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Notes de lecture
1 avril 2011

Alain Rémond, Et puis un jour j'ai entendu Bob Dylan

dylanQuatrième de couverture: "Avec Dylan, je suis sauvagement subjectif. Je suis de son côté. Je lui passe tout (presque tout). Je lui pardonne tout (presque tout). Je n'ai aucune distance. Alors qu'il faudrait, je le sais bien. C'est comme une maladie. Grave, si ça se trouve. Une névrose obsessionnelle. Il faudrait que je me soigne. Mais je n'en ai pas la moindre envie. Si c'est une maladie, je la chéris"

 

Il y a quelques semaines Blog-O-Book en partenariat avec les Editions JBZ & Cie proposait un livre sur Bob Dylan j’ai donc sauté dessus. (Je ne vous ressors pas le couplet habituel sur mon amour pour les sixities !)

Ce livre est d’un genre assez particulier alliant à la fois une mini biographie sur Dylan et une autobiographie de l’auteur par le prisme de Dylan. A 65 ans, Alain Rémond s’interroge sur son attraction pour l’interprète américain qu’il écoute depuis plus de vingt ans.  Il retrace donc à la fois son parcours à lui et celui de son « idole », dans un ordre qui n’est pas forcément chronologique puisque quand il a découvert Dylan il avait déjà réalisé plusieurs albums.  Il apprécie d’abord ses musiques avec la guitare électrique qui à l’époque étaient décriées par ses fans de la première heure. Le passage de la guitare sèche à la guitare électrique était pour eu une sorte de trahison.  Pour ces fans, Dylan est mort avec les années soixante.

L’auteur nous mène donc sur les pas des prédécesseurs de Dylan, Woody Guthry notamment qui a eu une grande influence sur le chanteur, d’Allen Ginsberg et de Jack Kerouac. Il essaie de nous faire ressentir un peu les chansons, en nous évoquant de nombreux titres, en écrivant d’ailleurs des extraits de certaines chansons. Celles-ci sont traduites, j’aurais aimé avoir également la version originale. Et j’aurais encore plus aimé pouvoir les écouter à ce moment, comme si le livre pouvait être livré avec un cd ^^ .

J’ai été étonnée par le fait que Dylan n’est pas écrit sur le conflit avec le Vietnam parce que j’étais persuadée du contraire !! Il a d’ailleurs dis à ce sujet :

«  Au fond toutes ces chansons de dénonciation, de « contestation », sont la face négative de son désir intense de voir les hommes libres, heureux dans leur peau sans vouloir emprunter celle des autres ni être obligé de l’emprunter. La guerre, l’injustice sociale, le racisme, la publicité, l’intoxication idéologique, la pression sociale, la fausse culture, tout cela nous vole à nous-mêmes, nous conduit au nivellement, à l’abrutissement, à la mort de notre personnalité propre. Il faut du courage, de la détermination, pour conquérir le droit d’être soi-même, simplement, véritablement. »

Je suis d’accord avec la fin du paragraphe mais je ne vois pas en quoi dénoncer quelque chose, protester ou simplement montrer son désaccord par le biais d’une chanson vous enlève votre propre personnalité.

De nombreux parallèles sont faits avec le poète Arthur Rimbaud dont Dylan s’est beaucoup inspiré, Rémond nous cite donc également Rimbaud, ou nous cite Rimbaud cité par Dylan. Le livre est vraiment bien documenté, il nous fait vraiment ressentir la passion de l’auteur, à la fois pour la musique mais également pour l’homme qu’a été et qu’est devenu Dylan au fil des années. S’il critique parfois son parcours, il y reste tout de même fidèle et nous montre toute l’admiration qu’il a pour lui malgré ses mauvais côtés, notamment la manière dont il a traité Joan Baez.  J’ai trouvé ça parfois touchant.

Il y a une ou deux allusions à Suze Rotolo, la compagne de Dylan qui a elle aussi écrit un livre sur l’artiste, livre que j’ai lu et beaucoup apprécié. ( Le temps des possibles) mais je ne me souviens pas par contre qu’elle ait fait une quelconque référence à Rimbaud. Au final cette idée était assez controversée.

Je pense que je ne connais au final que la période sixties de Dylan. Rémond évoque tout un pend  de son histoire que je ne connais pas, le revirement de Dylan à la fin des années soixante-dix, il se convertit au christianisme et prêche à travers ses chansons. Puis vient l’album Oh Mercy dans els années quatre-vingts, cette album est considéré comme l’album de la renaissance après la rencontre de Dylan avec le chanteur de U2 Bono.

Et comme à chaque fois que je lis quelque chose sur la période je me dis que j’aurais aimé y être dans els sixties, partager le sentiment de Rémond et connaître toutes ces choses.

En bref donc, ce fût une lecture très agréable, qui m’a donné envie d’écouter  les albums plus récents que je ne connais pas du tout, de réécouter les anciens albums et de voir les différents films qui ont été réalisés sur Dylan. Merci donc à BoB et aux éditions JBZ & Cie !

Je vous laisse méditer sur ce second extrait :

« Plus Dylan vieillit, plus nombreux sont les jeunes qui l’écoutent, le découvrent, se reconnaissent en lui, viennent le voir en concert. Sous son chapeau, derrière son piano, il est à jamais ce jeune homme qui ne cesse de chanter la naissance du monde. Avec lui ils refont toute l’histoire, celle d’avant leur naissance. Pour mieux comprendre ce qui est en train de  naître, d’apparaître, là, sous leurs yeux. »

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