Lecture commune: Maggie O'Farrell, l'Etrange disparition d'Esme Lennox
"À Edimbourg, un asile ferme ses portes, laissant ses archives et quelques figures oubliées resurgir à la surface du monde. Parmi ces anonymes se trouve Esme, internée depuis plus de soixante ans et oubliée des siens. Une situation intolérable pour Iris qui découvre avec effroi l'existence de cette grand-tante inconnue. Quelles obscures raisons ont pu plonger la jeune Esme, alors âgée de seize ans, dans les abysses de l'isolement ? Quelle souffrance se cache derrière ce visage rêveur, baigné du souvenir d'une enfance douloureuse ? De l'amitié naissante des deux femmes émergent des secrets inavouables ainsi qu'une interrogation commune : peut-on réellement échapper aux fantômes de son passé ?"
Voilà une lecture que j'ai beaucoup aimé, et pourtant j'avais lu de nombreux avis positifs sans pour autant avoir envie de lire ce livre. D'une part parce que les résumés ne me donnaient pas envie de découvrir l'histoire et ses personnages, mais surtout parce que je n'aime pas du tout la couverture! Heureusement donc que Canel m'ait offert ce livre et que Sarah fasse cette lecture commune avec moi.
Les personnages m'ont rapidement touchée, que ce soit Esme ou Iris qui sont chacune à leur façon attachante. Iris parce qu'elle représente la femme moderne, vive et indépendante, un peu perdue dans sa vie amoureuse et Esme parce que l'on découvre son histoire tragique par bribes et que l'on compatit à sa souffrance, parce qu'elle paraît fragile et désorientée alors qu'elle est tout simplement perdue dans un monde qu'elle n'a encore jamais connu à cause de la bêtise de ses parents. On comprend grâce au récit de son enfance qu'elle est restée enfant, qu'elle se fiche du regard des autres, cela faisait tâche dans une famille bourgeoise dans la première moitié du 20ième siècle! On comprend également le regard porté par la société de l'époque sur les jeunes femmes, je n'en dit pas plus mais cela rejoint mon avis sur Mille femmes blanches, dans lequel je déplorais qu'à l'époque les femmes pouvaient être enfermées et laisser à l'abandon dans des asiles sans que personne ne s'en soucie, sans que personne ne remette en cause cet enfermement. La preuve, Esme y aur apassé toute sa vie presque... C'est révoltant...
La jeune femme va donc prendre en charge son aïeul, s'interroger sur son apssé, et sur les raisons de son enfermement, ce qui l'a fera découvrir, comme bien souvent dans ce genre d'histoire, les secrets de sa famille ... En parallèle, nous avons les récits de Kitty, la soeur d'Esme et grand-mère de Kitty, qui sont confus, et inachevés, parce qu'il fonctionne comme la mémoire de Kitty, endomagée par la maladie d'Alzheimer. Le traitement de la maladie s'arrête simplement à ce récit, on ne s'atarde pas sur ce personnage, ses souvenirs nous permettent simplement d'en savoir un peu plus sur Esme, ils rendent d'ailleurs le personnage de Kitty très antipathique, d'ailleurs aurait-elle pu être sympathique quand on sait quelles ont été ses réactions face à l'internement de sa soeur? Elle était certes très jeune, mais adulte quand même, et puis par la suite, peut-être aurait-elle pu permettre à Esme de quitter cette institution?
Ce texte de Maggie O'Farrell est docn un hommage à toutes ces femmes délaissées par leur famille et confiées à l'institution de leur pays pour s'en débarrasser, pour ne aps faire mauvais genre, pour ne pas compromettre les chances d'un bon mariage ... L'auteur nous livre son récit avec beaucoup de pudeur et de sensibilité. Voilà un livre que j'aimerais beaucoup voir adapté au cinéma!
Oui oui, je ne le dis pas si souvent mais c'est un coup de coeur, voyons voir s'il en est de même pour Sarah!
(15/97)