Valentine Goby, Kinderzimmer
Quatrième de couverture:
"Je vais te faire embaucher au Betrieb. La couture, c’est mieux pour toi. Le rythme est soutenu mais tu es assise. D’accord ?
– Je ne sais pas.
– Si tu dis oui c’est notre enfant. Le tien et le mien. Et je te laisserai pas.
Mila se retourne :
– Pourquoi tu fais ça ? Qu’est-ce que tu veux ?
– La même chose que toi. Une raison de vivre.”
En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de quarante mille femmes. Sur ce lieu de destruction se trouve comme une anomalie, une impossibilité : la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Dans cet effroyable présent une jeune femme survit, elle donne la vie, la perpétue malgré tout.
Un roman virtuose écrit dans un présent permanent, quand l’Histoire n’a pas encore eu lieu, et qui rend compte du poids de l’ignorance dans nos trajectoires individuelles."
Il est toujours un peu difficile de parler des livres qui traitent des camps de concentration, comment peut-on dire dans ce cas qu'on a appréicé, ou qu'on a passé un bon moment de lecture?
Ce fût une lecture difficile, non pas dans sa forme, mais dans le fond, quand je lis un livre sur l'extermination des juifs, ici il est plutôt question de déportés politique, mais ça ne change pas grand chose aux méthodes employées, je me demande toujours, comment cela a pu être possible, comment a-t-on pu laisser faire, comment on peut être à ce point inhumain... Avec Kinderzimmer, Valentine Goby signe un livre fort en émotion, cela a beau être un récit fictif, Mila a bien été vivante pour moi. Mila et toutes ces autres femmes peu à peu déshumanisées. Ce qui fait tenir Mila ce sont les autres femmes, qui comme elle essaient de se soutenir, c'est son amie Teresa, et c'est son enfant, James. Valentine Goby s'efface au profit de sa narratrice, c'est bien écrit, sans en faire trop, ni pas assez, l'auteur a su trouver les mots justes pour décrire cet enfer vivant.
Merci à Jostein qui a fait voyager son livre, son billet ici, celui de Denis, de Valérie, et vous trouverez d'autres avus sur la page facebook du challenge du 1% de la rentrée littéraire 2013. Tous unanimes me semblent-ils sur l'émotion dégagée par cette histoire.