est une jeune Lituanienne comme tant d'autres. Très douée pour le dessin, elle va intégrer une école d'art. Mais une nuit de juin 1941, des gardes soviétiques l'arrachent à son foyer. Elle est déportée en Sibérie avec sa mère et son petit frère, Jonas, au terme d'un terrible voyage. Dans ce désert gelé, il faut lutter pour survivre dans les conditions les plus cruelles qui soient. Mais Lina tient bon, portée par l'amour des siens et son audace d'adolescente. Dans le camp, Andrius, dix-sept ans, affiche la même combativité qu'elle..."

La famille Vilkas est arrêtée en Juin 1941, Lina, 17ans, Jonas, 10 ans et leur mère sont emmenés par la police soviétique. Le père, doyen à l'université, était absent, probablement déjà arrêté lui aussi. Ils ne savent pas pourquoi ils sont arrêtés, ni où ils seront emmenés. A quarante dans un wagon à bestiaux avec juste un trou pour faire leurs besoins, c'est ainsi que va débuter leur déportation vers la Sibérie, dans un camp de travail. Ils y partagent une hutte avec une femme à qui ils devront payer un loyer, leur travail: couper du bois, récolter des patates, des betteraves, creuser des trous ... pour obtenir leur ration quotidienne: 300g de pain.

Lina décrit avec justesse toutes les épreuves traversées par sa famille avec toujours l'espoir de retrouver son père, ou qu'ils parviennent à les retrouver grâce à ses dessins qu'elle sème comme des bouteilles dans la mer. Elle ne comprend pas pourquoi Andrius, ce jeune homme déporté en même temps qu'elle bénéficie d'un traitement différent, elle ne supporte plus les sarcasmes de M. Stavas qui a partagé leur wagon, mais elle tient grâce à la bonté de Mme Rymas ou de l'homme à la montre, n'hésite pas à se moquer de la grincheuse, mais elle ne perd pas espoir et continue à dessiner, pour se souvenir, mais aussi pour conserver les détails, sur le papier qu'elle a pu emporter, sur des écorces, dans la terre..

Grâce à son roman, Ruta Sepetys met des mots sur l'horreur traversée par le peuple de son père, les Lituaniens, mais aussi les habitants des autres pays Baltes, coincés entre Staline et Hitler. Le débat est lancé, lequel vaut mieux que l'autre? Hitler pour les Lituaniens viendraient les sauver du joug soviétique, mais pour Andrius, ce sont les mêmes, de violents assassins.

Le destin des Lituaniens a été éclipsé par celui des Juifs. On oublie trop souvent les crimes commis par l'Union Soviétique. Si les chambres à gaz ne les attendaient pas, leur fin était tout aussi tragique, morts d'épuisement, de faim, de froid, du typhus, de la dysentrie , de désespoir. Je n'avais aucune idée que cela avait existé et pendant de longues années les Lituaniens se sont tûs. Ils n'ont recouverts leur indépendance qu'en 1991! Cela m'a donné envie de transmettre le message de Ruta Sepetys, et puis aussi, de découvrir ce pays par moi-même!

Quelques détails ajoute encore à l'histoire, la narratrice est attachante, parce qu'intelligente et avec de l'humour. Le peintre Munch y a une place particulière, Dickens aussi, mais surtout cette solidarité qui unit certains des personnages.La couverture elle aussi est très évocatrice. Je ne regrette pas du tout cette lecture!

challenge à contre courant

(rentrée 2011)

challenge petit bac

(Pronom personnel sujet: ILS)

objectif pal

(2/32)