Philippe Besson, Se résoudre aux adieux
" Je me perds facilement dans cette ville rongée par la mer, au long de ruelles dont je ne mémorise pas les noms.
Si tu me voyais errer au milieu des ruines, tu ne me reconnaîtrais pas. " De Cuba, d'Amérique ou d'Italie, une femme écrit à l'homme qu'elle aime et qui l'a quittée. Mais ses lettres restent en souffrance.
Philippe Besson, l'auteur de En l'absence des hommes et L'Arrière-Saison, dit les liens dénoués, les exils illusoires, les deuils à accomplir et l'infatigable espérance."
J'aurais vraiment pu écrire ce livre! Ce sont les lettres d'une femme à un homme qu'elle a aimé profondément et qui l'a quittée pour une autre, une autre qui partage déjà sa vie.
Elle y décrit d'abord le besoin qu'elle a eu de couper les ponts, d'effacer les souvenirs communs, un lieu, une chanson, tout ce qui a été partagé et qui lui rappelle irrémédiablement celui qu'elle a aimé.
Ensuite, elle a ressenti le besoin de lui faire partager son ressenti, de revenir sur le passé, sur certains évènements en particulier, sur leur rencontre improbable. Ce passage est lui aussi une étape nécessaire à son rebondissement.
Et enfin, le livre se clôt sur une dernière lettre, nécessaire pour se prouver à elle-même plus qu'à lui au fond qu'elle a tourné la page et qu'elle est prête à démarrer une nouvelle vie.
Ca a parfois été déroutant pour moi de lire des mots que je me suis déjà formulé pour moi. Sans ça par contre, je ne pense pas que j'aurais spécialement apprécié cette lecture en fait. Je ne sais d'ailleurs pas si je l'ai vraiment appréciée, j'ai un peu eu l'impression de passer un moment avec moi même, même si je ne me suis pas tout le temps reconnu dans la narratrice. C'est d'ailleurs un ressenti tellement personnel que j'ai eu du mal à écrire ces quelques lignes pour donner mon avis, et du coup je préfère ne pas vous en conseiller la lecture!
un extrait: " Il fallait vraisemblablement que j'en passe par là, c'était inévitable, impossible d'y couper. Il fallait ce désordre affectif, ces incohérences intimesces mouvements anarchiques, ces convulsions qui n'étaient rien d'autre que de pauvres tentatives pour échapper à ma tristesse"
Du même auteur par contre, je vous recommande La Trahison de Thomas Spencer.