David Foenkinos, Lennon
"Après une enfance terrible, une plongée précoce dans l’immense célébrité, sa rencontre décisive avec Yoko Ono, des années d’errance et de drogue, John Lennon a décidé d’interrompre sa carrière en 1975, à l’âge de 35 ans, pour s’occuper de son fils Sean. Pendant cinq années, à New York, il s’est retiré de la vie médiatique et n’a pas sorti d’album. C’est durant cette période qu’il a pris le temps de réfléchir à la folie de son parcours. Jusqu’à ce que le fil de son existence soit brutalement interrompu, le 8 décembre 1980, jour de son assassinat par un déséquilibré.
Imaginant les confessions du créateur des Beatles et s’emparant d’une période méconnue de sa vie, David Foenkinos dresse un portrait intime et inédit de John Lennon."
Il m'a souvet été difficile de me rappeler en lisant ce livre qu'il s'agit bel et bien de l'écriture de David Foenkinos et non d'une autobiographie de John Lennon lui-même! Il s'agit effectivement d'une oeuvre de fiction, David Foenkinos le signale bien dans sa postface mais quand même c'est tellement bien écrit que difficile de démêler le vrai du romancé.
A travers quelques séances chez un psy Lennon (sous la plume de David Foenkinos) nous livre son ressenti, par rapport à son enfance pas toujours facile, à la formation des Beatles, à son premier fils qu'il n'a pas su aimer et son deuxième pour lequel il a tout arrêté, sa relation avec ses parents, sa première femme Cynthia etc.
Sa rencontre avec Yoko Ono marque un tournant non seulement dans sa carrière mais également dans sa personne. Il revient également sur ses relations avec les différents membres du groupe et leur évolution, notamment lors de la fin des Beatles et sa "rivalité" avec Paul McCartney.
Lennon nous donne des explications sur l'origine de certaines chasons, Prudence, Hey Jude, Lucy in the sky with diamonds...
J'ai trouvé intéressant de se plonger dans la vie de ce John Lennon post Lennon parfois empreint à des délires complètements fous. Ce que je retiens au delà de la drogue consommée par le personnage et son égo surdimensionné c'est le traitement de presse réservé aux Fab four, la presse et aussi les fans. Il existait une espèce d'hystérie collective autour de ces quatres chanteurs, comment ne pas sombrer dans la paranoïa. Certains s'en seront au final mieux sortis que d'autres.
Ce livre m'a touchée, j'ai aimé me remémorer toutes ces chansons que je connais des Beatles ou de Lennon pendant ma lecture. David Foenkinos maîtrise parfaitement son sujet et le rend attractif en choisissant cette forme de pseudo confession. Bravo. Lennon gagnerait à être autant connu et lu que La délicatesse.
Deux extraits :
" Je suis au calme maintenant, et j'essaye de fermer les yeux pour écouter dans ma tête le bruit des années 60. Est-ce que c'est possible de raconter ça? Chaque minute qu'on vivait possédait la densité d'un siècle. Si je me concentre, alors j'arrive à effleurer mes émoitions passées. Je peux toucher du doigt le moment où nous sommes montés dans l'avion[...] On était quatre British élevés aux beans, et on nous gavait de champagne et de langouste. "
"Cet été-là ( en 1967) avait comme le goût d'une révolution. Les gens pensaient différemment, s'habillaient différemment, et voilà qu'on offrait au monde la bande-son de l'époque."