Un roman français, Frédéric Beigbeder
Pour ma troisième lecture dans le cadre du challenge du 1% littéraire j'ai décidé de me replonger dans un Beigbeder... oui parce que que j'ai lu par le passé Windows on the world, qui m'avait plu; puis 99francs, qui m'avait insupporté (la maso que je suis était quand même allée voir le film à sa sortie!!)
Parce que quand on lit Beigbeder, forcément on a le personnage médiatique en tête, le people de canal, cultivé certes mais imbu de sa personne... en tout cas c'est l'image qu'il me renvoie, même après lecture de cette autobiographie où il tente d'expliquer sa personnalité, où il tente de démontrer qu'au final il n'est pas si sûr de lui-même qu'il semble l'être... Fin en bref vous aurez compris que le personnage Beigbeder m'est tout à fait insuportable! Mais, oui parce que quand même il y'a un mais, ça n'empêche pas le fait que finalement j'aime sa façon d'écrire.
Sans plus attendre la quatrième de couverture qui est en fait un extrait du livre: "C'est l'histoire d'une Emma Bovary des seventies, qui a reproduit lors
de son divorce le silence de la génération précédente sur les malheurs
des deux guerres. C'est l'histoire d'un homme devenu un jouisseur pour
se venger d'être quitté, d'un père cynique parce que son coeur était
brisé. C'est l'histoire d'un grand frère qui a tout fait pour ne pas
ressembler à ses parents, et d'un cadet qui a tout fait pour ne pas
ressembler à son grand frère. C'est l'histoire d'un garçon mélancolique
parce qu'il a grandi dans un pays suicidé, élevé par des parents
déprimés par l'échec de leur mariage. C'est l'histoire d'un pays qui a
réussi à perdre deux guerres en faisant croire qu'il les avait gagnées,
et ensuite à perdre son empire colonial en faisant comme si cela ne
changeait rien à son importance. C'est l'histoire d'une humanité
nouvelle, ou comment des catholiques monarchistes sont devenus des
capitalistes mondialisés. Telle est la vie que j'ai vécue : un roman
français."
Le ton est donné... ton cassant, humour noir, critique des uns et des autres, culture étalée... oui c'est ça quand je lis Beigbeder j'ai l'impression qu'il me balance son érudition à la figure. La subtilité il ne connaît pas. Il crache ses mots et au lecteur de se débrouiller avec ça... J'ai trouvé ça insupportable au début, puis au fil des pages je me suis habituée et Ô surprise j'ai même aimé! Oui, j'aime ce style haché un peu desordonné, comme s'il crachait son venin pour se sentir mieux ensuite. Une écriture cathartique, c'est comme ça que j'aime écrire. Balancer les mots comme ils viennent sans trop y réfléchir.
Je me demande quand même... mais pourquoi? qu'est ce qu'il a voulu nous montrer là? simplement faire parler de lui? sans doute pas... dénoncer la façon dont il a été traité lors de sa garde à vue? J'ai plutôt l'impression que c'est un prétexte. Un pamphlet sur le divorce de ses parents? sur son frère "parfait"?...je ne sais pas trop, quelqu'un a son avis sur la question?
Voici un extrait qui m'a marqué:
" Arrêter de lire des romans exige beaucoup de force. Il faut avoir envie, courir, grandir. J'étais drogué avant même que d'avoir le droit de sortir le soir. Je m'intéressais davantage aux livres qu'à la vie.
Depuis je n'ai cessé d'utiliser la lecture comme un moyen de faire disparaître le temps, et l'écriture comme un moyen de le retenir"