François Mauriac, Genitrix
"Mathilde Cazenave morte, sa belle-mère jubile : elle va pouvoir reconquérir totalement son fils bien-aimé. Félicité a tort de se réjouir trop vite, car, sur le visage apaisé de la jeune morte, Fernand entrevoit ce qu’aurait pu être le bonheur avec Mathilde. Qui l’a empêché de s’entendre avec elle, sinon sa mère ? Vieil enfant égoïste et gâté, il se retourne alors contre cette « genitrix » coupable de l’avoir trop choyé. Défaite temporaire dont François Mauriac analyse les phases avec une lucidité sans complaisance dans ce roman âpre et poignant, une de ses œuvres les plus célèbres."
Cette histoire ne me restera pas bien longtemps, je l'ai appréciée et j'ai bien sûr apprécié la plume de Mauriac mais ça ne m'a pas marquée plus que ça. J'ai eu de la pitié pour Mathilde qui se meurt seule dans sa chambre, et de la pitié pour cet homme qui a cinquante passés vit encore chez sa mère. Pas de pitié pour la mère par contre qui infantilise son fils parce qu'elle ne vit qu'au travers de lui, parce que pour elle enfant rime avec possession. Décidément mes lectures en ce moment ne donnent pas du tout envie de fonder une famille, entre la mère qui se sacrifie de Katarina Mazetti et la mère autoritaire de Mauriac, quels tableaux de la maternité. D'ailleurs pour Félicité, Mathilde est inapte à aimer son fils puisqu'elle est incapable de lui donner un fils. Elle la tient responsable de sa fausse-couche et son incapacité à devenir mère montre une infériorité flagrante pour sa belle-mère. D'ailleurs si on y regarde de plus près, Mauriac ne fait pas non plus la part belle au mariage. Certes à l'époque les mariages arrangés étaient de mise mais la Mathilde elle voulait se marier uniquement pour ne plus dépendre de ses bienfaiteurs.
Avec tout ça je devrais finalement être heureuse d'être célibataire (oui parce que j'ai bien peur que mon prochain billet ne vienne pas redorer le blason du couple, décidément!)
(9/56)