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Notes de lecture
9 janvier 2010

Caroline Sers, La Maison Tudaure

La_maison_TudaureQuatrième de couverture : « Quels secrets recèle la maison Tudaure, une demeure isolée, abandonnée depuis plusieurs décennies ? Claude, un adolescent un peu bizarre, aime venir contempler cette bâtisse qui ne ressemble pas à celles du village avec son toit biscornu et ses volets percés. Jusqu’au jour où il remarque quelque chose d’inhabituel. Il préfère taire sa découverte. Quand, peu après, les gendarmes convoquent les villageois pour les interroger, il n’en faut pas plus pour mettre le feu aux poudres. Car, chez ces gens-là, on se méfie des autorités et des curieux. Mais il semble pourtant que la forêt dissimule bien des faits sordides… Caroline Sers, auteur de Tombent les avions (prix du Premier Roman 2004), dose habilement le suspense… »

Comme on dit dans le jargon littéraire, l’histoire commence in medias res. Nous ne sommes pas invités à découvrir les personnages, nous les rencontrons directement au café de Jean comme si nous les connaissions déjà. C’est alors que l’adjudant Marty débarque pour interroger les clients (dont nous faisons un peu partie nous aussi !). Ces gens ne semblent pas aimer le police et encore moi l’adjudant Marty. Ils n’entendent pas le laisser faire la loi dans leur village.

Il m’est quelque peu difficile de faire un résumé sans dévoiler quoi que ce soit je vais donc m’abstenir et donner simplement mes impressions d’une façon assez décousue, comme l’histoire d’ailleurs !!

En effet, Caroline Sers ne suit pas une trame chronologique et linéaire des évènements mais fait des bonds dans le passé sans qu’on s’en aperçoive immédiatement. Personnage du passé, enfants, et personnages du présent adultes ayant eu des enfants se côtoient d’une page à l’autre. Ce n’est pas par pur plaisir d’embrouiller le lecteur, non, c’est une découverte macabre dans les bois qui n’est pas sans rappelé un évènement survenu des années auparavant quand les adultes de l’histoire avaient une dizaine d’années tout au plus. Tout ce petit monde évolue dans un village retiré et difficile d’accès (routes qui rejoignent le village en mauvais état), ils donnent une impression de villageois un peu bourrus qui vivent en autarcie et ne veulent pas que des étrangers au village viennent perturber leur petite vie tranquille. Caroline Sers nous donne donc l’impression pendant 219 pages d’être hors du temps, là où les mentalités n’ont pas encore changé. J’ai aimé l’écriture simple et directe. Les descriptions, les personnages caractérisés par un trait de caractère comme Claude, doux rêveur ou par leur profession, Jean le cafetier, la boulangère, le vétérinaire etc. J’ai tout de suite été plongée dans cet univers pittoresque de campagne.

Ce livre soulève quelques questions au sujet de la presse et de son ingérence dans les enquêtes policières, de sa façon de relier des évènements entre eux, d’en rajouter pour vendre et éveiller la suspicion. La vision justement qu’ont les médias mais aussi les habitants des grandes villes sur les petites villages. La suspicion des villageois à l’égard des citadins. Mais surtout, le non-dit et la solidarité dans les villages.

J’ai donc beaucoup aimé ce livre mais j’ai regretté cependant que la Maison Tudaure n’est finalement pas une place si centrale que ça dans le roman.

J’ai parfois trouvé les histoires de chacun par rapport aux évènements un peu tirées par les cheveux, et la conclusion m’a laissée un goût d’inachevé ! Que va-t-il arriver à Claude, auquel je me suis attachée ? Est-ce qu’un père agirait vraiment de la sorte avec son fils ? (pour comprendre de quoi je parle il faut lire l’épilogue vous m’excuserez donc de ne pas en dire plus !)

Deux extraits :

D’abord, p32 la description de la Maison Tudaure : « Quand on observait la bâtisse depuis la route, face à la porte d’entrée, on était frappé par la symétrie de la façade. Les fenêtres se répondaient, les ornementations au-dessus de la porte étaient rigoureusement semblables à celles qui surmontaient les meurtrières, et seules deux des tours étaient visibles, de part et d’autre du corps de logis. Mais si l’on faisait quelques pas à droite ou à gauche apparaissaient les éléments qui donnaient toute sa beauté et son étrangeté à l’édifice. La troisième tour se dévoilait, plus petite que les autres. […] Là, les ouvertures donnaient le sentiment que les demi-étages étaient légion, les appendices foisonnaient, et le regard se perdaient dans les décors étranges apposés sur les pierres sombres. Une fantaisie architecturale, une folie… »

Et un extrait du journal concernant la découverte dans les bois que le journaliste relie à un évènement du passé p 80 : «  Le village est d’ailleurs connu pour l’affaire qui s’y déroula il y’a près de cinquante ans, et dont les circonstances font dire aux anciens que les démons du passé sont revenus. Les horreurs ont parfois la vie longue, et de la mémoire… »

Je dois cette agréable lecture à Blog-O-Book et aux Editions Le Livre de poche que je remercie pour ce partenariat!

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Commentaires
T
@Midola sachant que la maison était le titre du livre je m'attendais moi aussi à ce qu'elle prenne une part centrale dans l'histoire. Je ne pense pas par contre lire le premier roman de Caroline Sers sauf s'il me tombe entre les mains par hasard.
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M
J'ai été plutôt déçue par ce roman. J'ai trouvé la volonté de créer du suspens un peu maladroite et je m'attendais à ce que la maison joue un plus grand rôle dans l'histoire. En revanche, c'est vrai qu'il y a des choses intéressantes dans la peinture sociale de ce petit village. Peut-être me laisserai-je tenter par le premier roman de cet auteur...
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T
@ Cynthia j'ai lu plusieurs avis et ça ne m'a pas l'air très positif
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C
Bouh a été moins optimiste que toi:/ J'attends d'autres avis avant de trancher la question ;)
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T
@ hérisson08 ba au final ça m'a quand même plus mais c'était plus pour l'écriture que pour l'histoire en elle même.
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