Keith Gessen, la fabrique des jeunes gens tristes
Quatrième de couverture: "A chacun sa génération perdue. Après les "jeunes gens tristes" de Scott
Fitzgerald et les trentenaires survoltés de Jay McInerney, voici Mark,
Sam et Keith, les anti-héros du premier roman de Keith Gessen. Mark
termine une thèse sur les mencheviks et consulte des sites
pornographiques. Sam rêve d'écrire le " grand roman sioniste " mais
perd beaucoup de temps à vérifier sa popularité sur Google. Keith
soutient la candidature d'Al Gore. Tous trois possèdent le charme
propre aux jeunes gens que leurs brillantes études ont condamnés à une
lucidité aussi précoce qu'inutile. Touchants, exaspérants,
irrésistibles, ces trois garçons sont les protagonistes d'une nouvelle
éducation érotique et sentimentale. L'on ne saurait trop remercier
l'auteur d'avoir pris le parti de la légèreté contre celui, si
prévisible, de la gravité. Keith Gessen n'hésite pas à bousculer les
vaches sacrées de l'avant-garde officielle, en lançant au passage
quelques pétards sur les grognards de la gauche intellectuelle
américaine, en toute injustice. Avec ce roman en forme de comédie, il
rejoint d'emblée le peloton de tête d'une jeune littérature
anglo-saxonne à l'esprit mordant."
Voilà déjà presque deux semaines que j’ai terminé ce
roman et je rédige seulement mon billet … Le temps passe toujours à une vitesse
folle quand justement il nous en manque pour faire tout ce qu’on
souhaiterait/devrait faire. Bref fin de la parenthèse !
J’avais lu un billet plutôt élogieux chez Voyelle et
Consonne qui m’avait donné envie de découvrir cet auteur et son premier roman.
Et bien sincèrement j’ai eu beaucoup de mal, à entrer dans l’histoire, à
apprécier les personnages, à les comprendre, à suivre tout simplement parfois.
Nous suivons donc ces trois jeunes hommes, étudiants dans des universités plus
ou moins prestigieux des Etats-Unis. Chacun Nous donne à voir des thèmes qui
ont fait polémique aux Etats-Unis dans les années 90/2000 et même encore
aujourd’hui d’ailleurs : le communisme, la légitimité de l’occupation israélienne,
la candidature d’Al Gore aux élections de 2000. Je me suis clairement ennuyée
pendant les deux premiers tiers du livre. Keith Gessen nous fait part du vide
qui emplit (oui oui bizarre je vous l’accorde) la vie de ces trois étudiants.
Le vide et la solitude que chacun comble à sa manière… Peut-être qu’au final ça
m’a ennuyé parce que c’est parfois ce que je ressens, sans prétention sur ma
lucidité au sujet de l’histoire ou de l’économie mondiale, mais sur ce regard
qu’on peut porter sur sa propre vie, nous les gens qui réfléchissons bien trop
au lieu d’agir !
J’ai par contre mieux aimé le dernier tiers, quand il
finit par se passer quelque chose dans la vie des protagonistes, le périple de
Sam en Israël, la vie New Yorkaise des deux autres.
J’ai déjà oublié une partie des évènements, je me suis
souvent demandé qui était qui et qui connaissait qui (moi mémoire de poisson
rouge ?) C’est donc une déception, je pense que je m’attendais à tout
autre chose et je pense que d’ici quelques semaines à part la trame général du
roman, j’aurais tout oublié ! Je pense aussi qu’au final ce livre n’était
pas approprié à mes envies du moment, et c’est sûrement pour cette raison que
je peine aussi à lire Des hommes de
Laurent Mauvignier !
Je me suis quand même posé une question, qu’est ce qui
fabrique donc ces jeunes gens tristes ? Les études universitaires ?
Le système américain ? Trop réfléchir ?